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vieilles choses eparpillee 2006-2011
20 septembre 2010

Margot

De Margot j'espérais un enfant et elle n'allait accoucher que d'un personnage, dans les mêmes contorsions, avec le même cri épais comme de la boue qui s'ôtait de sa bouche, dans le même rictus inquiet. Elle ignorait que bientôt elle aurait à s'étonner de ne voir, arraché à ses cris, de ne voir rien qu'une impression douloureuse. qu'il n'y aurait rien à élever, aucune tendresse à adresser qui émane d'elle et qu'un corps douloureusement violacé recevrait. Les personnages ont des membres sacrés qui n'acceptent aucun des amours charnels et filiaux. Les étreintes se font avec l'âme, dans des intentions qui s'élèvent et font des pays aux parfums captieux. Les personnages ne supportent pas les insuffisances de la réalité.

Margot était en prison bien sûr, elle y était né pour ne faire du geôlier que la clé mystérieuse, dont on ignore les portes abouchées qu'elle peut ouvrir, mais on la polit chaque soir, on la tient accroché aux trousseaux au milieu d'autres clés invisibles.

 

Il faudra être un complice pour faire céder les barreaux qu'elle apprit à adorer.

 

« Je suis toujours un chêne »dit au roseau le chêne brisé par l'adversité.

Ensemble nous serons une forêt.

 

Tu crois être amoureuse, tu n'es qu'occupée. Occupée par une puissance étrangère, affreusement terrestre quasi boueuse. Il y pleut des pointes de flèches et d'argile durci. Tu crois être amoureuse et tu ne fais que supporter l'outrage d'une armée mystérieuse, inconnue, qui se jette avec l'habileté d'un espion dans les rouages d'un gouvernement. Tu es infiltrée. Toute entière, il ruisselle en toi des eaux croupies qui remplacent lentement le sang et murmurent de leur écoulement fragile la même prière désespérée. Oui, tu crois aimer, tandis que tu es occupée par des ombres inquiètes et menaçantes qui ne savent pas le répit et ne veulent qu'à s'étendre et recouvrir jusqu'aux avortons de lumière.

Tu étouffes, tu es de lumière, pâle, étonnante, et alors l'ombre t'occupe de sa bouche livide, on croirait les froids métals qui ont fait tant de stylets assassins. J'imagine, en haut de toi, dans cet abîme qu'est ton coeur, profond comme mille ans de guerres où les blessés concurrencent les hommages, une Penthésilée nerveuse, affammée par la revanche qui voit s'élancer de sa gorge les traits fatals aux amours cruels. Il faut tuer avant de pouvoir s'étendre, repu de ces délits que l'on nous infilge. Certaines bouches sont des déïcides et il faut offrir à leurs mains l'arme mortelle qui s'enfoncerait dans le flanc d'un dieu et l'on verrait les muscles gonflés par le vice éclaté sous le poids du crime. Margot, tu es une victime, transparente, quasi informe, et le temps agit sur ton visage comme un acide, tu as des déséquilibres et tu ne peux pas supporter le mot d'aimer quand il ruisselle d'autant de pus.

Sur ta peau j'ai écrit des poèmes que tu ne sais pas, que tu ne peux pas savoir qui se sont épanchés comme de l'encre intense, noire, que tu ne peux pas avaler parce qu'elle forme un bloc épais. Il y a des mots où brûlent dix mille soleils et d'autres secs comme la branche morte du sureau. Oui, où les pas des ombres occupantes, de celles qui ne font que piétiner, craquent et oppressent.

Tu n'es pas obsédée, tu n'es pas malade, ce n'est pas de microbe dont il est question, tu es occupée. C'est à dire qu'il suffit de résister, d'avoir en soi un maquis plein de secret et d'espoir pour échapper au pas des bottes en caoutchouc qui tuent.

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18 septembre 2010

Mariepetitechose

Hier soir :

J'ai vu Marie et ses yeux de poème, elle était habillée d'un petit voile rose qui laissait voir ses attentes et tombait comme les serpents tentateurs selon que son pas dansait, volait ou hésitait. Quand j'ai sonné, elle m'a dit qu'elle avait reconnu cette manière si i mpatiente de désirer qu'est la mienne "Même derrière  la porte, ça se devine, ton appétit". Je n'avais pas d'appétits, mais des rages à épuiser, j'avais de la chair à torturer, et des âmes à avilir.
Marie a été en prison, dans mes bras, et chaque jour je  brisais l'une des chaines, pour dire "tu vois comme il est bon ton gêolier, chaque  jour il te libère un peu des fatales étreintes, chaque jour je deviens meilleur. Alors elle m'aime, la pauvre naïve, de ce coeur qui se vrille vers le ciel, qui monte léger comme de la fumée sans plus voir l'incendie au bas des marches.
Les liens cèdent, mais un par un, le bateau sent la mer au rythme de la houle des amarres déliées.

Marie a  la poitrine lourde de péchés qu'il faut sucer comme du lait et dont on ne se sèvre pas. Divine nourrice, j'aime quand ton désert rencontre le mien, que chaque semblant de caresse étend le Sahara, qu'il semble soudain que nos bouches assemblées pâlissent comme des mirages. Marie, a de la solitude qui lui coule des yeux, ce sont des fleuves impassibles qui noient les haleurs.

A Marie, je dis "Personne ne peut comprendre que nous n'avons d'autres demeures que nous même"
Marie me répond Tu m'as moi, et tu as Lucie, pour toujours". Alors les volets claquent, on parle d'un fantôme jaloux et inquiétant.

Marie, je la déboutonne sans impatience,tandis qu'elle presse mes mains,exige de ma maladresse de la rigueur "scientifique". J'aime que l'espoir soit gauche, qu'il se perde dans le torrent fumant du geste, j'aime que le muscle se fige quand le sein se découvre, quand la langue fait frémir le ventre.

Marie a des yeux droits comme des cierges religieux et sa voix est une messe, messe d'en bas, dure, sexuée, messe violente qui égare les âmes. Son corps, lentement s'ôte de ses paupières, elle met sur son teint des pierres de Hongrie, et sur ses dents un peu de charbon, elle se maquille de suie et de cendres pour devenir la femme de la nuit "Tu es la nuit, Jonathan".
Marie, quand elle danse pour moi, fait naître un feu au coeur de ses reins, et ses mains hésitentdansla profondeur d'unecaresse. Elle me pénètre ; je suis une femme bouleversée,lesadjectifssont longs.

marie, petite chose

16 septembre 2010

Marie

Certaines choses s’achèvent sans qu’on le voit ni ne le sente. Il suffit d’un geste, parfois, pour chasser l’alizée, et vider le ciel de ses attributs de victoire. J’ai le cœur excisé, il se porte déjà ailleurs. La mode de mon corps a changé, Marie est un nouveau prénom qui y fleurit et Lucie continue de porter sa voix de mort. Elle me complète : j’en suis l’odeur, de la mort.
Dans tous les pays, les empires, les Républiques, dans tous les corps et les cerveaux de femmes, c’est la même chose paresseuse, qui m’ennuie.
Je suis déjà plus loin que ça mais personne ne peut l’observer, il faudrait plisser l’émotion jusqu’à la rendre chinoise et demain j’irai pour toujours de l’autre côté des vies, j’aurais des ivresses en chapelet, religieuses ivresses où des saintes se dénuderont, où la bouche de Marie me fera oublier les cœurs frivoles. Je parlais d’Hongrie et s’assembler dans ma tête les images de la Berbérie, j’entends des voix –le ressac de la mer- qu’est l’accent amazigh. Des proverbes qui sont des pas armés, et me bercent de leurs mélodies, je sens des feux oniriques qui crépitent et se nourrissent d’un bois de rêve, enfoncent des passions et disent « voilà la vraie forme d’une flamme, elle a le cœur d’une étoile, la chaleur d’une abysse, et la trahison d’une femme ». Là bas ce seront des montagnes kabyles et des déserts qui nous rendront fous, en pénétrant pieds nus sur le sable chaud, on laissera la raison, et on dansera pour avoir soif dans une union de damnés. Chaque respiration prendra des vapeurs de l’enfer qui se recracheront en souvenirs, avec Marie, on évoquera les souvenirs et les amours déçus, ceux là qui avaient dans le ventre des chênes pourris et des dieux païens. On pleurera de larmes de sable, on fera s’écrouler du verre de nos yeux détrempés par les oasis imaginaires. Nous n’aurons qu’à boire des souvenirs, dirons-nous, et nos rires craqueront dans le ciel pour faire naître le premier orage du Sahara et nous aurons soif ensemble, alors, blottis dans les plaies mystérieuses, ces grottes creusées par le temps, à travers nos os et ces bouches qui en nous poussent des plaintes. Les caravanes passeront comme des fantasmes, dans des habits de poils et de lait de chèvre, elles passeront, indifférentes, comme le serpent qui passe sur la roche et attend que le soleil excite son sang.
C’est trop tard, je ne sais plus jouer mais les dés et les dominos ont laissé sur les mains leurs chiffres et leurs amusements. Je suis devenu ce jeu, énorme, qui tue, rachète, saborde. Mais je ne jouerai pas, alors j’abandonne les âmes stériles, je les laisse à leurs amours souillés, aux jeux initiaux, primaires, et je retourne aux prénoms éclatants de volupté, drapés dans du lin.
Marie a le cœur vierge des blessures intelligibles, c'est-à-dire qu’on les saisit du coin de l’œil, et qu’elles s’empilent en soi, les blessures.
Prénom de sainte, corps de putain.
Marie, demain, j’ai des ongles pour toi qui te feront des ravages sur la peau, je sens toutes tes eaux et toutes tes lassitudes qui se cherchent une maison close.
Je n’ai plus que des promesses de vérité que les autres, les amours, souillent de leurs légéretés. J’aime sans gravité, bien sûr, j’aime sans une pensée, c’est déjà trop penser ses amours, j’aime sans sérieux, avec la bouche amusée de ce baiser virginal qui l’interdit. Mais j’aime pour de vrai, avec tous les élans fracassés du souvenir, tous les départs, et tout l’absolu qui me déborde des hanches.
JE PORTE UN ENFANT DANS MA GORGE ET VOUS VOUDRIEZ M’AVORTEZ ? ET CE CRIME VOUS HANTERA JUSQUE DANS VOS JOURS CLAIRS DE JOIES IL PENETRERA SANS CONSIDERATION POUR LES INTERDICTIONS MATERIELLES ET SENSUELLES PARALYSERA VOTRE DESIR FIGERA VOTRE FATIGUE
Lucie est morte, elle ne le sait pas, et demain je la verrai sur une stèle de marbre qui me dira « je ne le savais pas, mais je dormais dans ce cercueil anonyme, je dormais au milieu du bois maigre. J’avais la mort inconfortable, alors je me suis levé et je t’ai trouvée, c’est ton odeur qui m’a attirée, elle me rappelait quelque chose. Chez moi. Aujourd'hui que je veux me rendre dans ce foyer aux lumières anéanties, j'aimerais que tu m'y joignes, qu'on aille se mettre sous les yeux ma même noirceur languissante dont tu te pares quand tu veux dire je t'aime ».
cette invitation m'ecartèle.
Il y a Marie, il y a Margot, il y a les fantômes ignobles, il y a le coeur pur et les rosiers merveilleusement justes qui m'ont poussé sur le torse, il y a l'appel médian du soir, il y a, les promesses que j'ai faites, et la voix de Marie qui n'en peut plus de soupirer d'attente, de l'autre côté de la rue, au creux d'un abîme de foutre. Elle attend, que je vienne, que je sois débarassé des amours faciles qui sont des matières composites, constituées des purges d'avant.
Il y a des désespoirs qui saillent de moi et ces tombereaux de larmes qui s'échappent de mes mains.
 
Je ne peux pas supporter un amour qui se disperse, qui soit fabriqué dans des forges de vent, où le soufflet remplace le fer.
Plus jamais je ne serai sale.

11 septembre 2010

Anthony

Anthony, que j'ai appris dans le bruissement des foules, est le seul que je peux évoquer sans l'odeur de dégoût qui émane de moi ; sans l'odeur de désespoir qui émane d'elles. Il est une image de la sainteté en tout ce qu'elle a de naïve, de grand, de tendre. En tout ce qu'elle a d'immaculée, comme si toutes la sournoiserie du monde ne pouvait l'atteindre qu'il errait là, dans le monde, avec un corps qu'il savait se faire confronter à d'autres corps, mais sans que jamais, ce corps ne devienne une trivialité qui justifie la déliquescence. Il n'était pas de chair, mais de grâce. Je ne l'ai jamais vu se recoiffer, et alors qu'il portait la main au sommet de son crâne je le voyais replacer une auréole. La malice du monde lui glisse sur l'âme comme les mains de l'homme sur le corps de la sainte. Il était de cette puissance qui se rend éther pour les autres, que leurs vices ne peuvent pas pénétrer. L'argent, surpris, dansait devant lui, montrait les cuisses, les jambes, les beaux yeux gris, dorés, son corps à froisser et toutes les promesses de soumission, et Anthony riait, il passait sans voir l'argent dans sa longue parure de papier. Poison inerte ; ombre à peine.

7 septembre 2010

On meurt ici

j'aimerais que ce sang qui s'en va d'une invisible blessure embrasse l'océan, que l'on parle de marée rouge qui font voleter au ciel des oiseaux émeraudes aux ailes impatientes. On les verrait se soulever de terre, le plumage coloré de cette soif qui me quitte.
on meurt ici, on ne fait que ça.

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2 septembre 2010

Aux vivantes.

Mes mains sont des jours,
Aux peaux mortes,
Qui hirsutent le temps

Ta joue
Est une heure
Où passent,
tendres,
Les jours :
Ou les joncs
Fleurissent
Du pâle éclat
De futurs
Arides.

Aucune fleur ne visite
cette cage de poussière,
Ni aucun fauve
ne s'y plaint,
traqué par la soif

Mes mains, aux couleurs
D'eau, ont agité des grondements
(leurs fanals)
Qui étaient des prénoms de femmes.

L'ondée est une voix
que la pierre
Emeut de sa caresse
Et ;
L'horloge suture
Les secondes
Blessées

Des femmes, à la taille souple et au cœur
taché de vin,
Avaient à la boutonnière
Des boules des cendres froides.

C'est un parfum pour les mains
Qui sont le temps et érodent
Les braises.

Des étincelles s'y élançaient
jurent les poètes.
Ce corps, récitent-t-ils,
Etait la forge de l'enfer
Où flamboyait Epopée
Qui pâlissant
Comme une nuit
devant l'aurore,
s'est faite Vacarme.


Mes mains d'argile
ont servi de creuset,
Aux cendres de ces femmes
et à Mensonge,
Brûlant du feu de la perfidie
Voilà que les vapeurs étouffantes
Sont la respiration du noble métal
Qui lorsque mes mains s'ouvriront
Vous laisseront voir
Trahison
Tout paré de sa robe
De joyaux incrustés
aux paroles d'un satin délicat
Collantes comme des fluides
d'insectes
Et parfumées comme une bouche
sournoise.

Mes mains se sont ouvertes
Pour permettre à trahison de
Respirer.
Son souffle s'échappe de mes mains ;
Mes caresses sont une maladie joueuse
aux ongles d'argent et aux appétits méchants.

25 août 2010

Par delà les justes.

Les cuisses de Tania étaient la plus solide des prisons, prison d'impressions et de jais ; de sensations et de vapeurs ; prison chimique et nécessaire. Plus bagne encore que prison : je l'appelais Cayenne. Elle me laissait voir le ciel, ciel parcouru d'ombres et de voilures noires, sevré d'étoiles, comme les forçats : d'un côté la jungle, de l'autre l'océan. Au cœur l'enfer du bagne brûlant et la main du bourreau suspendu, luisante de sueur, éblouissante de crime...Tania ne connaissait aucun évadé. Cayenne avait jadis joué de la musique, en taillant des cithares dans le bois de balata avec des cordes tressées d'une chevelure indigène. Elle avait pendu des hommes, cette Cayenne, aux cordes de marin qui se balançaient encore, les chairs bourdonnantes de miasmes, à ce qui était devenu étoupe.

Je suis amoureux.

5 août 2010

mourir

Quelle chose étonnante que mourir, que de s'unir avec
ce mot qui se tient tout blême à l'autre bout du langage.
Sa froide extrémité.

28 juillet 2010

Fulgurances.

L'on croit, à tort, que le mariage relève du droit civil tandis qu'il est du droit international. Il ne s'agit pas de s'unir sous l'empire d'une législation fiscalement favorable, d'acquérir un statut civil qui donne aux galantes la gravité des Madame. Il est, en réalit, sujet d'annexion, d'Anschluss, c'est toujours l'Autriche que l'on intègre de force à l'Allemagne pour d'obscures raisons chimico-historiques ; c'est la création d'un nouvel Etat dans le pire des cas, c'est une révolution en concessions où le nomade devient peuple, sédentarise ses joies, conditionne sa liberté à la liberté d'un autre.

***

Ils se pensent peuple et ne sont que foule. Dans peuple il y a la noblesse, la communauté des destinées, la grande aventure humaine, pleine d'alliage et de dissensions. Dans peuple il y a le sein rond et la hanche dure, il y a les arrêtes morales, les falaises d'évidence, il y a des vaux tendres et des monts rêches, il y a les chemins altiers et les ports à la bouche d'écume. Il y a des villes et des déserts, il y a des révoltes et des passions. Des haines, des religions, des temples, des chateaux, des herses, des pauvres, des joyeux, des tragiques, des théâtres et des musées. Mais, dans toutes ces adversités, dans tous ces envols, dans toute la distance opérée demeure ce coeur commun qui, sous l'écorce, sous les craquelures, derrière le visage, au bout de l'être, donne au pays un fonds, une cave secrète que l'on nomme Histoire. Le pays est cette sangle de veines et de racines qui s'enfoncent et qui ramifiées forment les peuples.
La foule ne sait rien de la noblesse, ne sait rien de l'altérité, la foule se satisfait, immobile, elle résume l'humanité à son champ de vision et renouvelle ainsi l'humanité à chaque pas. S'étonne de tant d'individus neufs qui émergent de la brume, qui se tendent et s'éloignent de ces bras, elle s'étonne la foule de tant de naissance, de tant d'anonymes disparus. Le monde lui semble une immense matrice qui accouche et avorte. L'angle des rues est une nouvelle mystique, l'éclipse du présent. Il faut l'entendre dire "ça fait longtemps" et qui dit "je croyais avoir participé à ton enterrement".

***

Le désespoir est aussi mortel que la maladie ; il est seulement plus lent.

***

Il n'y a pas pire mensonge que celui rêvetu des propriétés du vrai.

***

Tu es un homme politique lancé en poésie : tout ce qui est beau, grand, tu le ravales et le rabaisses.

28 juillet 2010

Aimer.

Mourir : quel mot étonnant. Il est au bout du langage.

27 juillet 2010

Aux amours mortes

De moi il ne reste rien.
Rien que des traces.
Traces affranchies
Tracées.
Comme un regret.
Oui.
Reflet qui fête
Son vide.

(Nous nous tenions là.
Avec des remords au lieu des mots.
On se disait, qu'on s'oubliera.
Mais on ne s'oubliait pas.)
On ne faisait que se perdre.
A s'enfoncer.
Loin.
Dans la nuit.
A s'enfoncer.
Loin.
Dans le bruit.
Profond.
Dans les corps.
Toi d'abord.
Moi ensuite.
A dresser des théâtres.
Des décors.
D'ombres et de peurs.
"Comme maman on serait scénographe
Comme papa on serait acteur"

Tu es la normalité.
Sténographiée.
Mon amour morte.
Et ta maman a des mains qui coulent.
Pour t'attraper.
En bas.
Mais tu n'es déjà plus là.
Mon amour morte.
Et Maman pleure.
C'est elle qui t'a appris.

J'ai du jeu dans les doigts.
J'en ai toujours eu, qui me remontait dans les paupières.
Du jeu.

J'étais Papa.
Et je gardais les cris.
Dans les gestes.
Dans les coups.
Qui bleuissent les peaux.
Fragiles.
J'ai frappé.
La peau qui t'a volé ma peau.

Je suis le traitre.
Avec son épée.
Teintée.
Du sang
Des amis.
Et quand on me demande en suffoquant
"Pourquoi ?"
Je réponds qu'il faut bien survivre.
Et pour survivre, il faut tuer
A dit le vacarme de l'Univers.

Est-ce que je te le dis ? Qu'il faut survivre ? Est-ce que je te l'ai dit, que je ne faisais tout ça, voler, violer, tuer, que pour survivre.

Je cherche des bras
qui me tiendraient chaud, pour toute la vie.
Comme ça n'existe pas.
Je tue.
Pour qu'à la crémation,
j'ai chaud.
Rien qu'un peu
De chaleur humaine
D'une amour morte qui
Brûle.

Ton corps m'a chauffé le coeur.
"Quand dans ma vie il faisait froid".
Ce n'était rien qu'un peu de peau.

Je rêve de te dépecer.
J'en arrache mon pyjama
De croire que j'ai ta peau
Déchiquetée par ma nuit.

(J'ai le souvenir de tes cuisses tendres où les caresses pleuvaient comme dans des draps de velours.
Tu n'as pas de peau, pas de chair, pas de muscle tu as.
La douceur.
Que je cherche
Qui est noyée
Dans les caresses
Indigènes)

J'en ai tué des petites filles avec des yeux en verre.
Mais en toi
Je voulais souffler ma musique.
Mais je n'avais pas vu
Tes lèvres dures.
Ta bouche close
Qui embrasse sans la langue
Qui suce avec la gorge.
Je n'avais pas vu.
Ton poumon.
Percé.
Où coulait.
Entre la plèvre.
Le liquide pleural.
Mon amour morte.
Mon mercure.
Tu fuyais de partout, et je n'avais pas assez de doigts.
Tu les occupais trop bas.
Avec tes jambes dans tous les sens.
Tu les occupais trop haut.
Il fallait recueillir la neige de tes yeux.
(La sueur de ton envie.)
Bleus.
Comme un bout d'infini.
Un air de trompette.
Ou d'ambre teinté de merveilleux.
Oui.
Où.
Prisonnière.
Etait ta joie.
(Tu n'auras jamais la main assez ferme pour briser entre tes paumes, ce morceau d'argile, de pierre transparente, où se fossilise ton bonheur. Tu le vois, et tu ne l'auras pas. C'est ton enfer pour n'être qu'un corps d'hiver. Qui aura des prénoms de garçon, qui s'en iront toujours avant que l'aube craque dans le ciel ses allumettes. Avant que le ciel enflamme ses becs de gaz qu'il allonge de tout son long. Ton enfer, ce sera de mourir seule et amoureuse.)

Tu étais.
Dans mes bras.
Quelque chose noir
De monde.
Quelque chose noir
De bruit.
Comme une ombre inquiète.
De lumière,
Tu sais, je n'ai jamais eu de larmes.
Je n'avais que mon foutre
(Pardon)
Je t'en ai mis dans la bouche, je t'en ai mis dans les doigts.
Et quelque chose noir qui grandissait en toi.
Que je voulais cacher.
Qui ne se taisait pas.
Quelque chose noir
Qui prenait une voix.
Qui devenait un cri.
(D'orgasme.)
Qui devenait un muscle.
Et un corps
Qui devenait une plaie.
quelque chose noir.
Qui voulait un prénom.
Qui en eût un.
Lily.
Quelque chose noir
Qui est devenu
Quelque chose bleu.
Wendy.

On ne savait pas.
Que le bleu de tes yeux
était le noir brisé.
(on ne savait que le blanc cassé).
Tu es mon miroir.
Et je cherche.
Dans tes éclats, qui grèvent encore mon ciel.
Qui constellent ma mer.
Je cherche.
Dans les morceaux de toi.
(Parcelles stériles)
Mon visage.
De quand j'avais peur
Moi aussi.
Sur les terres
Incultes.
De tes sens.
Ta géographie d'amour morte.
Comme une peinture.
De Van Gogh.
(natures impressionnistes)

(Tu ne seras plus jamais belle.
Parce que je ne t'aimerai plus jamais.)

Tu seras un corps.
Qui cherchera d'autres corps.
Un corps, qui se fatiguera.
Des corps.
Un corps.
Qui voudra crier.
Qui n'aura plus de souffle.
D'avoir trop voulu
Jouir.
Un corps.
Qui aura le silence
Des cors
Quand l'ours est couvert de sang.
Du sang
des chasseurs.

Et je serai pareil.
A mettre.
Sur les cuisses d'une pute importée de Lituanie, avec sa mère, avec sa soeur, avec sa fille.
A mettre.
Sur ses collants troués.
Sur sa robe souillée
(C'est déjà sa peau, sa robe)
A mettre.
Ma coke.
Entre ses lèvres.
Ma bite.
Et bander.
Et sniffer.
J'ai ça de blanc aujourd'hui.
De couleur.
Pour mettre dans ton noir
Qui brisé est devenu le bleu.
On ne pouvait pas savoir.
Mon amour morte.
Que tu ne serais que nuit
Sauvage.
Que tu deviendrais
Pâturage
Pour tristesse.

Tu ne trouveras plus jamais des doigts comme les miens.
Des doigts que la poésie a déformé.
Parce que ça n'existe plus.
Des doigts sensibles.
Ce sont des doigts d'échec.
et les usines ne produisent
Que
La
Réussite.

Je suis une difformité.
Narcisse.
Défiguré.
Qui cherche son visage.
Dans la pisse froide.
(De minuit)
Parce que Narcisse.
(Défiguré)
N'a plus tes yeux.
de noir brisé
de blanc cassé.
Pour se souvenir comment c'était.
De l'autre côté de la vie.

J'appartiens à quelque chose noir.
Je suis redevenu Jérusalem.
La double, la pleine de sang.
Et d'orgueil.
D'être le centre de la foi.
Mon nombril grouille.
De pleurs et de prières.

J'ai mis sur ton nom un peu de salive.
Pour dire adieu.
Mon amour morte
De n'être pas née.

Je t'aurais baisée une dernière fois.
Demain.
Sans conviction.
Mon amour morte.
Mais je ne bande qu'aux jolis filles.
Tu sais.
Et je ne t'aime plus.
(Alors tu n'es pas belle).

J'ai froid encore.
J'aurai froid toujours.
Jusqu'à la prochaine crémation.
J'ai les doigts
Glacés.



Mon amour morte.
Tu avais la sexualité des putains ;
Tu en as désormais la morale

26 juillet 2010

fade enfer

Le quotidien, ce fade enfer aux murs mous, indistincts, à l'horaire souple et aux matons souriants. Je rêvais du bagne brûlant de la Guyanne et des pierres chaudes de Cayenne, je rêvais de ces bras taillés dans le bois des criminels, qui ont la face plus dure que le mal, et plus grave que la loi.

26 juillet 2010

Désordre

Ce n'est qu'un désordre du coeur.

31 décembre 2009

Destin.

Si je suis seul, c'est que je ne me crois pas de futur, c'est que je me forge un destin, qu'il n'y a pas assez de place, dans un destin pour accueillir une autre solitude que la mienne, le destin ça se forge à dix doigts, des pas mutilés, des entiers, des longs qui découpent la nuit, l'avenir, le passé, qui mêlent, qui mélangent, qui font tomber sur des dos animaux vos mains, vos doigts, vos caresses, comme la frondaison. Le destin, mon destin, que je me rêve, que je me forge me jaillit des doigts, je ne le comprends pas, mais je le sens en moi qui s'arque, me blesse, et fais couler sa lumière. Je le sens comme une caresse qui voile les blessures d'un dos nu, qui habille l'impudeur d'un baume délicat, je sens le destin me couvrir, me REcouvrir d'une cuirasse trempée dans les baisers saints d'un amour du passé. Aux destinés, tous les amours sont perdus, toutes les fleurs fanées, toutes les couronnes rouillées, il n'y a pas de futur, pas de rêve, il y a une conquête, il y a du sang, des larmes, du feu, on sent les chaumières aux toits de paille fumer, et on sent toutes les brindilles des vivants s'enfoncer dans la peau des quelconques. Je n'ai pas de place, entre mes bras trop maigres, pour serrer plus que mon destin, ce destin au visage d'impressions, ce destin, aux reins de feu, parfois aux yeux bleus. A la détresse immense. Mon destin, naufrageur, allume sur les récifs des feux de joie, pour jeter tous les veules, tous les fuyards, tous ceux qui vivent en écarquillant la peur, contre ses dents d'aciers. Et moi ça me repaît, ça me fait des repas de gémissements, ça me fait des prières, comme celles que je fais quand je caresse le destin. Que mes deux mains disjointes s'abattent, mutuelles, parallèles, contre la colonne vertèbrale, qu'elles s'égarent sur les vertèbres.
Mon destin, est solitaire, il marche la nuit très tôt. Et il murmure comme ça "les chiens vont en meute", et on les reconnait, avec des matraques dans la poche, avec des accents sans paroles au larynx, on les reconnait au bruit que font leur bottes quand elles frottent contre le crépuscule. On les reconnait toujours, les chiens, qu'ils soient en bleus, ou en kaki.
J'ai un destin, qui n'a de place que pour moi, qui dans l'étroitesse de son véhicule, rejette tout bagage, tout souvenir, et n'accorde de sens qu'à l'oeuvre, qu'à la création, ce sac, au noeud défait, d'où s'échappent des vipères qui me mordent, qui me remuent dedans. J'ai un destin, un destin, comme un souffle dans un poumon plein d'eau, un destin, comme l'éducation d'un immigré, comme la rage d'avoir eu honte, et comme la honte d'avoir été lâche. Oui, dans mon destin il n'y a que moi, moi et mon reflet de Narcisse défiguré. On s'entend pas mal, on prend de la place, nous avec nos ailes et nos briquets, il n'y a pas de place, même pour la plus petite des petites, ni pour l'amitié, ni pour l'amour. Il n'y a de la place que pour mes égoïsmes.

26 décembre 2009

La foule.

Si je m'exclus de la société des hommes, ce n'est pas tant pour me garder de sa médiocrité, c'est aussi pour me préserver de ma propre vanité.

19 décembre 2009

Du latex à mon vice.

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Personne n'imagine ce que c'est que de vomir de douleur à chaque virgule, à chaque exclamation. Oh, oui certainement il faudrait que je me recalotte l'écriture avant que d'être syphilitique, d'avoir le cerveau nécrosé, et le talent, les petits bouts de talent flottants, errants qui me traînent sous la langue carbonisée. C'est un conseil joyeux qu'il me donna, merci BT, je vous aime mais je suis circoncis. Et puis, il y a Guillaume qui veut que je cesse d'escroquer les petits garçons, vas-y moralise moi avec tes yeux de consanguin et ton nez qui peut sniffer jusqu'au bout de la table. Guillaume enfile du latex à mon vice que tout me gicle dessus, dorénavant, que toute mon habileté de monte-en-l'air, d'aigrefin, de nez creux ne fasse que m'épouiller moi-même, me vider des bêtes, des minuscules bestioles qui s'accrochent à ma queue, qui se balancent selon son mouvement. Vous voudriez que je débande ? Fatigués que vous êtes d'avoir ce sexe droit, dressé, marmoréen à sans cesse branler, à agiter, ouf, je vous épuise en mouvements inconséquents, en lectures. Ma langue est asexuée, ma langue n'a pas de couleur, pas de bas-ventre, tout ceci c'est de l'allégorie, et d'une femme j'en crache une autre au même visage, à la même bouche. Vous ne savez pas, vous ne savez pas combien j'ai mal de cracher du sang à chaque ligne, du noir, du visqueux, du qui racle la gorge, j'ai mis de mon ADN plein les pages. Guillaume me dit que l'ADN a une mémoire génétique "tout est substance" et Lara, la petite Lara sociologue junior n'est pas d'accord. Quand je les vois discuter j'applaudis, lui avec Calais et l'intelligence, elle avec l'instinct et les maladies endormies. Elle était folle, je lui ai tout pris sa folie à Lara, j'ai tout aspiré en devenant son ami -j'ai quelques amis-.
J'ai des lecteurs, ouais, qui savourent, oh quelle délectation petite bourgeoise qu'un gosse du ruisseau comme moi vomisse dans le caniveau. Je viens mettre du rire à leur aube. J'habite un vertige, vous savez ça ? Et j'y cherche une muse, dans ce studio, dans cet habitat sans barreaux. Je flotte à la frontière de la lumière, juste debout sur la frontière, sans identité, entre deux pays : le jour et la nuit, qui ne veulent pas de moi. J'ai beau enfiler des haillons de couleurs, mettre du fard à mon ventre, du législatif à mon discours ! Refoulé à la douane de la vie, juste en bordure, c'est mon Ceuta, mon Melila à moi la vie.
Vous savez, vous tous, je vous connais par coeur, je vous connais, je sais votre existence.  Moi. Vous êtes tous des médiocres suffoqués. Il y a des lois bruyantes et d'autres silencieuses, sournoises. Des prisons pour délinquants et des murs invisibles. Vous êtes l'architecture du pénitencier, c'est votre morale, vos réprimandes -et je suis un juriste affirmé- qui forment le béton des prisons.  J'ai le corps cellule, viens donc t'y enfermer mignonne, viens donc y mettre tes vertus dans mon coffre aux misères. Tu sais, tout fond dans ma lave, dans ma nuit, dans ma nuit toujours, viens y dissoudre les comètes de tes yeux.

Viens, faire un tour avec moi, visiter Paris la ville à genoux, on entendra peut-être les mécaniques du Panzer sur les champs. Quelle extase, de sentir du belliqueux au fond du langage, du borborygme rythmé par un tambour. J'aime l'Allemand, c'est la langue des violents, des vrais assassins. Je pense que l'on devrait, avant de tuer, lire une phrase du Faust de Goethe. N'importe laquelle. C'est ça l'aristocratie du crime, le faire en poème.

Mais viens dire que je n'ai que des conneries, des larmes, à écrire, viens donc faire rouler tes mots contre mon feu, faire tourner ton barillet contre mon fusil à deux coups. Que je te piétine un peu, je n'ai pas cette superbe qui permet de mépriser sans écraser. J'ai eu le choix : haïr ou pleurer. J'ai choisi. Faites attention à vous, à votre dos, veillez votre ombre que la mienne ne s'y soit pas glissée avec son envie toujours frénétique de tirer. Je lui ai sculptée un visage dans l'ébène de la haine, dans le bois de la colère. Tous ces tambours, toutes ces armées, toutes ces campagnes que je mène dans mon crâne, tous ces boulets qui déchirent la terre, qui creusent, qui assèchent vous surgiront par traitrise. Je suis sournois, toujours traître et vicieux.

Bien sûr que je vous viole quand j'écris.
Je marche au milieu de la route.

Celle qui vous effraie.

Je marche nu.

3 décembre 2009

Des putains et des saintes.

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Marie-Madeleine putain du ventre jusqu'aux mollets, Marie-Madeleine Sainte, du ventre jusqu'au voile. Des hanches qui se découpent dans la lumière et des reins taillés dans des chutes' d'ombre. Marie-Madeleine, lèche les plaies de Christ qui fument, et s'écoulent en glougloutant de sa mortelle blessure. Et les larmes, ses larmes qui d'un oeil roulent impies, qui de l'autre tombent sacrées, font un baume luisant sur les os crucifiés. D'elle s'en va un fleuve grec, fragile, d'eau étroite où l'on guérit de tout. Elle a déposé le sang de Christ dans la mare des larmes, le sang qu'elle a mis sur sa langue comme une onction, comme un baptême de ses vertus. Elle l'a bercé sur ce Styx plat pour qu'il revienne. On ne sait pas qui il a vu là-bas pendant trois jours, dans les pleurs de la sainte, dans les gémissements de la putain. S'il a écouté Orphée jouer de la lyre, s'il a vu les beaux habits, les beaux jardins incrustés d'ombre et de nuit qui sont la fierté du diable. On ne sait pas s'il entendait Marie-Madeleine à genoux, moitié-pute moitié-sainte, prier et puis hurler, hurler et puis prier, confondant les deux faces d'elle-même. L'alliage de ce corps virginal et profané, profané et virginal. le métal de cette peau tendre, qui guida Christ jusqu'en dehors des ténèbres. Marie-Madeleine qui déroula ses cordes vocales, qui se fit Ariane pour rappeler son amour dans ce long chemin qui nous évade du noir. Elle ne savait plus, si elle était putain ou sainte, elle ne savait plus rien de son sommeil, de ses verticalités, de son ventre où grouillait et l'enfer et le paradis. Marie-Madeleine, c'est notre guerre à tous, notre croix de papier...

27 novembre 2009

Narcisse s'il avait vieilli ou salut à la déchéance.

Narcisse qui cherche sa figure dans tous les passés, les photographies, Narcisse qui ne voit pas sa face odieuse, marquée de blessures gercées,, qui ne voit pas qu'il a le cou ensanglanté. Pauvre, pauvre beauté infirme, pauvre enfant toi qui d'amour trempait la main dans les sources claires et profondes, te voilà t'agitant au milieu des cascades, secouant la tête chauve dans l'eau profonde, soulevant les pierres qui font saigner tes mains. A la recherche de quoi Narcisse ? Narcisse bel enfant, où es tu mort, où te noies-tu ? Ces fleurs ont déjà ton odeur qui poussent et s'élèvent comme des fumées inclinées. Tu es là, et ta main crochue où pend la pourriture tremble dans l'eau pâle à la recherche de toi. Il espère que les feuilles qui tombent - parce que c'est l'automne parce que c'est l'heure pour les beautés de faner- viendront faire de la peinture dans les flaques régulières. Y tracer à traits fins comme des doigts de musique son visage d'hier. Tu étais beau, et tu n'es plus que rides.
Il ne sait plus bien qui il poignardera demain. Si ce sera le parfum de cette femme qui danse sur les rivages, si c'est le reflet qui meurt incessant,, c'est c'est lui même ce corps-carcasse qu'il traîne et sape. Il se sent une âme, soudain, oui un Âme. qui traine un corps, voûté, qui se sent Atlas à porter dans ses cernes toutes l'horreur du monde. Sous les paupières il a deux tombes profondes où se blottit la nuit. Pauvre, pauvre enfant.

23 novembre 2009

Coup de feu dans le noir.

J'écris avec de la poudre et des balles.

19 novembre 2009

De Anne à Wendy.

Annette

...

Wendy a les yeux bleus qui lui meurent lentement sur la poitrine. Quand elle marche là dehors, elle voudrait sous ses pas entendre les les vivats des fantômes. Je pense à elle, parce que j'ai une date qui me surgit du dedans. 31 décembre 2008. C'est la fête, et tout Paris qui brûle de couleurs, des lacets de lumière qui s'échouent sur la grève des cités bariolées. Quand on me frôlait, l'oeil jaloux, on me murmurait les obscénités que j'allais reproduire sans rougir, sans haïr. Je peindrai la nuit avec du noir, et ça lui sort des yeux qui sont toujours mouillants. Et c'est pourquoi ils sont bleus, tes yeux, qu'ils font penser à du verre qui ne réfléchit rien, comme un vitrail d'une Eglise sans sauveur. Tu es venue c'était neuf heures, la nuit trébuchante qui enroulait de ses ombres tout Paris, et la nuit est un corset qui serre Paris, entière. Un russe, ou un autre qui venait de son pays à genoux, là-bas de l'autre côté du froid et de l'Histoire, t'a tiré les dreads et elle a eu ce mot "je suis content d'être avec toi, parce que mon ex se serait battu ici" et tu n'as pas vu que la couardise était le pourpoint de l'indifférence. On s'est assis, au milieu de la fête, et de la musique, c'est Paris la nuit qui danse d'or, et de notes souterraines, et quand le tambour hurlait, que la guitare séchait, certains ont chargé. D'autres temps, ils avaient dans le corps tant de rages frustrées qui leur tourbillonnaient à l'intérieur, qu'ils sont venus. Et j'ai eu peur. Peur moins pour tes dents que pour mon ipod. Après tout, honorer la guerre, les batailles, sur le champ de Mars tout dédié aux victoires, aux morts échoués, quoi de plus fou ? Je me souviens, du rer C, de la défense, et du transilien, de la marche puteaux à ma chambrne. La clé qui tourne. Les draps tachés. Kagemusha. Les draps suants. "Tu m'as tué chérie". Et je ne l'aimais déjà plus. Je t'aime un peu je crois, comme mon enfant avorté, comme ce foetus qui quelque part finit de pourrir, lentement, tout couvé de froid et de mains savantes. Je pense à ça, parce que ma mémoire me le permet. Parce que j'aime une enfant, qui s'appelle Anne, et qui m'aime un peu en retour, et qu'elle a des yeux bleus immenses, qui me rappellent la tristesse des tiens. C'est ma Lolita, lèvres blêmes, qui saigne dans ma mémoire. Et les peaux stériles, les ventres affreux réclament des enfants à blasphèmes. Sur ses lèvres on peut faire tonner la foudre, qu'elles restent toujours blanches, qu'aucune obscurité ne peut les délier de cette pâleur cristalline. Dessus, sur ce fil sec qui entrouvre, et divise, rompt et abîme, comme une frontière de fusain sa bouche, je vois s'étirer les formes, les silhouettes, le passé, un peu, elle s'appelle Anne, et je l'aime et l'embrasse en silence, parce que c'est un peu de te réparer toi quand tu étais une poupée de cris, de rages et de larmes. Alors déli catement, je longe sa peau de ma salive, pour recoller tous les bouts d'elle, pour que son corps fasse jaillir sa flamme intérieure, ce bruit sec, de deux pierres qui s'heurtent, et c'est ce que je fais. Alors, mon souffle expire ma langue, et ma langue expire l'extase, je sens ses deux mains qui me tiennent la nuque, fermes, et la température de ses cuisses. C'est Lolita et il n'y a pas de gomme qui lui claque entre les dents, et me fout le frisson au ventre. Non. C'est le bruit du préservatif, qui craque, quand elle me réclame du vice, dans ces longs chemins qui mènent dans le noir, dans les halls d'immeuble, qui sont les caractères de la mémoire, et nous réfléchissent les formes, et les os. Alors je pense à Wendy, pas longtemps, seulement pour me mortifier les quelques secondes durant lesquelles mon sexe fait gicler sa tiédeur sur son ventre. Après j'oublie, et même si elle est phare de digérer l'or de moi, la sueur de moi, qu'elle la déglutit entière, j'oublie quand même. Je sens des voyages me parcourir, des bruits de pistolet, du chien qui tape le froid métal, et qui revient en place, à peine défiguré de son meurtre. Et c'est de l'électronique musique, alors je tire dans la foule, et elle danse. Ce n'est pas un général le DJ, juste un assassin. Alors Bang, Bang, Boum, Boum, on peut faire varier la bouche d'un flingue, ses sonorités, ça peut même piailler avec un peu d'audace.. Je l'ai prévenue Anne. Je préviens toujours. Je sens remuer en moi des vipères bruyantes, et si je m'en vais dans un long manteau de poussière, pense aux fronts qui perlent de batailles, à ces périmètres dessinés à la craie qu'on nomme pays, à tous ces crânes qui perlent de blessures à lécher. Mes mains sont fardées de sang. Alors je pense à toi Wendy, parce qu'il y a un peu du tien dessus. Je pense à Anne. Tu remarques comme c'est ironique. de Anne à Wendy il y a tout un océan de lettres. C'est simplement ça notre pays de neige. Regarde les traces qui s'y abandonnent. Le banc gelé et les sémaphores sevrées de sève électrique.

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