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boudi's blog

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18 avril 2014

un soleil devisé

toujours étrange le parcours encore du fil de sa vie. On le suit la nuit, en rentrant de très loin, de si tard. et remontant le noir, évidant l'obscurité les orages etc etc etc c'est le jour retrouvé et l'aube d'abord et les roses la première fois (avant la menace des gestes et des amoureux)

Toute la journée je la passe dans des éclats de rire, sous ce soleil tendre et à moi seulement;
Au balcon, je dis je et encore je
je suis l'amoureux de ce peut-être et
souvent je m'obstine mentalement à etrouver la nuit à laquelle je ne parviens pas 
tu es ombre buée sur les vitres
mais déjà l'hiver passe
et le prénom s'efface
quelle tragédie
chaque fois je voudrais t'écrire comme on converse
dire bonjour comment ça va l''été passé je passai comme une ombre
un soleil devisé
une dent fendue
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20 mars 2014

humanité

l'humanité reconnue

par où l'on tremble et pâlit
et
ce tremblement là
cette pâleur encore
l'humanité même

19 mars 2014

l'orphelin éclatant de rire

Quelle étrange voix ta voix, tu entres ici
c'est par le carreau brisé
je t'en prie, ne te coupe pas
garde encore intacte ta bouche
tout à l'heure il faudra la blesser en prononçant les mots d'avant
douloureux comme un souvenir d'orphelin
Tout à l'heure tu diras
les récitations anciennes
et le sens presque perdu
des mots en ruine et
les prières de jadis



5 mars 2014

ô versailles

On se souvient le mot d'amour blasphème au mot d'amour
Tous les matins de tout son passé
Ce n'était avant toi que la lumière changée 
Jetée 
sur la vie
Ampoule blanche bleue mauve
C'était toujours se regarder soi même dans le verbe aimer
Toujours soi-même
Le prénom Diane ou Marion
degré d'inclinaison du miroir et c'était je toujours contre la surface
Du miroir de poche du psyché dans la chambre
Un angle du miroir
Celles qu'on appelait amour
Diane Marion
On aurait pu dire
30° ou 70°
C'eût été même chose désigner
Au mieux l'amour alors
Un palais des glaces
Des reflets partout
Des reflets de je
ô versailles

 

31 janvier 2014

titre

 

Tout à l'heure l'emploi comme un feu refroidi ou sans danger poser les mains

siècle étrange et raté où le feu sans douleur sur la vie passe

âme ratée ce costume froissé

sentant l'obéissance et la fin de l'amour

un parfum éventré

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30 janvier 2014

L'ombre s'aiguise

Bizarre le temps passé sur toi

le couteau froid sur ta gorge et ta paupière repliée

pour lui faire comme un parfum de sève

tu ne te ressembles plus aujourd’hui

et comment dis tu « je » encore avec ce visage là

depuis ce visage là

comment oses tu dire « je » avec cette figure ces yeux presque crevés et le violet perdu ah tu as dormi

tu as dormi quelle horreur

au moins quatre heures pendant la nuit

et à l’aube encore un peu même

des miettes

des miettes

 

non vraiment comment devant le miroir en passant tu te permets un geste dans les cheveux

tes cheveux le miroir obstinément répétant « tu toi » à cette paresse de ta vie

comment

je n’admets pas ce mot là sur tes lèvres

ce je

un mot du passé revenant d’une torture

ce je

revenu des routes de la poussière

revenu par ce chemin là entre les ronces et les pierres

et tu le prononces légèrement

en fumant une cigarette en buvant le café brûlant

tu dis « je »

comme on écrit « crime » à la une des journaux

un scandale bourgeois

on dirait que tu as tué

avec ce visage là

et tu es prête à recommencer arrête ce regard là tu ne me pièges pas garde le pour ton miroir effrayé

pour la rue les mots sales 

à force de dire tu à cette bouche déformée d’angoisse

ah tu dis je

comme c’est obscène ce vêtement sur ta vie 

l’horreur

l’horreur tu te souviens ces jours d’avant où les lumières de la chambre une à une cédaient

la misère alors et le froid de la chambre

le radiateur toujours éteint comme si la mort rodait dans les draps comme si

je te disais

dans l’obscurité glacée sur nous

je te disais

peu importe le nom sorti de tes lèvres

peu importe le nom dit

entrecoupé de ton gémir à toi

dans ce noir là était ce encore moi

ce geste sur toi

toute cette horreur vraiment pouvait on dire 

de ceci

« Jonathan »

ceci sur toi mon prénom à moi

dans l’ombre et le rien du tout ce monde pour les aveugles

Tu te souviens 

L’ombre l’ombre

derrière toi s’aiguise s’aiguise

23 janvier 2014

Le café brûlant

Bien enfin tu rentres
Je trouverai d'ici ton retour des poisons pour t'enlever
Des complices et des chambres sombres
Où hurler le prénom
Un endroit de sauvagerie ah enfin
Le café brûlant et la bouche sur la bouche.

3 janvier 2014

Les lèvres sales.

 

Je ne sais plus bien ce que je voulais écrire, ça a traîné plusieurs fois dans ma tête, chaque fois c’était autrement recommencé

peut-être le bégaiement des po-poèmes d'Aragon et ma la-langue à moi abstraite et tortueuse (delta éclaté c’est le fil bleu sur la carte d’Egypte, on le suit de l’ongle et le Nil brusquement se sépare et le doigt doit choisir son chemin entre tous les embranchements ou stopper sa course ; mon écriture est un de ce doigts qui refusa le choix et poursuivit les routes toutes en même temps, tu imagines l’étrange cohue dans la bouche, tu imagines les lèvres indécises l’étrange accident des sons tu imagines). 

 

Je parle une langue

dans une perpétuelle agonie

en cours d’anéantissement

une langue

de fragment

de théorème

et il faudrait y ajouter les formules mathématiques

la clé

de l’équation

mettre fin au mystère par je ne sais quoi

cette sorte de formule qu’on trouve la première fois en 4ème

le vertige immense (tu t’en souviens peut-être) le premier x mis à la merci d’une méthode et torturé jusqu’à l’aveu sa vérité son chiffre son matricule de BAGNARD

et

la béance dans le ventre quand x

bascule du côté des choses nommées identifiées 1 2 3 4 5 6 7 8 9 

comme

une lumière allumée dans la chambre d’enfant au milieu du cauchemar

la sainte sortie du couvent (visage enfin sans voile)

 

ah ma langue théorique inventée pour le ciel de la nuit

et demain j’en changerai

c’est un habit taillé à la main et ma langue

a des vêtements étranges

peut-être sont-ce des mains de femme

(ongles peints vernis et toute la douceur du monde)

ou un peu de soie fanée

 

Ecrire

(je devrais ici ajouter les italiques  prétentieuses, les italiques du concept inventé, écrire en la langue penchée sorte d’hébreu prénatal et tout alors aurait l’air d’importer on pourrait écrire

pâtes

ainsi

et l’on penserait à autre chose autre chose que le blé tordu dans les machines et l’eau bouillante

autre chose que la faim à peine consolée

autre chose

ce serait

pâtes

mot sortilège

formule

et tout autour serait réduit

à ce mot là

tout alors n’existerait qu’attraction répulsion de ces : 

pâtes

soleil d’occasion

à la gravité insolente

et l’on a encore faim

le soleil ce n’est plus ce que c’était)

 

écrire et pour ceci partout j’élève de petites scènes

un prétexte quelque chose où figer la voix

une cible

c’est une cible, un endroit à viser atteindre percer de cris

enfin un public et le cri le cri tout puissant

on s’en souvient on naquit jadis avec ce cri là

jaillit

écrire face à ce public

fut-il virtuel

une pensée

une image

(déformée par le miroir

un autre moi qui me ressemble

vieille photographie cornée

on ne sait dire le prénom

on bute sur sa mauvaise mémoire

sur les traits changés

on bute

avait-on en ce temps là

-c’était un temps maudit peuplé de jeunes gens baroques-

un frère un jumeau

un autre soi

prisonnier des glaces

l’air encore heureux

la vie c’était une autre vie

qui fit chemin dans ce visage là

la bouche on reconnait le goût des baisers

bientôt

ceux qu’on prononça donna reçut

on ne sait dire

la mémoire la sale mauvaise mémoire

et le passé était-ce un rêve

dérangé par le réveil-matin d’aujourd’hui huit heures)

 

j'écris pour ajouter de l'ombre à la nuit et trouver un refuge de noir un crépuscule étrange un oeil noir de fille ou plutôt son maquille coulé le jour qu'on l'a trompé

c'était il y a longtemps une rue un sourire et le verre vide et la bouteille même déjà, c'était une nuit froide à fuir comment était-ce déjà le nom du cauchemar jadis

Ah l'angoisse, c'était l'angoisse avec ses caractères glacés (rutilants, une guillotine)

on fuyait ceci

avec les mots dans la nuit

avec la bouche ouverte pour y faire de la lumière

(Barthes dit la parole est un langage brûlé, non pas brûlé mais en train de brûler, une consomption si tu veux)

pour mettre le monde en feu

comme imagine, toi IMAGINE

une grande forêt incendiée (et le spectacle retient le pyromane

prisonnier de son geste -crime et oeuvre en même temps- c’est ce peintre anglais insatisfait à la fin de la toile, il y manque quelque chose c’est du sang de la vie de la chair il dit et va chercher dans sa cuisine un hachoir, il tranche sa propre main et l’accroche à la toile « enfin » il dit c’est toujours lui qui parle c’est cette voix de fou et Van Gogh loin là-bas dans son siècle rougit de honte c’est trois fois plus d’audace que je n’eus -étrange comptabilité des peintres et des fous)

le hurlement sauvage du désastre

oui l’enfer

on dit

l’enfer

parce que

 

Je ne parlerai jamais une langue audible

prisonnière des définitions concepts immobilisés

d’une des deux mille cinq cent cinquante sept pages du dictionnaire

JAMAIS

une langue intacte comme une

morgue

jamais

les mots banals

trahis

ceux dont on fait les « bonjour madame »

les « combien ça coûte »

« comme il est mignon »

les mots de tous les jours

fatigués

de passer en hâte de bouche en bouche 

de siècle en siècle

ah tu remâches toi le chewing-gum passé entre toutes les dents

le chewing-gum craché ramassé toujours ce geste là d’horloge

toujours ce mouvement des morts

et moi je ne meurs pas pas

Il y avait cette fille

Diane son prénom c’était Diane et je me souviens elle vivait dans cette langue atroce

cette langue de tous les jours

le parler banal

elle parcourait la peau le corps comme tu fais peut-être d’un digicode

cherchant dans le râle une réponse

le bip

le « d’accord »

et pousser une porte

un corps pour elle 

c’était la même chose

c’est

le vide

toujours

le vide l’absence

derrière ces portes ouvertes avec ces mouvements là

et mon dieu j’avais peur en ce temps et c’était février dehors et les arbres toujours nus et les journées à peine rallongées


J’allais dire les mots comme il faut

j’allais me laisser distraire de moi-même

être pris au piège du langage du papier journal

les « ah c’est ceci cela c’est très intéressant et quand est ce que etc » et puis pourquoi faire il y a la télévision tout l’ennui quotidien les salles de classe avant

alors je continue je porte ma voix à moi

théorique

je t’ai dit je l’invente chaque fois et je ne dis pas

je tente de dire

tant mieux si l’on est compris et autrement

tant pis on a craché du ciel

son ciel son propre ciel

pris à aucun autre

tout est tentative 

tentative de correspondance

entre le dedans et le dehors entre

ces bruits sans pensées

le pouls de la langue c’est :

(le pas des gens rêvés

tu les rencontras je suis sûr

ces gens là

aux visages inconnus beaux comme la fatigue

au coin du rêve

c’était avant les sursauts du matin

avant la sonnerie du téléphone portable

avant le retour de la ville

les vrombissements les moteurs

la pluie sur la vitre

les pas des enfants

et sous la douche

sous l’eau tiède 

-qui ne chante pas-

tu tentes ce visage là

le recommencer avec les gouttes d’eau sur l’émail

tu tentes sa reproduction

choisissant la mèche 

brune ou blonde

et tu ne te souviens de rien

ni les yeux ni la bouche ni la voix

sauf peut-être

la semelle et le bruit

contre le pavé du rêve

de ce pas là

toute la journée dans les sons du monde

tu cherches la trace

le reflet

un débris

rien

)

 

 

La nuit souvent les gens paraissent des ombres

et par quel miracle

atteignent-ils à la densité des êtres humains

un prénom

un mot échangé

un de ces mots décisifs

un mot

en italique

avec la bouche dite

(pensée amusante) 

des éclats de rire et le vin renversé à quatre heures du matin

c’est étrange

les lèvres tachées de voix de ces autres

ombres presque humaines

et le danger là-bas un soir c’était Claire

Un autre c'était VOUS

un soir je veux dire une nuit il était l’heure 

où l’on hésite

recommencer ou pas

croire ou finir

et l’ombre au matin s’évapore

c’est étrange cette rosée de gens

séchée par le soleil

(ou les phares d’automobile ou les bruits de métro

ou toutes les choses là en attendant)

tous ces prénoms de fille agglutinés en moi

ce grand creux d’ombre

et souvent je nomme en souvenir

et c’est la première fois que je fais autrement

souvent je nomme en souvenir

dans mes phrases dédaléennes

souvent en souvenir je les nommes

C.
D.

E.

M.

comme le langage crypté par quoi on désigne 

les stupéfiants

et je me souviens

LSD

c’est

les visions le soir dans la forêt de Rambouillet

(nous marchions Valentin Louis Yan MOI éclairés par les pierres pâles)

et les trois prénoms en désordre de Diane (Diane Sarah Lise)

autant de cheveux décoiffés

le matin après

après les gestes saints

et puis saints encore

et enfin

païens

athées 

débaptisés

crucifixion renversée

les gestes de l’hérésiarque dans l’église

le rire les larmes quand il remplit la coupe de cendres et de salive

les genoux jamais fléchis

libre comme une femme divorcée

 

 

 

 

 

 

Je dis souvent

vieillir ne me ressemble pas

comment pourrai-je devenir moi

avec ce je porté à ce point d’incandescence ce je

comme une flamme toujours refleurissante

c’est le printemps du feu toujours autour de ma bouche

comment pourrai-je moi vieillir et ne plus croire

en l’infini aux soleils convulsés d’aimer

comment pourrait-elle finir la vie avec ses syllabes

impromptues son sens neuf

avec mes cheveux à moi et ma voix à moi

non jamais un regard de vieillard ça ne me ressemble pas et pourtant

je ne crains plus le noir

à quel moment était-ce

les lumières éteintes et l’indifférence

aux formes aux bruits devinés

dans l’espace clos menaçant jadis

ah revenez peur d’enfant revenez pensées effroyables

revenez par pitié rendez moi l’effroi des premières fois

quand

dans ma bouche les dents fragiles mortelles

mâchaient avec difficulté les morceaux de la vie

on se retourne un soir tout à fait 

on refuse de travailler et personne ne nous croit à ce point inapte

aux habitudes (LA VIE MUTILEE 50 HEURES PAR SEMAINE)

on refuse pourtant et le monde le monde entier

l’univers

avec

les barbelés

de toutes les galaxies

et l’étoile la plus lointaine

lointaine au point d’être morte avant d’arriver

te pousse jusque là bas

tu résistes en serrant tes dents d’adulte

tes dents

je dis mes dents de loup

alors il faut déchiqueter la réalité

partout répandre la maladie

la rage qu’on a 

 

et pourtant

on a vieilli au jour où le mot 

artiste nous effraya davantage

que le noir complet

 

 

 

Et après tout ça quoi dire

rien on a gorgé le monde de soi-même

Aragon : « Je suis plein du silence assourdissant d’aimer »

Après

face à ceci

on est le public paralysé

comme devant le spectacle dodécaphonique

cette musique sans faire exprès de la musique

du bruit partout envahissant à ceci semblable ma parole

et ainsi je vis ainsi j’écris

la forme ininterrompue jusqu’au sommeil

ah

je te joins je crois des poèmes d’Aragon qu’on trouve sur Internet

sinon lis si tu veux respirer des fleurs inconnues

si tu veux savoir l'odeur jamais racontée par personne :

la mise à mort

théâtre/roman

lis aussi Aurélien pour pleurer ça fait du bien

et puis ses poèmes :

Les poètes

Le roman inachevé

Le fou d’Elsa

c’est beaucoup

c’est vrai

 

Puis il y a Guyotat à lire aussi le formidable Eden, Eden, Eden

mais il y a une vie à vivre (hélas ?) avec des formes mouvantes là bas

du vin à boire 

et peut-être lire c’est vivre ailleurs

je crois

mais c’est vivre dépeuplé de sa chair

asséché de son double mortel

c’est vivre dans une cave où entre le soleil

pur certes mais à peine aussi et

il y manque les baisers

qui sont aussi des soleils purs

28 décembre 2013

Des mains glacées dans le miroir

Le vertige parfois prend des chemins inattendus.
Un visage inconnu la nuit
Des mains glacées sur un miroir
Trois phrases sans verbe
(J'écris pour dire un étrange ailleurs, la promenade des mots à travers un Golgotha imaginaire tout est croix et nuit ; je parle longtemps avant de parvenir enfin hors de l'eau, du reflet, de l'image fragile mais quand enfin parvenu à la surface des choses quand enfin la brume se dissipe voilà le soleil suant comme un silex entré dans
Un cœur amoureux-le premier crime passionnel)

Et entre nous tu dis 
Il y a toute une époque et un pays entier de neige alors je réponds
Nous pourrons donner des mondes à voir (plus jeune j'eus dit des enfers mais on change son goût à force de vin et de drogue je crois ; on se plait soudain dans le ciel peuplé d'orage et les éclairs intacts entrent dans les yeux)
Tout prend alors un parfum d'enfant de neuf ans
Ce n'est plus la chair le sang le foutre
Mais
La nuit l'angoisse le feu
Il n'y a pas d'âge pour avoir faim d'infini
C'est tout ce qui m'importe au fond
Que dans ta bouche luisent ces dents là
De diamant
De louve en chaleur
Des dents qui déchirent la réalité et laissent
Dans le jour
Une plaie profonde malade un soleil en chantier
Un crépuscule peut être je cherche ceci
Dix huit ans c'est joli ça sent
Mon dieu je cherche dans mes cheveux cette odeur là et par miracle je la retrouve
sous les ongles
Quand la nuit parfois et bien on fait ceci cela jusqu'au murmure au cri
C'est encore le vin la drogue on dit merci et une autre fois peut être 
Puis on crache 
On est libre. 
Alors 
Alors et bien je ne sais comment on peut vivre comme j'écris moi
Il faut fuir les hurlements
Les démangeaisons des fous des loups (dans l'asile un jour je vis un de ces fauves au pelage ras aux yeux mortels vêtus d'une camisole ; et qui peut dire s'il s'agissait de l'hallucination d'un dément ou de la vision d'un loup alliené)

19 décembre 2013

Enfin

Mais pourtant encore tu cherches et tu veux ce sourire là sur ton visage

cette chose comme un mot

on dirait un "je t'aime" au bout de sa course

un

un

peu de la terre natale

de l'

Enfin

la nuit achevée par le jour

le jour plus jamais cru

moqué dans la nuit

sali en propositions infernales

en superlatifs 

Oh j'aimerais dire

"je suis ce jour-là"

ce jour des bords de nuits

ce jour des fins de l'hiver

ce jour de dégel

"je suis alors viens"

mais je suis d'une autre pâleur

je tiens de la bouche mûre sanglante

une flamme petite minuscule

toute infime 

Dans la nuit fleurie

Hélas

Je suis seulement là

à ce point de feu, un début de brûlure (une étincelle, l’intention du pyromane le soir dans son lit) et la pluie tombe déjà (sonne le réveil vient le sommeil), tu as entendu cette nuit

Il a plu

L'incendie n'a pas transformé le crépuscule en jour

l’éclipse n’est pas la nuit

12 décembre 2013

La lumière à la croix

mais lorsque je me mets à dire

je sens bien la lumière revenir la lumière de là-bas et alors peu m’importe quel là bas : la bouche du diable, ses yeux sa langue son rire ou l’aile défaite d’un ange l’éclat du soleil (l’inverse : l’aile défaite du soleil et l’éclat de l’ange) la larme d’une fille ou la tache de sang sur les draps d’une vierge violée (et peut-être la larme de la fille tout à l’heure c’était la larme de la vierge abusée mais on ne sait si elle pleura jamais on refuse d’approcher à ce point ces douleurs là, tout ceci appartient aux commissaires et aux juges et nous ne les laisserons pas -jamais- entrer dans la littérature avec leurs bottes crottées et leurs robes noires (lire à ce sujet le mémoire de M. Charles H), mais des juges pour juger quoi, nous sommes dans la fiction domaine du non-droit de l'invivant de tout et du contraire comment faire avec des mots soudain un tribunal une police -on nous dit vous faites bien des personnages et des douleurs et des crimes alors pourquoi pas le criminel et la proie de son mal mal, ah même dans la littérature vous délaissez les victimes (c’est un jeune homme tout juste adhérent au front national, sa carte n’est pas encore froissée qui entre, je suis peut-être cet adhérent, enfin, je l’ai dit— comment retrouver celui qui viola, personne ne sait et les témoins les preuves, oui c’est joli on sait il y a des larmes des images et du sang sur un drap, mais est-ce encore un crime ici? avec tout ce qu’il faudrait inventer pour l’occasion, c'est à dire un univers où tout se ocomplique :  où mettre le condamné, il faudrait en plus d’avoir fabriqué le commissariat, le tribunal les jurés les témoins les preuves ériger dedans une prison nous découvrons au hasard des mots jetés et recommencés une ruse une ruse formidable il nous suffit de BARRER ; ah la rature et son apparence de barreau nous permet en un signe, de reproduire les hiéroglyphes d’avant quand le mot image vénérable de la chose lui ressemblait comme une photographie)

je sens bien et peu m’importe alors si je dois ma brûlure à l’enfer ou au ciel 

je ne crois en rien qui soit sorti des livres où l’on dit le bien le mal le juste l’injuste

(le code pénal hahaha)

je réclame la poussière des ombres

et les forêts intérieures quand elles se mettent à sentir bon le bois pourri (on en fait les églises) et la fuite des loups

pourchassés par leurs propres rêves 

et parce qu’ils sont des loups

des sauvages

des fauves

comment pourraient-ils séparer

le réel de leurs songes

quand on a des yeux de loup

(imaginez le loup aux yeux vairons

rencontrant au milieu de sa chasse

-il a entraperçu, là-bas, avec son oeil

ou son nez, une biche blessée

sent l’odeur de sang ; voit

la plaie profonde-

un loup albinos à la peau blanche

aux yeux rouges

imaginez cette vision pour lui 

qui dans l’eau des lacs apercevait

ses dents

ses dents à lui

après avoir déchiré

la biche blessée

le faon peureux

le sanglier barré

et il se dit alors

celui-là

celui-là avec son regard

ensanglanté

déchiquette

la réalité)

tout a la forme d’un rêve d’homme

avec son angoisse 

les pas perdus tard dans la nuit

(dont on ne revient pas

souviens toi tes gestes brisés

au petit jour

quand le crépuscule n'avait pas encore -allait, presque-

dit son premier mot

pleuré sa première larme)

 les désirs inavoués

M-A qu’on déshabille avec les dents et c’est encore cette histoire de sang sur les draps et la peau nue sent le brûlé, le mal (et pourquoi pas une histoire de diable, on nous suggère) et une prochaine fois

5 décembre 2013

C'est joli

c'est joli tout ce que j'ai mis ici, la poésie pour de faux, cette sorte de chant en toc mais qui quand même brille lorsque la lumière d'été s'y force

C'est joli je ne croyais pas à ce point, ouvrir la bouche et laisser voir pareils éclairs tachés de roux

 

J'ai besoin du public pour écrire un corps de femme muet même une sorte de scène un visage et ma foi même des jambes enfin quelque part ah chasse de ta tête cette pensée idiote non je ne suis pas seul mais qui supporte le cri il y a déjà tant de métros et de pluie déjà tant de verres brisés

j'ai besoin de vos corps muets vivants de vos corps incertains sous tous les fards toutes les glaces (vernis mensonges alcool) j'ai besoin de vous réunir en moi, de vous accumuler comme le noir dans le ciel quand il faut faire la nuit

 

mais on ne peut pas comprendre cette parole là

elle brûle pour rire et gémit pour la même chose le temps c'est long on se retrouve ici pour fuir l'habitude (c'est le nom de la bouche des fiancées) les regards toujours les mêmes et c'est comme si la vie fuyait de toutes les choses

la vie avec sa plaie de crucifiée les paumes trouées les larmes et la lèvre sèche la vie et des rides au coin des yeux

j'aime écrire ici je m'y sens à l'abri de la pluie sous de grands arbres mâle dans une forêt pleine de loups

je me sens retiré du monde et sa fausse furie sa bouche cramoisie ah il croit par le feu mais c'est un mauvais vin, un bourgogne mélangé à de la cendre

 

je reviendrai non pas pour toi mais tu l'as compris depuis le temps

je reviendrai trouver la voix qui est la mienne ici qui ne ressemble pas à ma voix réelle

au tonitruement de mes mains sur un corps

le craquement dans la gorge

la scène qui cède je crois 

et le ticket de métro composté

ou bien non le portillon sauté

la fraude

14 novembre 2013

Description

Une chanson passée un air démodé
Un baiser le soir doux comme le soleil à l'aube
La voix du promeneur et le rire de l'amante
Ah je suis beaucoup en même temps cette sorte de clair obscur qu'on appelle du nom étrange d'éclipse pour dire que c'est à la fois le jour et la nuit
La peur et la joie
Je suis comme ça un grand rire peint avec les mains
J'aimerais vous dire le crépitement du jour en moi chaque fois que je reve et vous dire mieux encore la buée des baisers sur la peau
J'aimerais vous le dire un matin quand le café fumera dans la tasse et le ciel n'aura pas encore découvert tous ses secrets.
J'aimerais.

7 novembre 2013

L'âge

J'ai l'âge sorti des dés

5 novembre 2013

Ta mère la pute

Je ne serai jamais comme il faut

aux ongles sans ombres

les gestes sans angles

jamais je ne serai

purgé du sauvage en moi

l’être impur de pensées de fièvre

et d’hiver

le sauvage en moi retenu par les barreaux des cils

la cage du sommeil

le rebelle en moi au parfum d’incendie

de sang de poudre et de meurtre

le rebelle aux pas de ciel

(sans bruit il marche dans la mousse

comme une pluie pure tombant sur le monde 

le monde épais, dur

sans bruit encore

évaporé, presque

comme un amour qui s’achève dans

le rêve

comme la soif désaltérée 

par l'eau du miroir)

Le sauvage sous les cils

le sauvage luttant contre le froid de la paupière

(la paupière dure comme du marbre précieux)

c'est l'oeil

l'oeil amoureux

l'oeil pareil à une rangée de loups

(et de louveteaux)

 

Mes doigts approcheront, vous prendront glacés

Vous peindront, reflets de rages

sortilèges malades

parfum au matin de toute la nuit gâchée

par des mains des paumes des grincements de nerfs

Je ne serai pas comme il faut, avec des pas droits et une voix sans

l’hésitation des je t’aime, du vertige, et des falaises coincées dans la gorge

comme d’immenses hurlements au bord de la mer

je serai moi aiguisé comme un soleil moi et mon ciel brûlé moi d'incendie moi jusqu'au bout quand la nuit déliera ses cheveux d'enfant muet

quand tombera sur le monde un cauchemar 

quand

tout autour de nous paraitra la forêt brûlée

le monde en miettes les ruines et sans faire exprès un baiser

 

J’irai parcourir les déserts intenses

le peuple des fièvres

et des images mystérieuses

j’irai par-delà l’hallucination

ô gémir s’il faut et pleurer encore

creuser le désert des chagrins

et des joies

des mordillements de lèvres 

(c’est du sang coulé de ces plaies là qu’un jour naquît le soleil)

j’irai jusqu’à buter sur la première ville et à la rencontre de la première foule

hurler la rage la haine envahir de sable de cendre toutes les habitudes

répandre sur le monde usé le feu passé

 

j'irai où l'on me ressemble

les sens interdits

les sorties de secours

les soleils navrés

l'amour en chantier

j’irai

traverser la plaine épaisse de brume

l’haleine des filles belles comme des

draps froissés

J’irai où le jour brille brûle

Où le jour sera un portrait de femme

la lumière reflétée sur des dents tremblantes

où les lèvres disent peut être et je t’aime dans la même secousse

si le jour n’est pas spasme

un bégaiement

une sorte de rôle oublié

si le jour n’est pas une galerie 

effondrée

un monstre lumineux et fier

un éclair troué cent fois par les ongles

alors le jour n’est pas

 

il faut le monde hors de lui avec un visage de damné

fou peint au plomb si tu veux peint peint des sévices des joies de tout l’infini mis en rage

 

Viens me voir quand c'est en même temps midi minuit les heures d'éclipse les prunelles brûlées ah l'amour ou l'une de ses métamorphoses mais au matin dis s'il te plaît "enfin la vie"

 

AH

REGARDEZ

(c'est un montreur de lions qui avance dans une cage un langage sauvage, un barbare au nez peint, une sorte d'Attila imberbe)

REGARDEZ

comme "aimer" est beau aujourd'hui, ensanglanté, massacré

Ah l'amour on l'a échangé contre l'adjectif

le mot doux du plaisir et sa soeur aux jambes nues

l'extase

l'extase et le plaisir 

et la nuit et les gémissements des filles

oh la cendre d'aimer

l'écume

le rien d'aimer

VOILA CE QUI RESTE MAIS ON DIRAIT QUE JE FAIS DE LA MORALE CHANGEONS DEJA DE VISAGE DE VOIX DE CORPS CHANGEONS DE SCENE ET LES YEUX CHANGES DES FILLES COMME SI C ETAIT DEJA DEMAIN

Changeons oui voulez vous

de portrait

de salles 

de classe

de musées

changeons entrons dans les dédales neufs, les premières fois

dans le reste du monde

 

5 novembre 2013

lalala

Je ne renierai pas
le soleil en moi

15 octobre 2013

Un poème nul

Vous dites :
"Je veux l'infini les grandes images les vertiges les abîmes"
Et vous aplatissez de vos paumes dures l'idée même des rimes
vous vous contentez du trois fois rien imité
une pièce de musée rapportée
une étoile ratée
Vous dites 
et vos gestes à contre-courant de votre parole
vous mènent en ces endroits du monde
vastes comme des déserts épuisés
vous mènent à ce point insensible du ciel
et c'est toujours l'hiver
la glace, la boue mêlée
tout un pays de mensonges

Je dis

soyons capricieux
renversons toutes les choses humaines
Les concepts les phrases les figures

sur la table de vivre :

(une cigarette neuve
la fumée intacte
les assiettes vides
les couverts propres
l'absence)


Soyez malades de cette drôle de maladie des chiens, des loups et du soleil
attrapez la rage mentale
du coeur
des mains
du baiser
et tremblez toujours comme si c'était le premier jour
une naissance l'interminable courroux
d'exister enfin

30 septembre 2013

Tes doigts dans les songes

Il me souvient

Tes doigts dans les songes

La peau douce
Etrangement parfumée

Tu sentais

Le rêve

Le pin brûlé

Ou bien

Toi-même, l’amour

(l’odeur de l’herbe blessée par

l’été affamé)

Tu sentais

Cette odeur perdue
Qui n’est pas l’odeur

Des lundis

Ni le son 

Métallique

Du dimanche

Ou les ongles 

Cassés

vernis

 

Il me souvient

Tes cheveux renversés,

immobiles

Dans le songe

Etait-ce alentour de toi (partout

autour)

L’eau d’une noyade (?)

La mer d’Avril

La sueur transparente

Des amants (beaucoup)

Ma main captive 

Des algues

 

 

Mes doigts au réveil

Remuant

Douloureux

Sur ta peau bru-

nie (saveur réglisse

La nuit)

Ta peau

Bru-

lée

(tendrement)

Par les baisers

Le soleil chaud humide

Dans la bouche

Le miroitement

Des dents

Les cent-douze blessures

De l’amour 

Mais nulle part le couteau

De l’amour

Le sexe honteux

La peau tue

Le café froid

Les apparences

De la mort

Cousin

Au cinquantième

degré

 

Tu dors encore, longtemps après moi

Tu bouges dans le lit en murmurant «pitié»

Toute la nuit l’horreur oubliée te remonte

Comme de la vase

De l’eau croupie

Le marécage de ton âme /

 

Refermées tes paupières sont bleues 

Et belles

Comme la nuit trempée

Humide 

De rosée

Tu as l’une des treize couleurs

Du sommeil

Quand tu dors

Mais que je ne dors plus

L’urine de la nuit empèse ton murmure

Elle vient sur tes lèvres dans un mouvement

De chatte

Et tu es tout son territoire

Gouttière

Chaton

Fauteuil

Tu es

Le peu importe

de mes poèmes 

 

27 septembre 2013

Le vent, le vent sauvage

Il est très difficile d'écrire sous ce ciel changeant, cette lumière pleine de caprice (une lumière féminine, un regard tremblant de fillette) où rien, jamais -un peu comme le pouls de ta poitrine- n'est définitivement à sa place. Tout remue, et le soleil est un coeur humain, agoni, si pareil au tien qu'on me surprend déjà à lui murmurer les paroles infâmes et toute ma force
J'aime les choses fragiles
Les baisers imperceptibles
Déjà effrités 
Comme les pierres sèches
Antiques
Qu'on retrouve dans quelques légendes
Celles là même lues dans tes paumes
Alors s'ouvrait un abîme chantant
Une faille gigantesque où des oiseaux sensibles
(d'ombre, de peur, de rire)
Hurlaient une musique inhumaine
Cela commençait je crois
Par des mots de fête
Et des verres d'alcool
semblables
au geste à l'instant
fait
Des portes s'ouvrent
Toujours les mêmes
Sur l'absence
Le sommeil
L'angoisse
Après tout...
J'aimerais dire 
J'aimerais te dire 
Mais sitôt écrites, c'est à dire sitôt arrachées au songe
Au terreau humide des images
les choses
paraissent fleurs fanées
Porcelaines débrisées
Monde en miettes
Et je dois en hâte
plonger
dans la terre primordiale
dans le feu étrange où tout renait
jungles de sang
lianes des voix
(les vertèbres de ton dos
pareilles
aux dents du couteau
déchirent le coeur)
J'aime l'idée d'approcher de toi, par le langage, de t'attraper par des mots étroits, maillés finement, brillants, coupants
et fragiles comme
Des dents d'enfant.
Te prendre au piège sensible
Toi
Doux refrain
Filant dans la mémoire
Et tu cherches à te faire oublier
A n'être qu'un air sur les lèvres
Des paroles à moitié sues
pour les jours de panique
humide
pour les jours
de noyade
d'océans 
de ravages
et la flamme 
la
première flamme
te passe sur le front
te brûle comme une bougie
Tes yeux alors
prennent la couleur
des plantes étranges
tropicales
ont cette couleur
amoureuses 
dans l'incendie
Tu me manques de cette drôle de façon
familière de mes matinées
Tu me manques comme ces mains inventées
Tendres, douces
Captives douloureuses de mes rêve
effacée par le réveil assourdissant
Comme si la rosée tendrement
Broyait leurs os
 d'encre
Je pense à toi
A ta bouche mutine
et ton regard à la fois,
je ne sais comment tu fais ça
le ciel et l'enfer en même temps
ton regard fier et inquiet
et c'est comme si alors on devinait dans tes yeux
Le monde, le monde infini
des gestes recommencés toujours par les mêmes gens
et les phares des métros
et le bruit de la ville
comme si le monde infini
était pour toi en même temps
mort et naissance
mers et périls
tendre douleur
et 
joies furieuses
Je pense à toi 
à mes doigts tremblants autour de toi
et je ne parle pas encore
je ne parlerai plus même
de ta peau mortelle
de ton dos de ton ventre
de tes seins
je ne parlerai plus de tes baisers
et du désordre de tes cheveux
et quand j'écris mes doigts tremblants autour de toi
c'est autour
de ton coeur nu
déshabillé
offert
gigantesque et fuyant
comme un soleil désolé
de s'être trompé d'heure
de saison
et s'écarte humilié
par la nuit
la pluie
la neige
c'est de ta mémoire
le grand minuit logé en toi
et les aiguilles éternellement figées
à l'heure des désastres
où je vins peut-être
te rendre visite, et pousser de toute la force de mes hurlements
de ma cruauté de gosse insoumis
les heures immobiles
et nous sommes arrivés au matin
Jusqu'à quand ?
Ne t'excuse pas
Ne t'excuse plus jamais s'il te plaît
Devant personne 
Ferme ton oeil soumis
Garde ouvert la moitié fière du regard
Et dévore le monde
De tes cils violents
Comme le vent du nord
L'aquilon les mauvaises nouvelles
oublie moi même
ignore moi
en te moquant
ris aux éclats
de mon souvenir malade
de mes mots
de mon désir d'enfant
étrange
de tous mes gestes ratés
peureux
le mal de mer
à l'approche de tes côtes 
Tremble et sois plein de cette force sensuelle
qu'à minuit tu prends à ce je ne sais quoi
invisible à mes gestes (des farces) d'enfant
Avance et durcis tes cuisses, quand tu marches à la rencontre
de ce drôle d'infini libéré par toi quelques minutes par jour
emprisonne le sous tes ongles courts
dans tes bras durs
Ecorche le
Et ris, ris, ris toujours de ce qui ne vaut rien
les promesses des hommes
l'ennui de leurs souffles
tout leur corps parfois si semblables à un immense
Ronflement
Ou
Bâillement
Selon qu'ils ont joui
ou pas.
Je veux te voir pour te dire
Comment bougent mes mains dans une mémoire
Et comme il faut se méfier de la pluie imitée
De la salive des étoiles
Je veux rire
et lire
avec toi
Tout ce qu'il y a de terre stérile dans le monde
et dans un mouvement acharné fabriquer des fleurs de sable
Puisque nous savons aujourd'hui que rien plus jamais ne poussera

 

13 septembre 2013

Quand le vent dans la neige

Je veux toutes les choses au fond de vos yeux au fond de vos bouches au fond de vos veines

Le chemin calciné de vos voix

L’iris dilaté par la peur et la langue humide de nuit

La belle angoisse quand tu renverses ton corps et l’alcool

Le frémissement de ton haleine quand tu approches

La buée de tes bras autour de la taille
Toi, drôle de brume d’une saison qui n’existe pas

Je te veux
Toi et

Les cris et les baisers et les pleurs et les joies et l'infini et le ciel effondré des paupières

Les traces du chant dans la peau les ongles dépeints la pierre effritée des lèvres

Je veux le

premier balbutiement

De l’alphabet, la musique

Le saccage des montagnes et les mers calmées

Les bec cloués

les corbeaux gaspillés

Par la foudre et la chasse

Le feu roulant des baisers

Le cri de mitraille quand deux corps

S’aiment se délivrent se perdent, se cherchent

Dans le noir complet, partout

Eclairé par la bouche ouverte

Rouge-rose-pourpre (lumière à la fraise, à la braise, au poivre)

 

J'ai entendu souvent la promenade nocturne

des chauves-souris

accrochées peut-être à des ronces mentales

à des épines de roses prises pour les cheveux longs parfumés des filles amoureuses

 

et je connais le drôle de murmure qu'on dit toujours quand il est la nuit

qu’on a retenu les pleurs en se croyant hier

Sur le calendrier
Je connais le mot dit à l’heure erronée

Le prénom maudit qui blesse la bouche

Brûle la langue

 

Souvent comme dans un rêve passèrent devant moi des amoureuses avec sous les bras une porcelaine en miettes, une sorte de coquillage brisé très semblable à un coeur

Souvent des amoureuses passèrent devant moi

Comme les étoiles du rêve

Pâles déchirées hésitantes

Malades de cette drôle d'angine blanche qu'on attrape

Dans la saison glacée des cauchemars

La sueur crépusculaire

L'effroi la terreur

L'hiver muet

Sans même un murmure de chaleur


Je veux moi l’interminable
Profondeur des pupilles
Le souffle chaud

Dans les paumes glacées

La vie passée comme une insomnie

Toutes les formes étranges du rêve et

les gestes inconnus du veilleur

Trésor indéchiffrable des somnambules

Enfin dehors la lumière recommencée du jour

Et le soleil se lève lent élégant pareil 

Au pas épuisé de l’amoureuse, le lendemain

Du verbe

 

 

La lumière recommencée du jour les yeux fermés le coeur vivant

Je suis amoureux des images et j'irai à travers tous les déserts, ces sortes de miroir, à la recherche des mots dangereux où l'amour se baigne. Je ne crains rien des tempêtes de vivre quand le vent dans la neige trace la mémoire

 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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