20 20 20 20 20 20 hexadécimal
départ de ma mort 33 ans
contestant le par trop vulgaire
âge scélérat
27
du vinyle et des cédés
Toute ma vie maginait
périr du péril profond
de l'âge dur de la croix
et j'ignorai alors
2020 que c'était toi
qui portait en symétrie
ma mûre mort
De symétrie en symétrie
votre rencontre
en mon moi mort
traçant en moi
lieu pur de découpe
séparant
as-
semblant
deux :
vie
et
mort
mon terme ma mort
2020 ton débord
jusqu'à la fin de ma fin
De quelle couleur ta peau
Au Mont-Valérien il fait froid
La vapeur devant moi
mon haleine peut-être
celle de décembre le
décombre
de la clope.
je me sais
dans l’air immobile
le plus heureux
de la Terre
Le malheur a
passé
Nous étions à table
Au comptoir
A gratter les tickets de loterie
Je ne sais quel gain
le loto
Quelle perte à nouveau
à la course
je ne sais
Tu es parti
j’ai senti la porte battante du café et le vent
trois mois quatre peut-être
trois ou quatre mois
plus long que l'été
sans une seconde l’envie
de crever
finie les imaginations
les bords de mer non pour la bronzade
mais pour le périr
fini
fini
l’imaginaire
et son bain de cyanure
De retour un jour peut-être
vieil amant qui croit sa place
scélérate
gardée dans le pieu
ah vieil amant ridé
revenu
de son voyage tropical là-bas semant malaria
ou bien mendiant lourd chargé des maladies des rues
tu n'entres pas
triple vitrage des fenêtres
et plus stricte vigilance
le rire de l’amour
tu n’entres pas
demeure le débord
bien sûr
la gorge percée
par le hurlement nocturne
vieux chien-loup
on ne change pas
le pelage
cris CRIS Cris
pourtant
Merde
seul regret
vieil ivrogne jeûneur
et l’amoureuse blanchit
devant la crise sans objet
l’amoureuse dit
c’est le retour des tourments
le malheur qui revient en plein dans le ventre
ratant jamais la cible le malheur il a dans l’oeil
le compas des inventeurs
mais
cette rage
tu la domptes
la main tendre
la main sévère
l’amour
tes dix doigts
sertis
tendres
sévères
on ne revient pas
sur lesquels
nous ne revînmes pas
Vous
à quelques heures près
le même soir
vous trois
précieusement
égarés
manquants
la poche trouée
où vous filez
Je m’assieds parfois où je vous ai perdus
sans vous chercher
je m’assieds dans la mémoire
merci
du pouvoir intact d’aimer
merci
que je me suis trouvé
avec vous
pour vous
lourd lourd
rocher tombal
aujourd’hui
P, V, M
poussée jusqu’ici
cette roche rouge
chaude
déjà d’autres vous
rejoignent
s’avancent
dans le bruit de sabot
lourd lourd
toujours son lourd
le pas discret
des disparus
en venir
ce n’est pas grave
Exposé à tous les vent
plus rien ne m’érode
me touche
puis se dissipe
J. de retour
comble dépasse
toutes les absences
recouds la poche
C’est aussi le vent qui est neuf
le manque ne fait pas mal
Je suis heureux comme jamais
engouffré soi
se sentir point de passage
de
mille et mille gués
se sentir
jonction
noeud
de la vie grouillante
Et moi-même aussi
axe
d’un autre noeud
traversant, arrondi
lisse
cette toute allure.
ce monde entier m’entre dans la peau
ce n’est pas chère la vie ce n’est pas chère ma peau
et je n’ai pas assez de mémoire pour vous tous
Les coktails du Red House
puis Midnight Sister
E. rencontrée me donnera des places
pour le museum d’histoire naturelle
elle a promis
AH
HA
AH
AH
et je voudrais crier dans les mots à l’intérieur des mots produire la fissure de la taille
Jusqu’à la douleur
ce bonheur jusqu’au
au mal au plaisir
fier sans honte
malgré la maladresse
les tant pis pour toi
les tant pis parfois
quand ta dent
a cassé a
rougi
ta lèvre
un peu de sang
mordillée trop fort
trop tard
(petit point de lumière dans le café sombre et tiède)
Le bonheur les larmes
tu ne sais pas quoi croire
les yeux les yeux toute la détresse
des yeux ou la bouche ou bien la bouche
pendant deux heures montrant les dents
féroce bonheur renard enfantin
c’est la mémoire aussi qui revient
la mémoire aussi qui revient
revient revient revient revient revient
Le tintement de ce verre provoque en moi
la jubilation du baiser
2010 sur la péniche
je ne sais plus quel prénom
prenait ma main
la glissait
dans la culotte
humide
retrouvant retrouvant
tendresse amniotique
surpris de me trouver là
que suis-je devenu incendie et
feu de camp à la fois
incendie si
le noir nous monte aux joues
à en crever de peur
dissipe incendie le cauchemar que toute cette vie
avait planté dans ta vie
j’ai retrouvé
la vue
Sound of silence
moi voix voix VOIX
VOIX
ON ENTEND QUE TOI
T
D
I
S
clapotant
ou bien moi même ce monument aux morts
où silence ce péri
figure
lettres dorées
tué
et la fontaine place pigalle
ne fait aucun son
son
eau morte immobile funéraire
le pourtour de pierre
rien
//
Au café, vous deux face à moi et
j’étendais les jambes
basculant l’une d’elle par-dessus le bras du fauteuil
l’es pa ce
sec sec
e
s
p
a
toujours
ain
flottant dans le vide
nul temps mort ma parole roulant le feu roulant
20 GB de data
p
artout
p
SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE
SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE SOUND SOUND OF SILENCE SOUND OF SILENCE
appuyer sur le bouton repeat
disque rayé
l’iPhone S
désespoir de M-A silence aucune chance
V. dit
Je ne sais quoi choisir
la détresse de M-A
le bonheur de Jonathan
parvient
jusqu’aux muets
(vibration de l’air féroce)
Pourtant
Pourtant précieux à mes yeux le précieux moment du langage (yeux bandés) mené à l’impasse
contre le muret s’asseoir voix exténuée
clapotante
écouter O
son des bulles
ce picotement à l’intérieur de la coupe
en verre
le mouvement inquiet
bruyant dans les yeux
du garçon
les lunettes frottant contre le nez
un sphinx taillé ordinaire
oncroirait
LA
…
…
…
…
…
…
TAIS TOI
…
…
…
…
…
TAIS TOI
.
L’espace insécable, ce blanc, là
si facile sur l’écran
naturel
sa place une tabulation
la barre espace
selon
virgule point final saut de ligne
générer
inf i
ni
plus
encore
e n c o r
TAIS
T
une croûte le
à l’intérieur le ventre même des paroles trouver l’espace du
le silence
c’est au silence
de faire
au silence
cassure
brisure au-dedans
du silence
Savez-vous le débordement périlleux toujours en moi ; ce que j’endigue entre les dents, dans la gorge, les pierres posées, là, jalons, faibles faibles herses ; si vous saviez les tentatives les échecs de boucher cette boucherie
silence like a cancer grows
je disproportionne
écrasé-je de mon flux vous autres et la femme adultère sauvée par Christ non encore en croix n’eût à souffrir grêle moins soutenue
Réside-t-il ce silence
au fond du douzième verre
le campari le whisky
rasade rasade rasade
TABULA TION
ET pour silence
m’enfermé-je
silence
désespéré des cités
deux seuls
sons
remuement hanches
la goutte de sueur
tombe
like silent raindrops fell
And echoes
In the wells of silence
au fumoir
causaient des machins
pourquoi parlez-vous
je disais
pourquoi
je disais
dans les mains
à quoi bon bon bon bon
quelles fins
quel inutile
le langage morne
ce ressemble parfois
le fumoir ses débris de cigarette
ce qu’il est resté d’une cyanose
aux terrains cabossés des batailles
feu mauvais diable austère me courbe la langue cimeterre coupez coupez coupez la tête qui parle.
L'oubli
Si j’entre, malaisé, dans le café ; franchissant avec gêne sa porte, il ne faut y voir rien d’autre que ma tentative de me mettre au monde.
Entrés, Mathias nous dirige, dans le « petit salon », nous installe, de ces mots désuets des gens du service, à une place cependant trop bruyante dont nous changeons rapidement.
Au-dessous du luminaire art-déco, je trouve une prise où brancher mon MacBook air sa batterie ne tient plus qu’une quinzaine de minutes.
Nous sommes venus ici pour écrire en groupe, 5 personnes.
N’imitant aucune avant-garde, ne nous retrouvant là que parce que la grève entrave les déplacements dans Paris et que ce point central de la capitale permet la présence de tous.
Si je dois arpenter cette écriture ce n’est qu’après mon installation sur une chaise et une table, après avoir branché sur le secteur mon ordinateur, après avoir sélectionné, sur l’écran de l’ordinateur, le réseau wifi « zimmer » le mot de passe zimmer donné par Mathias (en minuscules, il précise).
Success.
C’est un bon début.
Je me translate
corps
réduit à main
déployée
curseur de souris
sur l’écran
Mon déplacement dans l’espace physique se réduira au glissement du doigt sur le pad, à l’utilisation des raccourcis claviers (cmd+n pour une nouvelle page, tabulation etc) et aux touches enfoncées.
Navigation facile, géographie apaisée, sans compas, étendant à ma guise les bras dans ce monde là, touchant sans effort les confins de ce globe.
Pourtant ma liberté que je crois totale aussitôt s’interrompt. Le puissant outil technologique à ma disposition me permet d’atteindre chacune des 30 000 milliards de page que google indéxe. Pourtant, mon corps soumis au pourrissement, à la faim, à la fatigue et à la mort m’interdit de parcourir réellement cette étendue virtuelle
J’ai encore un corps.
Je n’en connaîtrai qu’un fragment
accroissant
ajoutant
pierres et pages
à 30 000 milliards
Lorsque nous nous croyons débarrassés du corps celui-ci revient en trombe. Interrompant le geste. Il y a au moins 80 ans deux fois, juste à côté de nous, nous écrasant ces voix de leur double-siècle.
Quelque part je suis né
et j’ai grandi
de ces lieux
ce lit d’hôpital
Hôpital Foch
du 17 mai 1987
demeurent les récits
des photographies pas sûr
ce qu’on dit
les paroles des parents
ce lit
nous sommes des rumeurs
où ma soeur
mon frère
ma soeur
vinrent
ce lit
un autre
dans ce défilé des ans
et des rumeurs
2,3,12 ans
où changent
les choses
qui ne changent
pas
Le premier studio des parents
je croyais l’adresse
7 rue Gustave Flourens 92150 Suresnes
mentalement
chemin mental
délégué
au parcours
de la souris
tentant retracer
mon chemin
depuis mon domicile
actuel
jusqu’à ce moment
le premier
de moi-même
d’abord
la ville mentale
itinéraire ratée
loupée
je ne me souvenais pas
accumulant les erreurs
de trajet
la perte
Traçant le fil de moi-même
de mon domicile actuel
à celui, le premier
quittant l’hôpital
où je posai mes langes
pour la première fois
Me trompant
entrant l’adresse (mauvaise ville)
Me trompant encore (mauvaise adresse)
Alors j’ai écrit à maman pour demander dans l’espoir qu’elle me réponde tandis que j’écrivais ce poème que sa réponse me parvienne non pas trop tard laissant ou le mensonge ou le vide à la place de cette vérité que je voulais prononcer mon berceau le premier que je voulais montrer non dans sa forme primesautière mais dans la métaphore le déplacement spatial constituant devant vos yeux lieu de mes sommeils
le petit studio
(était-ce neuf mois auparavant
dans le brouhaha
de la fécondation
l’agitation
mitose
le liquide amniotique
premier
lieu de moi?
)
mes premiers
pas se trouvent
mes premières paroles
se trouvent
maman
papa
premiers mots
premiers visages
les premières peurs
les premiers goûts
la première douleur
toutes mes premières fois
rien n’a su durer
en moi ni en eux
ce secret chemin
reconstruit
après
bien après
mal
faussement
les premières douleurs
souvenues
peut-être
les mêmes que celles d’antan
où l’inverse
plaisir ce qui fut
terreur
terreur
ce qui fut plaisir
puis
il y eut
la mer
concrète
voltigée
10 km
de haut
20 fois plus
de distance
ma grand-mère m’enleva
me prit
au froid
voyant
le froid
humide
l’hiver
dur
de cet appartement
trop petit
miteux
dangereux
pour le nouveau né
cette année
la première ou la seconde
froid de mort-vivant
on aurait cru
2 degrés il faisait
le printemps de ma naissance
ce fut
2h30 d’avion
pour atterrir
le petit aéroport de Béjaïa
(sa piste défoncée)
je sus le kabyle
autant
j’oubliai le français
même pas deux ans
d'âge
déjà
l’oubli
ma grand mère de ce temps-là coupa
une mèche de mes cheveux très bouclés
à la première page d'un album photo
consacré à moi-même
elle l'y attacha
cette mèche
y est encore
mes cheveux
premiers cheveux
souvenirs
je dansais
dans les rues
le quartier chinois
aujourd’hui
30 ans après
dans les rues de Béjaïa
en bas de l’immeuble
les Babors il s’appelle
encore me reconnaissent
gens
de ce temps là
gens
de cet antan
où dans la rue
quand les boutiques
qui n’existent plus
passaient
pour attirer les clients
la musique douce
et belle
le chant
triste comme la rumeur
de la derbouka
et de l’exil
on me reconnait encore aujourd’hui
me rappelant
ce dont je ne peux me rappeler
cet enfant dansant
toujours souriant
on dit que c'était moi
ma rumeur
tenté-je retrouver celui là
dansant des nuits entières
avalant la nuit la piste de danse
d’autres gens aujourd’hui me disent
qu’est-ce que tu danses bien
j’aimerais leur répondre
Tanemmirt
j’ai oublié le kabyle
j’oubliais
j’ai oublié
jusqu’à l’oubli
de mon oubli
la langue perdue
pendante
oublié
maman
le mot de maman
pour maman
je dis
tata
quand je la revois
yaya
je l’appelle
maman
et ça rentre
dans le coeur
de maman
se fiche
comme le
gel de cet hiver
à quoi on m’arrachait
que je rendais
cruel
premières dents
déjà je mordais
la
langue perdue
je me demande
dans quels replis
fichés
ces mots
que je réclamais
china
et chouchou
les oranges
et la viande
gazouz
pour la limonade
le pshiit oublié
de la capsule
en métal
qui saute
pour moi
et mes yeux brillaient
pétillaient
c’est sûr
mieux que les bulles
verglas
qui prit en moi
je porte
quelque part
comme un fossile
gardé intact par le permafrost
l'amazigh
langue enracinée
avant moi
dans mes ancêtres
que j'interromps
ma rumeur
Parfois, des années après l’oubli
papa m’emmenait voir le petit studio
36 rue Albert Caron
du dehors semblable à une charmante
maisonnette
un cottage anglais presque
pourtant
humide
glacial
les chiottes dehors
après la courette
en graviers
on dit
que déjà je courais
ma grand-mère
m'enleva
naissait-il le goût de l'exil
On y croisait
Monsieur (nom oublié ? Albert ? Alfred ?)
voisin d'alors
usé par la cigarette
jusqu’au trou
vrillant
stigmate
la gorge
percée
la cigarette
redoutée
instinctivement depuis ce jour là
malgré mon achat récent
d’un porte cigarette
en argent 925
massif
fait main
par Vin artisan arménien
le faisant
avec ses mains
le sertissant de grenant
malgré aujourd'hui
la fierté
des Craven A
fumées juste pour le style
ce nom précieux
ces clopes
souvenir
de Charlotte D. que je ne veux
jamais oublier
Dans ces chemins d’errance
ici
point
de moi
suis-je
ici
mon corps
ma coordonnée
ce moi désordre
moi
par la vitesse
de la fibre optique
retrouvant
cette mémoire perdue
ces chemins
ces routes
faites et refaites
goudronnées dix fois depuis
sur quoi roulèrent
les google cars
pourtant je ne me crois nul passé
n’existant
sauf au
présent
absolu
dans cette seconde
micro
mili
seconde
cette seconde
passant passée
ne demeurant
d’elle
que la trace
sur le visage
vos visages
le mot prononcé
le souvenir de mon geste
l’amour et la rancune
méritées ou non
trouvant signe
dans l’archéologie
précaire
et fragile
de cette lèvre qu’on a fendue
fut-ce d’un coup de couteau
ou d’un baiser si maladroit
que notre dent dépassant
y enfonça un peu de son trop d’amour
qu’en sais-je
je suis une rumeur
Qu'est ce que t'es mort mon pauvre.
pour
4e
où toucher quoi dire

Traître à ta race
attendant plus fiévreusement
le livreur
qu’amant ou amante
le dédoublement
que suis-je devenu
souviens-toi la misère
enfant
le paquet de bonbons c’était toujours trop cher
Leader-Price
Maman voyant
sur le tapis roulant
le défilé des produits de marque
des autres
les français
elle disait comme ça
les français
malgré ses papiers d’identité
son passeport français
son permis français
la livraison
maman disait
disait
ça doit coûter cher
maman
du hard discount
un jour maman
s’exclama
le poulet semi-moisi
c’est la dernière fois
comme dans ce vol
Air-Algérie
viande verdâtre
on nous disait
comme il existe le poulet
jaune
peut-être celui
vert après tout pourquoi pas
on pouvait tout croire
on nous apprenait à tout
croire.
Le petit F2 cité de l’Europe
jusqu’à 7 ans
dormir papa maman
yannis myriam moi
dans la même pièce
la machine à tirer l’argent
tu comprenais pas
que l’argent dedans
ce n’était pas gratuit
pas gratuit
pour nous
c’est sûr
(le découvert
MOINS 8000 francs
tu te rappelles
maman qui n’en peut plus
déjà enfant
tu commençais à comprendre
que tu étais pauvre)
aujourd’hui tu tires à l’envie
la machine c’est gratos
vérité infantile
tu confirmes
ta croyance de petiot
en un week-end tu claques
300 balles

en boite de nuit
qu’est ce que tu es devenu
c’est ça ta vie
tu vois
verre
se remplir
se vider
piste de danse pareil
toujours le plus beau
on te dit
ça
très belle lavallière
le plus beau
pas sûr
bizarre
les filles te sourient dans la rue
aujourd’hui
parfois se retournent
ces trois filles russes
comme cliché
vivant
dire
trois filles russes
comme pour
allégoriser
soudain
beauté moderne
(qui ne veut rien dire)
qui se retourne
(une seule)
mouvement de tête rapide
deux fois
le sourire
pour toi
tu connais ce sourire
dans les films
ou les bars à strip-tease
où
A.
bossait te racontait
le client mort-soûl
auquel
elle faisait les poches
au milieu du lap-dance
la mondaine
les flics
déguisés en client
demandant toujours
une pipe
dans l’espoir
peut-être
à la fois
de se faire sucer gratis
et d’augmenter leur taux
d’interpellation
la mise au jour d’un bordel illicite
Un jour t’as joué dans un film comme ça
tout le monde t’en parle
tu étais en slip dans l’une des scènes

tu n’es pas le plus beau
pas mâchoire carrée
ni bras d’hommes
pourtant
on se retourne
te demande
ton numéro
ça t’étonne
M. dit
t’es pas mal
puis t’es drôle
Avec L.
on disait
on fait un peu
des high five à
notre adolescence
tu vois
c’est con qu’aujourd’hui
je m’en tape à un inexprimable point
tu avais jadis
des lunettes
petits yeux
elles te faisaient
les lunettes
petit
chétif
mal sapé
muant à 16 ans
Grandissant d’un coup sec
1m85 sans gradation
comme ta vie
tout d’un bloc
tu dévales
tu ne sais pas si tu le dis
avec satisfaction
1m85
tu ne crois pas
c’est un fait
comme cheveux
bouclés
ça aussi
c’est ton charme
soudain
on veut t’embrasser de force
dans les toilettes du sans-souci
puis on te frappe
quand tu dis non
tu sors
P. et V.
se foutent de ta gueule
toi tu es choqué
de t’être fait frapper
pour ça
Tu te dis pour calmer
ton coeur-chamade
Que les filles pfff
vivent ça
le vivent
dans leurs corps réels
puis
dans leurs têtes fêlées
se défendent
dans la tête toujours
de ces extorsions
bien réelles
V. pour se faire pardonner
paye un long Island
14 balles quand même
Toi tu en prends deux autres
Tu en donnes un à une fille sur la piste
parce que tu as plus soif
elle te dit
tu as mis de la drogue dedans
tu reviens quelques lignes plus haut
Que les filles pfff
vivent ça
le vivent
dans leurs corps réels
puis
dans leurs têtes fêlées
c’est vrai
se défendre toujours
sinon
J. t’a raconté hier sur la plage de Fécamp
le viol ce type qui l’a droguée
qui ne voulait pas partir de chez elle
qui a laissé sur sa table de chevet
200 euros en riant
il a évalué son crime son corps son plaisir
à deux cents euros
J. ne pouvait pas bouger
la drogue dissipée pourtant
J. ne pouvait plus bouger
j’ai pleuré
eu honte de pleurer
dit pardon
non représentant
les hommes
présentant
les excuses collectives de ma classe
eu honte de ne rien faire
de plus que pleurer
(morale à peu de frais)
trop facile
pleurer
rentrer chez soi
ouvrir le frigo
mettre des glaçons
dans son campari
soupirer
raconter à M-A
prendre la bouteille de champagne
dire tu en veux ?
qu’est ce que t’es devenu
qu’est ce que t’as peur
merde
du plaisir
que tu ressens
à l’épicerie italienne
quand tu blagues
avec le vendeur
qu’est ce que c’est que ça
ai honte
à nouveau
honte
tu as peur forcément de le dire avec un plaisir coupable
de moins en moins
tu arpentes trop sérieusement désormais
la rue des martyrs
ça t’effraie
tu trahis ta classe
tes parents
ça te fait peur
tu voudrais retrouver
ta colère d’antan
ne pas dire
« le caviste »
« le barbier »
« le pressing »
ne pas dire
ces mots des autres
qui n’étaient pas pour les immigrés
qui ne doivent pas être
pour nous ces mots
qui nous mettent
dehors
sauf quelques-uns
les Zineb
les Zora
les
toujours des femmes
si ça suffit pas
ça comme preuve
tu es devenu
français
tu t’es même mis à voter
Mélenchon certes
t’as voté quand même
jusqu’à 29 ans tu avais refusé
de t’inscrire sur les listes
mais ça commence par là
devenir ce qu’on hait
l’autre
tu étais
l’autre
devenant
l’autre
de l’autre
à force d’errances je suis devenu un autre et, cet autre lui-même, est devenu un autre.
alors ici tu prends conscience
à ce moment là
de ce poème là
de ce que tu deviens
de ta transformation
tes chaussures à 600 balles
(volées, pour beaucoup
ça change rien)
tu déchires
ce que tu deviens
dans ce geste
pour rien
tu déchires
ce que tu crains
pour rien
tu gardes
intact
ce petit bout
ton prénom par quoi
personne ne t’appelle
(sauf papa maman frère soeurs)

tu gardes ça
tu l’accroches
le centre
C'était cette envie de t'étriper.
des tempêtes
Hier et depuis dix jours
ce climat incertain
de grêle et de neige
où nul tremble ne dure
sol verglacé
des chutes
verticalités
mortes
où j'ai passé
mille jours
sur le pavé de la place charles dullin
allongé
ou au NoPi
par terre
disant
que la verticalité
devait finir
c'est sûr
j'étais le plus cool
Hier, pourtant, on m’insultait, comme si de rien n’était, et de ceci je ne sais quelle courtoisie on attendait en réponse.
Hier il fallut la dissuasion un peu fâchée de R. et de M-A pour retenir tout à fait mon geste.
Geste que voici, donc, dans sa totale forme
Geste alourdissant toute ma paume
Main
devenue gourde
gelée
main-poing
c’était le geste là =>

Jamais on ne devine ce que l’autre porte en lui de démence, d’excès, d’intempérance, jamais on ne mesure et il est certaines provocations dont toujours il faudrait se dispenser. Non respectant un ordre moral, immuable, gravé dans je ne sais quelle roche antique (ou bien c’est Tarpeïa crevant sous l’or) ; la colère ou la révolte sont bonnes dans leur principe et leur expression ; mais principe et expression réclament cadres ; connaître sa place au sein d’une interaction lorsque celle-ci ne nous concerne pas. Ne pas sauter à pieds joints dans la flaque des autres. Ruminer, si on veut, faire ça dans son coin, s’exclamer auprès de confidents si on veut tant que ça n’entre pas là où ça ne doit pas ; parle dans ta barbe parfois entre tes dents ; siffle
Parce que ces choses
on ne sait jamais
les conséquences que ça a
Et ceci toujours
encore
là
malgré les tempéraments du dehors
durent encore
je crois qu’on oublie
trop facilement
la possibilité de la violence physique
que celle-ci existe
on la voit
les samedis
crever des yeux
au hasard pour rappeler
aux êtres humains
la fragilité d’un corps
ce que peuvent les armes
ou la folie brute
(disant "à bientôt T." c'était une menace, j'étais en train de mettre mon manteau)
et moi
si l’on m’attente
parce qu’on m’attente
alors
je me lève
de la même façon
mais suis-je
LBD ou à l’inverse
l’incendie du Fouquet’s
les deux
la réponse violente à la violence
Quelle bêtise égoïste
de se mêler
l’intrusion toujours dédouble
la colère
si j’étais rentré chez toi avec mes semelles crottées
alors
me serais-je tu ou
sinon
"désolé
tu exagères
dans ta violence"
tu n’avais pas le droit
tu ne mesures pas combien
je fais preuve d’amour
(non pas mansuétude
ou je ne sais quoi
du domaine du juge
de la sanction
un immense amour)
ce texte pareil
Je cheminais mentalement
la pensée bourrique
circulaire
obsédante
tu imagines un métronome
rapide
Calculant l’itinéraire
me menant de chez moi
jusqu’à Saint-Cloud
l’iPhone dans la main
qui
tremblait moins que l’autre
main

ou bien de chez mes parents tu prolonges un peu après suresnes
tu te souviens le bus 360 jusqu'à saint cloud
ou bien le val d'or
la station de transilien
tu l'as connue petit
ce train là
de fer
on l'appelait train de banlieue
depuis ce souvenir
t'atteindre.

appeler pour savoir
quelle salle quelle heure
quel prof

`
J’en étais là de mes pensées
avant de prendre l’air
détendre ma main
contre le vent frais
dans le quartier de l’opéra
toujours lourde la main
du geste inaccompli
je ne sais
destin en suspens
ou autre chose
mesure soudain
parce qu’il ne faut pas
que c’est trop bête
trop bête trop bête trop bête trop bête

trop bête trop bête
mais c’était toi
tu n’avais qu’à dire pardon merde :
je ne pensais pas
que
et là
mon dieu
malentendu
ça arrive après tout
tu m’infliges cette retenue qui déborde
et si un jour je craque
si tu te souviens
que le corps c’est le corps
c’est bien beau un jour d’en parler à foison
mais voilà il se manifeste parfois
dans la forme inattendue
ce jour on comprend
merde
on aurait dû
se rendre compte
peut-être désormais c’est ça le sort de la poésie
ressembler à snapchat
peut-être c’est ça
maintenant
la poésie
ressembler à snapchat
dire
fils de pute
entrer chez les gens
pour le spectacle
mais pas seulement
Mais plus loin que ça, bien plus loin que ça et plus tristement, tragiquement. Non pas déçu, puisque je m’y attendais. Je l’avais senti le jour que tu avais parlé de Damien Saez ; par hasard, un mot ; cette chose morale de peu de frais. Dès qu’elle entre je me méfie ; malgré ses atours je sais la saleté de ses sous-vêtements. Damien Saez, tu as raison au fond. C'était la manière ; la manière elle racontait ce que tu as prouvé ensuite.
Alors
je pense à M. qui me dit « je suis féministe » et relate avec une exactitude scientifique les plus fines thèses du sujet. M’apprend le continuum entre prostitution et mariage chez Paola Tabet ou les biais idéologiques des sciences prétendument objectives ainsi que le rapport Dona Harroway
Pourtant
il n’est pas femme
(c’est une évidence)
dans sa matière d’homme
mais il est toujours bien plus homme qu’il ne croit
les livres c’est bien ça grossit la bibliothèque
prouve sa masculinité
le prouve au détour d’un mot
d’une phrase
en riant
(c’est ce rire dans ce mot ; ce mot dans ce rire qui trahit ; transparaît le vieux monde acariâtre ça n’a pas changé tu vois et comment ça pourrait changer 5000 ans déposés en nous ; 5000 ans durs, profonds, racines, parfums, pigments ; comment ça pourrait nous passer d’un coup cette pitance dont on nous a bourrés depuis 5000 ans)
« Marie a une toute petite chatte »
croyant sûrement
dans ce « toute petite »
dire chose tendre
émue
et moi j’entendais
la connivence entre deux hommes
ai-je souri ?
Peut-être
amusé vraiment ou gêné
je ne saurai dire
(et je crois que c’est ici précisément
que je reconnais
les sous-vêtements sales)
Il dit de V.
« je ne peux plus le voir, avec sa misogynie »
le moins misogyne pourtant
lui je crois
qu’au moment de la pitance
il n’en prit pas sa part
me la laissa ou à M.
je ne sais
la morale à peu de frais, c’est ça
trouver
dehors
un autre imparfait
la lame qu’on voudrait
retourner contre soi
lui voilà une cible dehors
et j’aimerais vous dire à tous les deux
il n’y a pas de lame
vraiment
dès le début
il n’y avait pas de lame.
C. disait
« vous faites les coqs, toi surtout » (c’était moi, le toi)
se trompant elle touchait juste
(On se moquait sacrément de moi, quand même et de mon peignoir tissé dans les vêpres ; et moi je me défendais avec mes canines dérangées ; c'était le jeu de taureaux idiots ; lui plus expérimenté que moi en matière taurine)
soyons humbles
pitié
je porte à égalité avec les autres
cette attitude hirsute
d’homme
maladroit peut
être
performant imparfait
constatons à l’infini
notre échec
ce
sera notre plus belle
réussite
la morale c’est à peu de frais, elle se paie de mots, se tape sur le ventre ; infecte morale sans morale. Son usage c’est la gloriole, la couronne putride, l’excommunication. Comme elle fait mal dans le ventre vivant, cette morale. Celle qui répudie, donne à tous les autres miroirs infâmes mais jamais n’y plonge son regard.
Ce n’est pas grave
d’avoir cette tête là
regarde aujourd’hui
chez le barbier
j’ai tout enlevé
(pour sur la balance peser quelques grammes de moins ôter cette journée de merde dans les poils d'homme
dans la barbe de l'homme où se nichait la violence peut-être)
m’illusioner
me sentir changé
peau autrement
C. m’impressionne toujours
lorsqu’elle prend des positions morales
je ne sais comment dire
exactement
ce qui me plait
dans cette fermeté
toute entière
je crois
qu’elle ne se regarde pas
être morale
ne jouit pas
(tout l’inverse même
elle souffre)
dans ces cas précis
c’est si rare
que ça me touche au plus haut degré
(l’enjeu ce n’est pas se regarder ou ne pas se regarder ; des tas de gens ne se regardent pas, très bien, je les adore ; c’est d’en même temps assumer avec courage des positions dans l’espace politisé ; politisé de par cette prise de position)
de mon hasard intime
cette façon
qu’on a de déplacer
à l’intérieur de soi
cette fureur
dure
fraiche
comme enfantant
le vent
couchant
la toundra
Etat de lucidité
fragmentée
tristesse émerge cependant
de ce comportement
ou des mots de T.
(tristesse réelle
déception
du doute
confirmé
voilà
il y a une preuve maintenant
la preuve
tache)
Ce n’est pas vrai
alors
c’est tout
Comme M
ou moi
d’autres
tous à la fin
il n’y a AUCUNE déconstruction du masculin
possible
par l'homme
des formes atténuées
celle je crois des lâches
un peu
oh oui ces formes sont plus
justes
moins de dégâts
de dommages
il y a moins
l’Irak
leur motivation seulement est sordide
la preuve
dès que ça peut
ça sort
comme avant
non
ne prends pas cet air là
une femme
jamais
ça n'aurait eu cette odeur
Je me souviens 2010, je crois,
M.H bitchait sur sa copine
jouait le rustre
et moi
pour rétablir l’ordre moral
comme le fait T. ou M. virant V.
en réalité
(mais si peu de frais que
de se faire beau au détriment
des autres
l’amour, c’est tout, sauvera
notre seule chance
sans condition)
j’ai rencardé la gouape
pour coucher avec elle
appelant M.H une fois
l’affaire finie
dans l’hilarité cruelle
où je prétendais
exercer la justice
(de quel droit?)
qu’était-ce au fond
que le jeu minable
de l’homme prenant
à l’homme
pour faire l’homme
le « j’ai baisé ta femme »
de Soral
exerçant son pouvoir
sur l’homme
c’est exercer son pouvoir sur l’humanité
couchant avec l’homme
rivalisant
mon dieu
comment avons nous pu faire
j’ai pour ceci aujourd’hui
le plus grand dégoût
non pour moi-même
je n’y peux rien changer
aucune mortification n’y suffirait
(ce serait encore de la morale à peu de frais
dire ô ô ô ô)
la mue longue longue mue
mais ce sera pour toujours ma peau
tous les autres menteurs
de ne pas admettre
que c’est leur peau aussi
cette puanteur
aussi
ce parfum des roses
autant
A l'inconnue du photomaton
sur la photo
tu n’as nul visage
dissimulée
par la nuit
celle partout
flash
absent
dans la cabine
ma main
on ne sait
précieuse
ou dure
cruelle
l’inverse
sinon
prend-elle
la
main
peut-être offrande
mains
de quoi le don
si elle s’enfonce
(où?)
est ce une dent
la main
ou main
ôtant
l’épine
(la dent)
douloureuse
depuis trop
souvent
ignorant
si je te baptise
ou si tu m’ordonnes
la nuit t’a reprise
nous avons divergé
nos verres renversés
je ne sais
lnconnue du photomaton
n’avais-je écrit
« Et chaque cabine de photomaton est pour moi un cercueil. »
décidément
ces lieux
forment à la
mort toi
je ne sais
où tu meurs
ni même
si tu meurs
Vitesse
Terreur /
du rendez-vous /
manqué /
avec qui
m'est
inconnu
pourtant
pour l'inquiétude
je n'avais pas
le bon
nez
Un peu plus
De vitesse
S'il te plaît
Paris - Taxi
J'ai été, ce soir, pris d'un terrible désespoir. Insoutenable comme si la nuit voulait à tout prix écraser la nuit. Face à cette absurde douleur, ce voisinage (même poils pubiens) de la mort ; j'ai quitté mon appartement. Fermé la porte à double tour. Descendu en rafales les marches.
Puis j'ai parcouru mon quartier. Les rues connues. La place de l'Eglise Notre Dame de Lorette et, plus haut, la paroisse affidée où je voulais devenir catéchumène. Puis, comme tous mes projets conçus durant une phase maniaque, l'idée s'envola ; dieu mourut ; le christ redevenait cette pathétique et maigre idole.
La douleur ne me quittait pas. Malgré le vent presque du givre dur sur mon corps pas assez couvert - je voulais sentir la vie.
Alors.
Remontant place Pigalle j'ai hélé un taxi je lui ai dit de conduire et d'aller où il voulait tant qu'il demeurait dans Paris.
Pour lutter contre la nuit.
Les phares du taxi
La radio qu'il écoute
contre le silence
dru sec
de l'appartement
( ) c'est toi
il a filé longtemps comme ça
avec son luminaire taxi
en rouge
maintenant
(je ne le vois pas)
(vert tout à l'heure)
filé sur les ponts de la seine
les pavés
la place de la concorde
qui me tord le coeur
filé filé mettant à des kilomètres de moi
le silence
et la nuit
j'ai appuyé sur la petite lumière
pour les passagers
"s'il vous plaît, non"
"j'en ai besoin"
"pourquoi"
"c'est comme ça"
"pfff"
je regardais mes mains
aux ongles coupés hier
(absente, toi, de mes caresses
sans traces)
il m'a laissé porte de vanves
rejoignant une station de taxi
puis je suis rentré
avec le vent
toujours
dur givre
à la maison j'ai ouvert une boite de thon
je l'ai arrosée d'huile d'olive
puis je t'ai appelée
j'ai lu un peu tsetaieva
pourquoi je ne sais pas
je n'étais plus triste
l'argent
avoir de l'argent
ça sert à ça aussi
à balayer les soucis
dans la rue
hélant
brisant la douleur
dans le claquement
de la portière
le verrouillage automatique
la direction assistée
le bonjour monsieur