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29 mars 2023

Banana Bread

Je vois les rayons de la bibliothèque vidée peu à peu

un soleil brisé où domine ce qui manque l’éclipse des pages

la continuité du noir

une nuit inconnue débute

se débat 

moi qui l’aime la nuit la trouve belle comme

l’être maquillé

le coup de stylo bic

avant la maturité

blanche et noire des joues du menton

moi qui l’aime la nuit la trouve belle

même d’effroi peinte celle-ci de nuit

cette ombre des pages

souvenir des peupliers abattus jadis

dans l’ancien temps

du roseau arraché

de la lutte chêne dur brisé

moi l’amant de corps de visage

dans ce noir flambant cette fois

sous l’éclipse soleil noir dit-on

aveuglé comme si superposés soleil et lune

pesaient pesaient nuit violente fard de paupières

fatiguées

vestiges la bibliothèque comme moi

souvenir heureux ou triste

aventures tous les abordages

les taïauts criés depuis l’enfance avec il faut le dire

la distraction de l’amour

de l’écran le geste mécanique du clic 

du défilement

cliquetis des chaînes

je vois vestige les béances à chaque étage 

vestiges nous ensemble d’une blessure pas non

réparable

 

ailleurs

 

les nouilles udon

les bananes mures

presque hantées du temps urgent

pleines de voyages elle forment

dans leur bouquet ce qu’on dit

un régime

un petit groupe de chardons sucrés

celui nourriture des chassés d’Eden

le fromage frais la marque philadelphia comme aux

Etats-Unis, le pays des inventeurs de diabète

gestationnel celui-là ou non

les oeufs frais leur label rouge les poules dites de plein air

inséminées sûrement par le geste mécanique

le clic de la main blasée

les poules 

dans la plaine remuant le cou la tête décrétée

comme des pigeons comestibles

bavards

les nouilles udons moelleuses dans l’emballage de plastique

le prix affiché, encore, après le passage en caisse

les instructions en language des signes

il faut suivre de droite à gauche se repérer avec les chiffres et les nombres

seuls universels ici

comme retrouver dans un pays lointain une inflexion 

qu’on imagine la langue la lande natale

ce n’était que le bruissement d’une feuille

le battement d’ailes d’un oiseau ou le cri

du marchand qui vend à la criée son poisson 

étrange d’une fraîcheur inconnue

pourtant cette seconde

de la langue reconnue

comme un mirage là

te désaltère de ton exil 

l’imagination te revient la mémoire avec elle

ton enfance où tu apprends à marcher

alors

ici

tu peux

tu vas

tu continues

dix mètres au moins

dix mètres toute ta vie

pour l’instant

jusqu’à la prochaine distance

le prochain mirage la prochaine éclipse

le feulement 

 

 

 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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