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21 juin 2023

Dés-Insta.

Curieuse mise en scène permanente, de moi, lorsque, sur Instagram, je poste les tentatives de vie, ces minces respirations, au milieu de sombres marécages. Je ne me débats pas, à intervalles réguliers, de moins en moins fréquents cependant, une espèce d’aspiration me mène au monde puis, me rejette, plus loin, cette fois. Les choses administratives m’échappent et se délitent, je ne peux plus en régler aucune. Elles m’asservissent sans qu’aucune d’aide ne me porte le moindre secours parce que, la réclamer, encore, s’apparente à une chose administrative. Je parle et je dois, à chaque mot, me défendre, me justifier, argumenter. Force dont je suis dépourvu, alors, au lieu d’assurer cette existence pratique, je la condense, quelques instants, dans la fausseté virtuelle, quelques éclairs temporaires aussitôt dissipés, appelant, déjà, les suivant, plus coûteux. La foudre se tarit, le ciel se vide. Depuis dimanche, je ne peux plus rien poster sur IG, la fatigue même de cette fugue me domine. Parce que ma vie même en vitrine m’épuise trop. Les documents non lus s’accumulent sans que le seul important ne parvienne jamais, le bientôt qui, de plus en plus, s’associe à un ‘?’.

Mes mises en scène jouaient le double sort de rassurer et de prétendre. Le premier m’épuise, le second m’ennuie.

Les factures me débordent, leur ombre écrase, elle piétine moi, moi-même dix fois, le pilon qui broie dans le creuset cette force vaine, elles tombent, pluie acide, par surprise, les dépenses imprévues et vitales, nécessaires, les courts-circuits, l’air hébété que tout casse. D’hoquets en hoquets je survis dans ce désordre, le regard vitreux que rien n’éclaircit. La comédie, je la joue, encore un peu, jusqu’à…jusqu’à quoi ?

La colère, aussi, elle me quitte, tout s’y apparente. Pourtant, si j’admets calmement, plus calmement les choses, de grands espaces s’ouvrent parfois. Mais la vie administrative m’emporte, ressac de nuit comme de jour. La marée sans repos brise le corps fatigué.

Je relis une phrase, écrite il y a onze ans, que facebook me montre,  Est poète le tricheur aux cartes qui, couvert de plumes et de goudron, parvient á faire croire qu'il est un aigle ou un ange.

Epoque, de moi, le génie, quand la littérature, les mots, la poésie me couraient dans les veines avec aisance, sans lourdeur, aérien, puis je me suis érodé, par peur, fatigue, maladie.

 
Le désespoir, lui, refait jour. Il a pris son temps pour monter son embuscade. Les cauchemars me quittaient, ils reviennent. Chloé, à nouveau, obsédante, à cause d’autres souvenirs. Une main. Un poing. Je me demande, à nouveau, si elle ne me confond pas avec Pierre-Adrien. Parce que tout me demeure, avec elle, incompréhensible. Que la courbe des incompréhension commence par elle, continue par Margot. Après ? Après j’attends d’entendre.

Je rêve, parfois, de Marie-Anaïs chaque fois que j’en rêve, elle entre par surprise dans le lieu où je me trouve ou bien elle rejoint un évènement où je suis déjà présent et, souvent, sa famille avec. Avant, je me disais souvent, que ma vie serait parfaite à deux conditions : si la mère de Marie-Anaïs nous foutait la paix si, ensuite, je pouvais vivre mes amours libres sans contrainte. Ces deux conditions, aujourd’hui accomplies, ne le sont que celle qui les conditionnaient ne se maintienne. J’imagine que, par ailleurs, cette situation a pu rapprocher la mère et la fille parce que l’amour de la mère, pour tortueux, malade et mutilant, n’en demeure pas moins total, ce qui écrase souvent, ici, peut se faire plus léger. Par le drame, sûrement, aux yeux de la mère, un instant au moins, Marie-Anaïs devient plus autonome, plus indépendante, tout paradoxalement, qu’au moment où, elle réclame le plus d’attention. 


Ce que je me dis, aussi, après le tragique soubresaut, que, pour elle, au final, c’est mieux, je veux dire que cette violence, même, permet de justifier sa relation nouvelle, malgré tout ce qu’elle portait d’obstacles sociaux évidents, qu’elle rend, pour un temps, impossible toute critique, l’important étant, pour sa famille, qu’elle aille bien, qu’elle se repose. Cette crise court-circuite toute protestation, toute inquiétude, ou, disons, nous sommes, elle et moi, dernière curieuse union, le coeur interprétatif des événements ; elle pour l’inquiétude suscitée par qui l’aime moi comme le responsable du drame.
Deux points qui par leur radicalité émotionnelle excluent tout autre terme, tout autre commentaire du moins, des tiers termes. Je me demande si Marie-Anaïs s’aperçoit de ceci. Probablement que oui, malgré l’immense fatigue qui la saisît. 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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