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23 juin 2023

fait lin.

Le désir s’absente ou, plutôt, emprunte la porte dérobée. Son aspect d’imagination, de prescience m’échappe, désormais, une action concrète, palpable, devient seule capable d’en produire le mouvement. Si je caresse les seins, l’excitation, animale presque en ceci, monte, si j’embrasse avec la langue, mais il faut que la langue soit chaude, le désir, encore naît. L’alcool rend parfois la langue des filles tièdes ce qui, par une sorte d’angoisse automnale, fige mon envie. L’érotisme disparait. Hier, parlant du désir avec V. qui, lui aussi, en découvre la distanciation, il s’amusait de ce qu’il nommait mes dissonances cognitives (je le reprenais sur la prononciation de cognitif qui se prononce coguenitif et non, comme la plupart de gens le croient, coniitif) parce que, ne pouvant m’empêcher de séduire et de frôler, je ne souhaite pas m’aventurer au-delà de ce bord des lèvres, sans crainte aucune non même celle de bander. Les frôlements, comme je l’’expliquais, le contact des seins ou des fesses, m’excite. V. s’en amuse, aussi, parce que chaque fois, avant justement, ce qu’on nomme fatidique, je lui propose de rencontrer ces filles afin, que lui, m’en détourne, justement, ce qu’il se refuse à faire non parce qu’il ne ramasserait les restes par orgueil masculin, simplement parce que ces filles, déjà éprise, ne, pense-t-il, ne lui jetterait qu’un regard amical. Il se trompe, évidemment, sa beauté éclipsera d’évidence le souvenir éthéré du poète des fausses aventures. Fausses aventures parce qu’il me faut, tout le monde l’ignore, le pressent parfois, beaucoup d’élan avant de me jeter contre la bouche. La première nuit que je passais avec M., il y a des années maintenant, qui venait de Bordeaux et trompait son époux pour la première fois, je lui demandai en avance de, une fois dans la chambre, me sucer ; exigence moins née de l’envie de pouvoir et de soumettre que de la certitude, alors, de ne pouvoir, moi, rien oser face à son existence concrète. Je divertissais de mes peurs. Celles-ci, tenaces, l’alcool longtemps, les drogues plus encore, l’extrayèrent de moi.
Au final, je n’ose que peu, je crains tout changement tout en provoquant, à l’infini, les bouleversements les plus totaux.
Le manque d’audace paralyse le désir, l’empêche même de naître, E., jadis, la très jolie russe, venue de Saint-Petersbourg, je l’embrassai en me causant à moi moi-même une grande et terrible violence, je me souviendrai toujours, la même chose avec J. de Garches, ses yeux clos, les muscles frémissants, la joie curieuse. D’elle je me souviens, souvent, du dos musclé, des bras fins, la bague en topaze, sa manière presque sans accent, de dire Maman et Sciences Po. 

Je le sais, de sources sûres et variées, je suis un bon amant. Ce que me disait, quand je l’embrassais dans le cou, M., sur le canapé dans le salon, parce que je parcourais son cou de baisers joueurs. Le matin, après la nuit sans sexe, parce que, moi, fatigué, le désir courbaturé et le moindre obstacle - ici son embarras à cause de son sang et de ce que mâtines sonnaient - me détourne de baiser. Je n’écris pas, ici, sexe, parce que Marty, notre idole à J. et moi, emploie ce mot, toujours, pour parler des organes génitaux ce qui nous paraît, plus que ridicule, répugnant. Marty, écrit aussi, mon coeur se gonfle comme mon sexe. 

Embrasser M. le matin ne me causait aucune peur, le premier, lui par contre, assis tous deux sur le tapis neuf, m’effrayait un peu, je jouai, couard, le bravache ; ne manquant pas de courage je me mêlais à sa bouche, finalement, je commandais dans le lit à son corps de se dénuder, puis nous dormirent, blottis, tendres. Au matin, je ne sais quelle aisance me saisissait, ou, bien si, cette assurance étrange la mienne de quand je me crois sans danger, de circuler dans le monde avec grâce. Ce moment, précis, exact, où l’on tombe si souvent amoureuse de moi. 

Je ne baise pas toujours bien, parfois les sexualités ne permettent pas de rencontre. V. et son accent aiment la violence, elle griffe, mord, je n’aime pas les blessures ni mêmes celles de l’amour. Trop vieux pour ces fauveries. 

Mon désir s’il apparaît parfois ressort d’une excitation presqu’intellectuelle, d’un penchant vers la beauté, vers la femme, dont, nombre des individus en constituent les nobles représentantes. Rien ne me rend plus heureux que la proximité des filles, que la sensualité des filles, que la salive des filles, du baiser timide, à la lèvre brillante à peine du dernier bisou à J. qui sur la plage me demande de lui cracher dans la bouche. J’aime, aussi, avec passion, l’odeur de la baise, cette odeur âcre un peu, difficile à décrire, née, surtout, des moments de plaisir intense. J’ai connu des femmes, parfois, qui ne dégageaient pas cette odeur, desquelles je ne sentais que la transpiration amère, cette fille, je ne sais son prénom, Irlandaise, demeure en ma mémoire, tout, avec elle, revenait à du faux, lorsque je m’apprêtais à la lécher (je me demande comment elle le devina, elle court-circuita une pensée) elle murmura i don’t like to be licked. Alors je m’abstins, le sexe était nul, pour nous deux, nous avions utilisé une capote, je m’étais forcé à jouir, nous accomplissions ensemble une performance qui ne regardait aucun de nous deux. Jean-Maxime, dans un éclair génial (Mickaël disait je ne pense que par fulgurances) annonçait nous ne baisons que des contextes. Cette phrase me porte.
Les filles, souvent, n’aiment pas qu’on les lèche (gramahuche disait Baudelaire) la première fois, à cause de ce que leur sexe, dans leur imagine sent parce que, souvent, ceci leur a été signalé ou, même, que ça aurait pu leur être signalé, ce pèse ; I. (ici, Je m’amuse, avec l’jnitiale) s’excite en léchant et respirant sa cyprine (je déteste ce mot, je déteste aussi « mouille »). Les plus audacieuses, Karine, par exemple, j’écris sans retenue son prénom tant cette femme demeure loin de moi, par-delà toutes les périphéries, l’attend la première fois, ne l’exigera pas, y mènera peut-être. M., aussi, s’agace de ce que les garçons, si peu, le pratique. J’allais écrire mehdi etc. C’est un sujet sur lequel, plus tard, je reviendrai, parce que ce rapport aux femmes, de façon générale, m’intéresse. 

M., considère qu’un garçon sur dix, à peu près, lèche que parmi ces dix pourcents nombre d’entre eux le font mal. Je n’excelle pas en cette matière mais, plein de bonne volonté, je me laisse guider avec plaisir, il est difficile de guider bien davantage que de se faire guider, d’ailleurs. Guider, orienter, ne signifie pas obliger, forcer ou dominer, il s’agit d’indications, légères qui réclament, aussi, la connaissance de son propre désir, le trait d’union qui le lira au plaisir. 

TBC

 

 

 

 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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