7 septembre 2019
Je ne suis que présent.
(...)
Et pourtant, regardant en arrière, je m'aperçois que cet été, comme toutes les choses de mon passé, m'apparait fictif. Comment croire en ce passé tandis même qu'ont disparu les émotions, joies, douleurs, qui en faisaient la certitude. Seules demeurent de vagues images que, pour les distinguer des fabrications humaines (oeuvre d'art etc), nous nommons souvenirs.
Cet été, comme maintes choses de ma vie (toutes en réalité), ne m'appartient pas. Chose distante, rattachée à moi par un pur effort de raison. Cet été non ressenti profondément, non la vérité de la sueur et du vertige. Cet été qui n'est plus sensation, simple événement identifiable à moi-même selon une connaissance scientifique ; application d'une règle logique voulant que ce qui arrivait à Jonathan le 23 juillet soit, en quelque façon, consubstantiellement lié à Jonathan écrivant ceci (et ce Jonathan, écrivant ici, ressentant, hésitant, déjà, lui aussi, pour plus tard, un autre disparu qu'il faudra, par effort et logique, rattacher à cet inconnu, ce Jonathan, bientôt, survenant).
Sûrement, comme certaines grâces n'apparaissent qu'en pleine lumière, je n'existe qu'au présent. Ainsi cet été, comme les autres virtualités, retrouve mon étagère bien logé entre Duras et Faulkner.
Sûrement, comme certaines grâces n'apparaissent qu'en pleine lumière, je n'existe qu'au présent. Ainsi cet été, comme les autres virtualités, retrouve mon étagère bien logé entre Duras et Faulkner.
(ce texte disposait de son propre passé non relaté ici et lui aussi, sans sensation, plante sèche ou malade)
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