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26 juin 2023

Matière

L’appartement sent le propre, les vitres laissent passer un soleil sans tâches. Je déteste laver les vitres, pourtant, je m’y mets. Pour passer le temps, pour changer ce que je vois, sans bouger. Le monde, ainsi éclairé, donne un autre plaisir. Je déplace les objets puis les réinstalle dans leur position originelle. Pas parce qu’elle vaut mieux, les deux se valent, pour transformer deux fois.
En ce moment, pas la force de m’occuper, toujours, des tâches administratives, je reste muet face aux transformations qui m’accablent ici, les relances d’EDF, l’obsédante question du loyer, le contrôle inattendu comme celui, il y a sept ans, face auquel je me sortais de justesse, à l’inverse de Victor, qui connût, alors, les foudres imparables et sourdes des administrations.

Il faudra gérer, après, encore, la répartition des objets, à ce sujet, je ne crains pas vraiment les disputes avec Marie-Anaïs, certaines choses, forcément, feront débat, un débat sans importance. Je redoute bien davantage sa mère, qui voudra, forcément s’en mêler, établir des calculs objectifs, servant essentiellement son intérêt, sans concevoir ce que ça veut dire, cette division, que le sens ne relève pas uniquement de je ne sais quel titre de propriété, que les choses, comme la vie, s’enracinent et s’entremêlent et dépassent les quotités de son (pauvre) imaginaire. Je n’aime pas l’idée de l’arrachement des choses, sans inquiétude ni même angoisse, parce que Marie-Anaïs et moi nous connaissons parce que, il y a cette vérité vraie, toujours cruelle pour moi, matériellement elle se rétablira plus facilement que moi, sa mère, au-delà (ou en raison) de sa conception clanique des rapports humains, lui offrira, un temps, les secours nécessaires. Plusieurs dizaines de milliers d’euros attendent Marie-Anaïs pour, si elle veut acheter ou ouvrir une librairie, ce peut être un viatique. Marie-Anaïs n’est pas mesquine (et je ne doute pas que Myriam non plus) elle connait mon état et agira en conséquences comme, lorsqu’elle vînt par surprise (je cauchemarde encore de ceci, elle le comprend, entrer par surprise chez quelqu’un est pire que claquer la porte, confère de l’insécurité à chez soi, moi, qui, depuis enfant redoute la nuit  et les voleurs) tout en le regrettant sachant que je le vivrai mal.  

Je ne connais pas cette chance des secours parentaux ou au prix de leur sang, je la connais moins encore, maintenant que, prostré, tout travail devient impossible. Je ne réponds pas au dernier mail reçu qui me propose dix jours de travail. Hébété la date limite s’approche, passera, sans que je ne puisse agir. Mon énergie je la dispense, une fois par semaine, à sortir et danser, lorsque je le peux. Pour boire, aussi. L’alcool solitaire, heureusement, me quitte. L’appartement est propre, je ne parviens presque jamais à cuisiner, j’ai pris six kilos moi que le gras répugne tant. Héritage de ce mois de novembre paralytique quand commençait le traitement anti-dépresseur. 


Délitement froid, l’anti-dépresseur me sauve, chaque jour, la vie, il éloigne de moi le désespoir, sa brutalité soudaine qui, auparavant, me jetait la tête contre les murs.

 

Je dois reprendre le sport sans changer réellement mon régime alimentaire. Je déteste les privations. En ce moment, je me contente d’un repas par jour sans mincir pour autant. Par souci d’économies. C., paie nos sorties ou M.

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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