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boudi's blog
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18 juin 2023

Point, à la ligne .

Récemment, A. fêtait son anniversaire et je m’abstins de lui souhaiter, parce que, pour espérer que des liens brisés se ressoudent, il faut attendre. Nos liens, brisés, par un en dehors de notre relation, par un récit et des impressions qui lui vinrent de l’extérieur. Rien de moi à elle, au contraire presque. La douleur, la douleur vraiment immense quand, peu après le suicide, elle se proposait, dans une attention qui me toucha, de me consoler. Alors, je ne compris pas, le brusque changement, le gel autour de moi né du rejet soudain, brutal, qui, sans explication portait tous les possibles, trop des possibles. Ne pas lui souhaiter son anniversaire, voyant ses stories sur instagram, sa joie manifeste, me blessait, que les personnes décevantes s’éloignent, voilà bien peu de colère, que d’autres, à l’attachement sincère, s’éloignent, que leur vie nous apparaisse sans que l’on puisse dire un mot, abîme et nie. Je me suis tu. Pourtant. Parfois, je ne peux m’empêcher, vieille habitude ou tentative, de liker ses stories, dire un petit j’existe.

Attendre, me conseillait L., attendre pour…prouver que je ne me confondais pas avec le récit fait de moi qui effara tant A. Attendre, donc. A raison, probablement, parce que les êtres humains fonctionnent ainsi mais qui sent la terrible injustice et la proximité constante de la mort, j’allais écrire la mort, j’ai écrit la mort, non alors de la finitude plutôt, du non-futur, ne peut supporter cette abstention. Attendre, oui, comme espoir, donc bientôt, donc futur, donc temps, toutes ces choses par moi ignorées, inconnues, douloureuses.

Cependant, récemment, je lui écrivis un long message, important pour moi, pour faire le point, à ses yeux, sur moi que, plus tard, si plus tard peut exister, ce message en forge le premier mouvement, le dépôt qui, germera ou gèlera.

J’ignore comment elle le prît. Mon affection pour A., que rien n’éprouve, ressemble à peu d’amitiés par moi ressenties.
Elle ne dépend pas d’une longue histoire, c’est à dire d’une habitude et du devoir de fidélité que l’on se croit envers ses vieilles connaissances, elle ne relève pas non plus d’une répétition fréquente et intense d’aventures et de bombances communes.

Si elle ne trouve son origine et sa force ni dans l’espace ni dans le temps alors à quoi tient-elle cette affection ? Je dis, douloureusement, affection ici, retenant le mot amitié, parce que, ce dernier, implique une réciprocité pour le moment, au moins suspendue, au pire disparue. Elle tient, probablement, à un moment particulier de mon être, de mes changements intérieurs dont, malgré elle, elle pût être le témoin en même temps que l’amitié naissait. Je l’adore, sincèrement, sans rancoeur dans ce rejet que je comprends, que j’admets, qui blesse malgré l’accord de la tête. Avec elle, tout ce que je portais de sordide en moi, près d’elle, du moins n’existait pas, si elle me vit bouillonnant parfois ironique et non sans cruauté (ah, le club des poètes), elle ne me vît pas sordide, elle me connut débarrassé de l’horreur, cette fripe pourrie, galeuse.
Perdre A., étrange pour qui ne vit pas en moi, appartient au pire, me retourne moi contre moi. Quand elle m’écrivit de durs messages je restais sidéré, je me souviens, je marchais (arpentais ?) sur le boulevard de Rochechouart, je ne sais plus ce que j’y faisais, si je sortais du Louxor ou de chez Valentin ou, plus simplement, d’une balade. Je me souviens que le soir tombait, je me souviens, aussi, que je voyais sur le chemin, les petites affichettes apparaissant régulièrement d’un écrivain cherchant sous pente une petite chambre qu’il réglerait en cash.

Je pense souvent à A.

Ca m’a fait mal, quand elle n’a plus voulu me parler parce que, je croyais, envers elle, avec elle, toujours je me montrai très exemplaire. Sans affectation.
J’aime, chez A., la façon d’avoir envie ou, parfois, de s’indigner avec exagération, comme ce soir où elle tombait presque déjà amoureuse de L., en entendant le mot sous-continent indien, croyant, à cause de l’ivresse, que le préfixe sous établissait une hiérarchie ethnique et non une position géographique. J’aime, qu’elle aime s’amuser que, bien sûr, en elle le règne poétique ne s’achèvera jamais. J’aime, en elle, le sens naturel de la fête, une pente que le travail n’a pas entamé. Nous ne manquons pas de différends, quelques uns profonds, nous ne manquons surtout pas d’un espace commun, d’une façon assez semblable d’aimer. Je termine avec difficulté ce texte commencé il y a plusieurs semaines, je le veux exact, il se gâche. La dernière fois que je l’ai vue, c’était après sa rupture, elle m’a dit, je risque de pleurer, on parlait de polyamour, des formes divergentes prises par lui, du conflit qu’il implique. J’avais trouvé, par hasard, son profil OkCupid, il y a toujours une étrangeté à croiser nos amies sur ces plateformes, observer leur mise en scène, je me souviens, j’avais souri, quand, dans ce qu’elle cherche, elle énoncait, du sexe.


Et puis elle m’avait promis un resto. Et ça, je boude quand même. Elle me disait, qu’elle gagnait trois mille euros et plus, alors j’étais content pour elle. Et pour moi, ahah. J’allais, avec ma situation difficile, peut-être lui demander des sous. Pour, m’amuser peut-être, pour survivre plus certainement, pour alléger le véritable sacrifice de Marie-Anaïs, en ce moment.

Je souffre, dans l’écriture de ce texte, parce que ça remonte, ce que je ressens pour elle. Que, ma folie, ma folie d’un mois, un mois, je trouve, après ce que je subissais, franchement, ce n’était pas tant, ça demeurait dans le permis, dans l’excusable, même dans l’affection maintenue et l’attention. Imaginez, maintenant, une seconde recevoir des discours mélangés, changeant sans cesse, pour, à la fin des fins, en recevoir la version la plus atténuée possible. Mon frère, après avoir lu, le contenu de la réalité des reproches ne ressentit aucun soulagement, il entendait encore la menace, la condamnation, sans saisir, que, non, parce que ce que l’autre dit, ça en est la version la pire, celle à partir de quoi le débat se noue, si, si faible alors, moi mon récit, mes preuves, viennent en contrepoint. J’ai mal, A. me manque, ma folie me brisa, brisa des liens précieux, le sien, le nôtre, sa singularité, étoile polaire désormais moi me gelant. Oui, j’ai mal, quand C. m’invitait, pour mon anniversaire, à privé de dessert, je pensais à A., que peut-être nous aurions du y aller ensemble, que privé de dessert, punition des adultes aux enfants rebelles, que, oui, ça dit un peu.

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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