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boudi's blog

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26 mai 2009

Florence.

Cet Ete je visite Florence. C'est une femme et une ville. Je verrai le premier mendiant de l'Histoire de la peinture peint par un jeune homme aux cheveux d'argent. Consumé par le génie Masaccio. Ce n'était pas un remède, mais un venin qui lui brûlat le sang. Je visite Florence. J'ai un pied à terre à Venise. Ce qui peut être amusant quand on sait que la ville se navigue. Je vais voir Florence, les doigts humides, et les mains pressées. Je crois que je pourrai m'étourdir devant le David, ce David rêvé, violant d'érotisme endormi. Je vais voir Florence et ce sera la Renaissance entre les paumes, qui passera comme l'eau de l'Histoire dans mon creux. J'aurais aimé avoir des reins de femme, j'aurais aimé l'anatomie délicate et innonder de liquide pleural et séminal. Je vais voir Florence la jaspée. Florence l'éternelle. Je vais faire des détours dans l'alphabet. J'avais déjà descendu l'Europe. De Bruxelles à Toulouse, c'est un quasi tour du monde, un A à Z qui commence au B et s'éteinT. Je visite Florence...C'est un peu dire, je prends l'éternité contre mes flancs. Ce sera sans adultère, Florence. Ce sera dévoué mais pas dévot. Et le plomb de la ville braisé par l'été filera dans tes cheveux blonds et bouclés Florence. Ce sera un tableau comblé. Le génie de Vinci. Peut-être même Donatello. Oh, Donatello. Qui aurait fait plus beau ? Qui aura mieux piétiné le futur ?
La Renaissance. Cette époque qui redéfinissait la place de l'homme dans l'Univers. Avec Dieu, mais malgré Dieu. Florence. C'est la ville lumière des arts plastiques, des formes et des mouvements. Toutes les femmes s'inclinent et se voilent. Toute la beauté est figée. Elle dure. Là Bas. Florence, j'aimerais y mettre le feu du fond de mes pupilles. Etre le dernier spectateur de l'immense. Etre ton tombeau, ton suaire, et ta terre. Florence.

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22 mai 2009

T. Ton prénom

TTes yeux bleus qui font comme des corniches pour les fous, où s'asseoir baigner de lumière d'océans éclatés.  Y a dans ton regard du parlé langoureux, de la mer qui s'écrase en hâte dans des criques encaissées. C'est un peu exotique ton regard, ça cause espagnol et mille symphonies à genoux. Avec un peu d'attention, c'est à dire de sens tendus, on peut sentir le battement de tristes moulins vaincus d'être passé d'époques, dévorés par les mécaniques entrailles de la modernité. La délicieuse et incantatoire modernité qui se pose partout, sur l'art et sur les faces des gens. Tout le monde a perdu de ce charme antique, discret et élégant, racé et violent qui s'épanouissaient jadis. Moi, tu vois, j'appartiens à un fragment de passé, j'ai du romantique mystique, tu sais, de l'amant épistolaire et secret, caché derrière de bien aimables lettres. De la graphie déclarative, c'est un peu Babel écroulé et toutes les paroles envolées que j'essaye de t'envoyer, -je frissonne-. Donc, j'appartiens à un fragment de passé, avec mes airs qui poétisent vulgairement les charmes de tes yeux (mais pas uniquement !) tout en demeurant anonymes. J'écris des mots blottis de noir. C'est de l'investissement le noir, de l'obsession investissante. Ca m'obsède, c'est mon obsession avec tes yeux, donc le bleu. Le noir. La nuit. Elle a du calme envoûtant, du mystérieux appel la nuit. Le lycanthrope ce n'est qu'un homme qui se laisse emporter par ses magies, qui vient mettre un peu de mystique à son âme sans foi. Mais, dans le verbe je t'oublie, il est total et il engloutit même les objets qu'il doit décrire. C'est qu'il est mâle le verbe, mâle-habile, tu vois, avec des doigts rêches et courbés qui ne font plus sortir aucune musique qui ne soit pas automatique, sténographiée. Tu me fous un peu de , un peu vulgaire certes, dans les doigts, ça éjacule du littéraire quand j'écris tes charmes que j'effleure seulement pour lors. Pour lors, j'en parle avec délicatesse, comme une jeunesse s'épanouissant, comme une jeune fille faite femme en une nuit. Tu vois, si je t'écris, si j'ai le courage de transcrire la houle qui chavire tout, même dissimulé sous un pseudonyme, c'est grâce à la nuit. Je n'ai pas dormi. Et elle a infusé toutes ses senteurs, toute son envie, en moi. Mes veines ont noirci. Tes yeux ont bleuï dans ma tête. Et si je t'écris, et si je t'espère ce n'est jamais qu'en lettres muettes, qu'en silence martelé. La beauté a besoin de silence pour déployer son immensité. Et d'inconnu, beaucoup. Tu es belle et ce n'est pas pas question de forme, et de régularité des traits, c'est de l'indicible, de ce qui ne se triche pas. Probablement, comme chacun, une douleur qui ressurgit, qui maquille le regard, l'ourle d'une ombre salvatrice. La douleur, la cicatrice, ça m'obsède ça aussi, je la guette au rebord de la rupture, sous la paupière qui chancelle, dans le mot qui hésite et qu'on ravale à la limite dans de la ouate insonore, je la cherche moi comme un augure dans le mouvement du sang, son passage ventriculaire. Ouais la douleur consubstantielle à toute beauté. Finalement. Mais je me disperse. Tu vois, dans, il y a comme mille grottes insoupçonnées, mille détails endormis, c'est un prénom château-fort. J'ai toujours appris à me méfier du bruit, cette suie moderne. Le bruit qui dévore tout, la douleur, la pensée, le bien, le mal pour laisser là assourdi avec cette illusion d'ouïr. Le bruit, la foule, ça manque de poésie, de sublime. J'ai un refuge, une grotte, un ermitage au sommet d'une montagne de paille, pour observer et décrire, faire de la poésie goguette sur mes toits. Et puis toi, aussi, je t'ai comme je veux, c'est à dire selon mes termes, mes souhaits crachés, je te recouvre dégoulinante de poétique. Et c'est beau, ça fait des voyages stellaires, des parcours monstrueux autour d'une Terre carrée sur laquelle on trébuche pas. Ca fait des équilibres debout sur des planisphères cartographiés, des voyages allongés sur l'Histoire T'as quelque chose qui me me fond sous la bouche, qui m'étouffe dans la gorge, et c'est beau comme un langage oral, oral et maladroit. Qui s'exprime muet, sur le clavier, dans toute l'habileté de son infirmité. J'ai la bouche verrouillé, le langage qui coule comme il peut, comme il a envie. Je poétise en vulgarité, et je pourrais bien faire rire les siècles, rentrer l'emphase du bout des ongles, mais je ne veux pas, je ne veux pas chanter moi, je grince, je grince la passion de tes yeux. Et c'est beau comme du violon parfois, de grincer. Comme des charmes balbutiants. Et tous ces mots, je les tourne dans la bouche. Ma langue Sept fois dans la tienne

22 mai 2009

T. ton prénom.

Tes yeux bleus qui font comme des corniches pour les fous, où s'asseoir baigner de lumière d'océans éclatés.  Y a dans ton regard du parlé langoureux, de la mer qui s'écrase en hâte dans des criques encaissées. C'est un peu exotique ton regard, ça cause espagnol et mille symphonies à genoux. Avec un peu d'attention, c'est à dire de sens tendus, on peut sentir le battement de tristes moulins vaincus d'être passé d'époques, dévorés par les mécaniques entrailles de la modernité. La délicieuse et incantatoire modernité qui se pose partout, sur l'art et sur les faces des gens. Tout le monde a perdu de ce charme antique, discret et élégant, racé et violent qui s'épanouissaient jadis. Moi, tu vois, j'appartiens à un fragment de passé, j'ai du romantique mystique, tu sais, de l'amant épistolaire et secret, caché derrière de bien aimables lettres. De la graphie déclarative, c'est un peu Babel écroulé et toutes les paroles envolées que j'essaye de t'envoyer, -je frissonne-. Donc, j'appartiens à un fragment de passé, avec mes airs qui poétisent vulgairement les charmes de tes yeux (mais pas uniquement !) tout en demeurant anonymes. J'écris des mots blottis de noir. C'est de l'investissement le noir, de l'obsession investissante. Ca m'obsède, c'est mon obsession avec tes yeux, donc le bleu. Le noir. La nuit. Elle a du calme envoûtant, du mystérieux appel la nuit. Le lycanthrope ce n'est qu'un homme qui se laisse emporter par ses magies, qui vient mettre un peu de mystique à son âme sans foi. Mais, dans le verbe je t'oublie, il est total et il engloutit même les objets qu'il doit décrire. C'est qu'il est mâle le verbe, mâle-habile, tu vois, avec des doigts rêches et courbés qui ne font plus sortir aucune musique qui ne soit pas automatique, sténographiée. Tu me fous un peu de style, un peu vulgaire certes, dans les doigts, ça éjacule du littéraire quand j'écris tes charmes que j'effleure seulement pour lors. Pour lors, j'en parle avec délicatesse, comme une jeunesse s'épanouissant, comme une jeune fille faite femme en une nuit. Tu vois, si je t'écris, si j'ai le courage de transcrire la houle qui chavire tout, même dissimulé sous un pseudonyme, c'est grâce à la nuit. Je n'ai pas dormi. Et elle a infusé toutes ses senteurs, toute son envie, en moi. Mes veines ont noirci. Tes yeux ont bleuï dans ma tête. Et si je t'écris, et si je t'espère ce n'est jamais qu'en lettres muettes, qu'en silence martelé. La beauté a besoin de silence pour déployer son immensité. Et d'inconnu, beaucoup. Tu es belle et ce n'est pas pas question de forme, et de régularité des traits, c'est de l'indicible, de ce qui ne se triche pas. Probablement, comme chacun, une douleur qui ressurgit, qui maquille le regard, l'ourle d'une ombre salvatrice. La douleur, la cicatrice, ça m'obsède ça aussi, je la guette au rebord de la rupture, sous la paupière qui chancelle, dans le mot qui hésite et qu'on ravale à la limite dans de la ouate insonore, je la cherche moi comme un augure dans le mouvement du sang, son passage ventriculaire. Ouais la douleur consubstantielle à toute beauté. Finalement. Mais je me disperse. Tu vois, dans, il y a comme mille grottes insoupçonnées, mille détails endormis, c'est un prénom château-fort. J'ai toujours appris à me méfier du bruit, cette suie moderne. Le bruit qui dévore tout, la douleur, la pensée, le bien, le mal pour laisser là assourdi avec cette illusion d'ouïr. Le bruit, la foule, ça manque de poésie, de sublime. J'ai un refuge, une grotte, un ermitage au sommet d'une montagne de paille, pour observer et décrire, faire de la poésie goguette sur mes toits. Et puis toi, aussi, je t'ai comme je veux, c'est à dire selon mes termes, mes souhaits crachés, je te recouvre dégoulinante de poétique. Et c'est beau, ça fait des voyages stellaires, des parcours monstrueux autour d'une Terre carrée sur laquelle on trébuche pas. Ca fait des équilibres debout sur des planisphères cartographiés, des voyages allongés sur l'Histoire T'as quelque chose qui me me fond sous la bouche, qui m'étouffe dans la gorge, et c'est beau comme un langage oral, oral et maladroit. Qui s'exprime muet, sur le clavier, dans toute l'habileté de son infirmité. J'ai la bouche verrouillé, le langage qui coule comme il peut, comme il a envie. Je poétise en vulgarité, et je pourrais bien faire rire les siècles, rentrer l'emphase du bout des ongles, mais je ne veux pas, je ne veux pas chanter moi, je grince, je grince la passion de tes yeux. Et c'est beau comme du violon parfois, de grincer. Comme des charmes balbutiants. Et tous ces mots, je les tourne dans la bouche. Ma langue Sept fois dans la tienne

20 mai 2009

La seule du planisphère.

Comme si tu savais pas quand même que t'étais la seule du planisphère. Toutes les huit minutes à hurler ton prénom. te chercher Cisailler la terre, le vent, la nuit, la soif, toutes les quinze secondes. C'est que j'aime chiffrer moi. J'ai de la mathématique dans les artères. Quantifier. Peser. Mesurer. T'embrasser. Je crie toi toutes les huit minutes dans le noir. Pour déchirer un peu son voile de femme soumise. Coller de la lumière liquide à ses intestins fatigués. Un peu, oui, trier le feu. Lier mes veines fines et poreuses qui ne filtrent pas le poison de toi. Dans mon corps, j'ai l'estomac en plomb. Ca me rend saturnien. Et pas divin extraterrien. Plutôt camisolé isolé. Je suis fou, de toi d'abord mais tout court déjà. Malade le corps titubant, le manque qui râpe. Ecorche. Dépêche toi, de venir. J'ai envie de décrire la nuit sur ton ventre. De l'écrire les ongles courts sur ta peau. Si je t'aime autant c'est parce que tu me fais penser à la nuit. Délicieuse, fatale. Dangereuse comme une éclaboussure. Une épée fendante. C'est vrai, tu me fais penser à la nuit, parfois malade et blême. Violente comme un accent du sud qui frapperait aux portes de la littérature. C'est à ça que tu me fais penser, la nuit avec ses doigts bleus et sa bouche pétrie de couleurs endolories. Prêtes à surgir quand la mer aura recraché le jour qui s'y est fait dévorer. J'attends moi que les fuseaux horaires, que les fusains célestes te déposent le corps à l'aéroport. Qu'on fasse rimes qui danseraient sur le parvis de tes reins. Un peu comme une farandole de papier qui aurait mis Rimbaud en ombres. J'ai envie de ça, moi. Refaire l'Univers, sur ton sein. Y dessiner les astres dansants d'un lendemain que j'attends. Quand tes yeux de nuit feront l'aube. Que tes cheveux de soir tisseront les lendemains...

20 mai 2009

L'ivoire.

C'est l'ivoire de ta peau que je veux dépecer toujours.

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13 mai 2009

Papa est mort.

Papa est mort. Il a avalé cent huit somnifères. Le réveil est éteint. Papa les a accumulés au fond du verre. Le whisky ne dissout pas la solitude. Ni la douleur. Papa est mort. On m'a appelé. Je buvais soutenu par la nonchalance, un peu de légèreté. J'ai demandé cinq verres de fête, pour infuser la nuit dans mon corps, qu'elle recouvre la surprise et l'étouffe. Cinq petits verres à renverser mettant un bandeau au regard de la douleur. Je n'ai qu'un permis pédestre. Une autorisation d'errance. Ok, Papa est mort. Et après. Cent mille licenciements prévus. Cent mille morts à crédit,  cent mille désespérés et combien de pendus à dix huit pour cent taux variable selon la conjoncture économique, dans nos châteaux blindés, nos coffres tremblés. La rue s'allonge et le soir grogne. C'est le crépuscule qui s'annonce dans le ciel délayé, les couleurs affadies, la foule vomie, étourdie. La nuit enveloppe déjà tous les bruits de la ville, déploie ses divertissements au néon dans les cafés et les bars. La musique gronde. La lumière compense On ne s'entend pas, se voit pas à peine. Les gens s'endurent et ne se supportent pas, s'effleurent sans se toucher. Les contacts sont gantés, hygiéniques. Je m'assieds. Pour capter le bruit. Ce sera ma cartouche. J'écoute. On formule du bruit à gauche. A droite aussi. Le langage c'est un bruit qui ne pense pas, une excuse pour meurtrir le silence, qui effraie. La musique s'interpose. Juste au cas où. Mauvaise. Mes jambes en terrasse. Chauffée. Faut bien entretenir toutes ces petites usines humaines qui fument, expirent. Ca rassure sur l'état économique. Demain on aura qu'à titre "La relance en terrasse". Je suis tout seul, à vomir des lettres. J'aurais aimé voir à quatre yeux, autour de moi que du bruit. Mes lunettes sont perdues. Merde. Peignons myope. On danse je crois. Une vieille croute montmartienne, musette en mini-jupe. Les solitudes ricochent, pas de deux, l'oubli se ménage. Il faut bien vivre. Je suis rue Descartes, maintenant. Pour causer aux grands hommes. Chacun son tombeau. Rousseau. Il en a des choses à raconter depuis l'enfer. Maman veut savoir où je suis. Sur répondeur. Dommage, ici le parfum de l'Histoire, du bois pourri. Personne pour fouiller le creux de la nuit. Quand elle remonte sa braguette, qu'elle éjacule ses flèches argentées, personne pour voir. La nuit tien des prisonniers. Les gens passent sans les voir, les meurtris. La symétrie est la beauté des architectes. Faut croire qu'ils sont tous un peu oeuvres, bâtiments, tous parallèles à coïncider. Sourire, maquillage, jupe, jeans, pantalons. Ce doivent être des esthètes, pas moi. Je garde le cheveu fou. Ca évite de se confondre, de s'esquinter. Ca préserve un peu de toutes les renonciations commodes, de toutes les habitudes à l'échec.

9 mai 2009

Château à la dérive.

Tu me rends héroïque de l'écriture au fond de mon lit. J'ai l'impression de fendre mille créatures merveilleuses en t'écrivant. balayer des maisons de géants étudiants, d'écraser des hydres resplendissantes. Percer des armures de métaux inconnus. Dompter des porcs qui ont dévoré des pays entiers, des porcs qui depuis l'Amérique mangent et déversent les ordures sur la carte, se repaissent de misère. J'ai tout ça dans les doigts, et ma tribune métaphore pour assaillir, pour étourdir les lettres. T'es un harcèlement sexuel et une guérilla sensorielle. Tu saurais me dire pourquoi je t'ai dans la peau. Tes pas légers. Musique sur mes os. Courent le semi-marathon de Paris près des côtes flottantes de mon anatomie. T'es libre dans la vie autant que captive dans mon imaginaire, comme toutes les femmes que j'happe. On lui permet tout à l'imaginaire, de séquestrer la beauté, la cloisonner, la pervertir, la sévicer. L'imaginaire, il a tous les droits, il ploie l'Univers, efface le code pénal, c'est la toute puissance, l'encrier de la nuit déversé sur les pages neutres de la loi. Dans l'imaginaire j'ai ôté les yeux du monde, pris un scalpel de verre pour opérer les syncrétismes, nouer deux religions, deux religieuses lesbiennes. C'est marrant dedans, on a tous les talents, on hurle debout dans un monde en papier journal, on essore le sel du hareng-sot dessus. Dans l'imaginaire on déploie tout, on déforme à l'infini la flamme qu'on fait devenir humaine "Salut, ça va, flamme" ? Et tu peux lui causer, la faire danser dans ta paume, l'articuler et la résumer, la flamme. Ca rend fou l'imaginaire, c'est une camisole d'images, de rêves, de parfums et de saveurs, c'est joli comme un théâtre d'ombres, ça fait briller des guirlandes colorées, l'imaginaire. Et même qu'on peut y être un peu heureux, neurasthéniquement heureux, dans l'imaginaire où l'on vit d'une solitude habitée et exaltée. L'oeil noir brillant, quasi-anar. On vit dans un demi-tombeau trois quart enfer. C'est qu'on cause avec des morts, qu'on parle à Rousseau de l'infini de sa plume, et de Céline on emprunte le voyage, on se range dans la cale de la nuit, dans l'ombre de Céline. Il nous voit pas, il nous voit plus. Il raconte son Histoire et on voit les gens mourir entre ses doigts. Il a tout dégluti, tous assassinés Céline, alors c'est le plus beau, alors c'est le vainqueur sur l'Univers. Il a beau être enterré, on viendra bien chialer sur la disparition. Une mort à crédit, bien humide le crédit, bien liquide pour sûr. On rembourse avec intérêts quand on chiale clairement, dessus. Ils doivent tous être satisfaits à hanter mon imaginaire. Appelle moi chateau à la dérive...

5 mai 2009

Luit la Nuit.

Et la nuit descend sur le bruit de la ville, elle enveloppe les murmures et les cris. Elle emporte le mouvement du jour avec le soleil dont elle se rassasie. La nuit descend brumeuse sur la ville qui bruisse encore. Elle imprime le sommeil sur les visages burinés d'ennui. La nuit qui descend lentement, avec ses habits de neige, recouvre très loin la ville. Elle commence par ensevelir les toits des Eglises et glisse son ombre pour étouffer les buildings. Dans les villes la nuit est violette, pâle et malade. Elle recouvre de son obscurité délavée les tous petits et les  clochers, les mairies et les écoles. Dans la ville la nuit est blême et sage. Elle attend devant les vitrines du bruit et de la fête. Elle n'engloutit plus rien, et sa brume affamée, son corps engourdi, se penche sur les gouttières. La nuit n'a plus de royaume, que des mares d'ombre. Elle attend que la lumière s'épuise, que la danse s'essouffle. Dans la ville la nuit n'attend qu'août qui éteint le bruit, et tait la lumière. Elle attend la nuit, avec sa patience et son meurtre entre les seins. Elle attend. Et alors il n'y a plus d'écrivain, plus de nuit. Que des plumes sèches de bile, la nuit génitrice meurt en couches et rien ne sort. Que des embryons avortés. On le dira pas au pape.

5 mai 2009

Des rêves en chrome.

Moi je fais des rêves en chrome. Des corps qui se mélangent où les fluides s'entredévorent, glissant le long de ton épiderme. Je vois des images comme ça, symbiotiques. Qui se remplissent la panse de mots et de langueurs. C'est comme la mer qui se courbe et se retire, qui disparait sur le sable et laisse la trace de sa course. Les traces de ces pas oubliés, immaculés et sonores, polyphoniques et nacrés. Une chanson, la mer qui enfle et et ride sous les bourrasques de la fièvre. Dans la mer mentale que je décris, tu vois, la solitude, fait naître des débris, des récifs, des pointus assassins qui sont comme des  bandaisons dans la chair. Le désir il coule tous les téméraires capitaines, il les pend aux figures de proue, avec les amarres enfin déliées. Tous les pontons ont brûlé du même feu, en même temps. L'incendie des désillusions.

5 mai 2009

Les corniches sont des falaises urbaines.

Les corniches sont nos falaises urbaines. Nous tendons notre équilibre sur des fils de béton. Et les yeux des femmes sont les meurtrières de demain. Le jour aspire la nuit expirant. Le poumon de la Terre est tronçonné. La nuit est grippée, elle tremble jusqu'en Italie. Et nos bords de fenêtre désagrègent l'équilibre. Le jour est sous héroïne et les femmes sur les hommes. Le ciment a séché et tous les cœurs du monde sont prisonniers de l'écorce. Il ne reste d'humanité, que des vestiges, des sculptures, des moulages. La poésie est dans l'Océan. Pour faire des rimes marines au fond d'un requin. C'est un peu triste.

4 mai 2009

Camer à l'esquinte.

Je veux bien sortir. Fouiller le bout de la nuit jusqu'à son intime extrémité. Maintenant, je peux l'accepter moi. D'aller retourner des tombes de bruits, et même repeindre l'obscurité au néon morne. Je peux bien tout faire. Je suis largué, c'est à dire que mes veines ont rompu leurs amarres amoureuses. Elles coulent, elles ont le droit de retourner au fin fond des largesses océanes. Ca roule en couleurs indiennes le long de mes principes. Indiennes parce que  primaires, originels. Indiennes parce que c'est le mystique, le sacré en panne qui s'en va en peine. La nature toute puissante gouttant, gouttes à gouttes, à la droite des reins. Je peux bien courir  ma solitude sur des seuils éclairés moi nager dans la cendre qu'offre l'obscurité glissante. Il y a cette brume de lumière qui s'échappe de dessous les portes, un, deux, mille rais de lumière sur le palier qui m'attendent. Moirée, réflechie. Allez, vas-y donc, qu'on se came à l'esquinte.

3 mai 2009

J'aime pas les gens heureux.

J'aime pas les gens heureux. Le bonheur fait perdre aux gens cette lueur, cette quête, ce désir. Cette gravité surtout qui seule les rend intéressants. C'est fade le bonheur. Ça veut que la terre entière, en plus de l'immaculer -et le bénir-, en soit confident et confesseur, frère et parent, associé et envieux. Il faut faire attention à ne pas le souiller. Rester bien derrière les bandes de peinture qui délimitent le périmètre accessible. C'est détestable en plus d'être temporaire. C'est de l'éternité périssable, de la gélatineuse éternité. Un heureux ça bave les mêmes phrases, les mêmes promesses déjà salies par tant de corps, de bouches, d'envie, de dictionnaire, d'infirmes littérateurs. Le bonheur c'est une putain qui se met horizontale pour pas grand chose et qui s'en va les poches pleines des rêves, envies, désirs, passions. C'est une putain qui met la mort à l'âme comme toutes les belles prostituées qu'on aime. Ça vieillit d'être heureux, on se ride dedans, on a les viscères qui pourrissent bien vite, le foie qui ne supporte plus aucune ivresse et l'estomac, l'estomac qui hurle d'une faim vide. Ça fait même mourir les plus tremblants d'être heureux. Ceux qui ont cru qu'il y avait un bonheur ailleurs que dans les pauvres secondes de l'orgasme sont morts de trop espérer. Les autres, les comme moi, sont des curés athées. Des qui vivent au nom du sublime, du seul sublime littéraire.

1 mai 2009

Nitroglycérine.

Je pleure des souvenirs. On me chahute, dehors. Ça les bouscule, ça réveille tous les cris endormis. De sale humeur. Je suis un boulversé. Un qui a des larmes autour du cou, et pas pour faire du merveilleux collier ed perles, du chapelet brillant, du séduisant mondain. On est plutôt en apparât de potences, le collier et moi. Je déborde d'émotions frustrées, d'insatisfaites émotions, des abstraites. Qu'est ce qu'il y a de pire que de ressentir abstrait ? D'avoir des objets de désir flous, cubistes, perdus en conceptualisations, en mathématiques logiques ? Voilà ce que je ressens. En intangible. Je ne peux délirer de la peine de vouloir parce que je ne sais rien avoir. OU en abstrait. Des bouts d'air. De l'imaginaire. Inconcret. Comme si le désir et la chair qui pourrait satisfaire ce désir s'était dissociés pour se répartir deux univers hermétiques. Deux royaumes sans amour. A celui du ciel, le désir. Au terrestre, la souffrance. Je suis évadé de moi même. Et c'est terrible. Terrible cette fuite d'un asile inconnu. Oh, ses murs capitonnés, ses parois fines ou rigides, osseuses ou charnues. Découvrir les recoins puants et les asseptisés. Les meurtres et les pénitents. Les complots, et les coups du maton direct sur l'estomac. Savoir le charme d'une bouche étrangère, captive d'elle-même. Faire se joindre les deux îles que sont deux corps étrangers, les réunir à marée basse par un chemin de terre, de chair érectile. Compter sur le doigt unique du désir la couleur de ses charmes. Un, deux, trois. Elle aura les yeux bleus. Des qui sont comme la couleur de l'abstrait peinturé. Oh, faudrait que ça traverse bien des grillages avant d'être du quadriceps merveilleusement froissé, polychrome et tout. Que ça crochète toutes les inventivités entre le ciel et la terre, entre deux monde qui ne se parlent qu'en hoquets, en bave, en pluie, larmes, sourires. Qu'en un seul langage, celui du sens, de l'émotion, du patient clandestin de l'asile. Il y a bien des voyages à faire encore, des océans à éclairer. Il y a bien ça encore. Des navires à couler, des trésors à engloutir. Il y a bien ça, des icebergs à chialer. Secoue-moi que j'en plante un dans l'orbite terrestre.

1 mai 2009

Théâtre.

Le théâtre avant toute chose, c'est de mourir sur scène.

29 avril 2009

La nuit.

C’est de l’ombre croupissante. De l’angélus gluant sur les cloches et les haies de communiants. De la nuit qui vient pourrir joyeuse sur d’abimées litanies. Il faut bien ça pour réaliser. Pas des films maladroits, des projections instantanées sur la bâche large de sous le crâne. Non. Réaliser la nature véritable de la nuit. Percer son essence. Pas de joie. Pas de l’infusion aux lampions et de l’assoupie musique. Pas. La nuit c’est un hurlement et pas un qui s’arrache de baffes énormes bégayant des décibels et des pas de deux. La nuit. Véritable. Tentaculaire écartèle le silence en imperfections régulières. Noie tous ses bruits parasites. Du noir puissant et shakespearien, du poétique. Du Richard III GLOUCESTER gloussant de glacial. La nuit, elle crache ses volutes, arrache des soupirs affaiblis. La nuit qui dure tout le jour. Qu’on aperçoit dans l’orbite solaire juste derrière les paupières. Elle invite. Elle a la jambe délicate, faite à la cire d’ombre. La nuit. C’est derrière le regard, un peu plus loin que la vie, une blonde qu'on aperçoit dans un gobelet. A l’intérieur de tous qu’elle s’installe, patiente. Patiente. Qu’elle dilue sa brume liquide, cet éther. C’est devant la vie. La nuit. Ca crie en petits souffles jouisseur, ça truque les artères avec du mauvais vin. Ca attend de fermer sa gueule, ses crocs, son appétit sur du téméraire oubliant, de l’aventure égarée. La nuit elle attrappe le curieux, celui qui a oublié sa laisse de bruits et de lumières, ses néons et sa fumée. Elle s’en fout la nuit. Elle a le temps de l’univers et des yeux clos. -Les yeux se closent toujours- S’abriter dans les trahisons et nourrir le regret. Elle enfante tous les jours. Elle accouche de formidable et de l’hideux, et souvent d’un seul corps, du siamois parfait, du monstre effarant. C’est déjà formidable. La nuit, sainte-putain en chaleur. C’est Marie obsédante qui hante Christ, qui pleure Christ, qui suce Christ à minuit, sur le pivot des horloges. La nuit matricielle, c’est l’origine de l’Univers grouillant, un cloaque à immondices, et qu’on y aille dansant, chantant à travers la nuit, avec nos baluchons et nos ordures, nos menottes et nos cravates. Y faire murir nos sévices et pourrir nos vertus. Oh la nuit, elle sait raconter des histoires, des écossaises à damiers, des fantomatiques captivantes, oh, elle a un cœur abandonné dans toutes les légendes, elle a un siège au conseil des Carpates, et une voix dans le génie. Elle dicte, l’écrivain écrit. Ce sténographe escroc. Elle sait dissimuler. Mettre des habits de lumière, des obsédants, des sémillants radieux et colorés, des somptueux trompeurs et même des exotiques voyageurs, des qui pointent la nuit partout dans le monde. Une boussole vers le N, de Nuit. Elle sait tout faire la nuit polymorphe. La nuit symphonique, jouer dans tous les trous de la terre, glisser ses doigts d'air, faire sortir de chaque cratère un grondement de Vésuve, se glisser dans chaque ombre délébile. l'Aquila en miettes. C'est elle. Être. L’aurore qui faiblit et le crépuscule décapité. Mes phrases courtes et tes rêves gercés. La lune mordue et le sein de l’infini. Oh. J’ai un fragment de nuit, un captif sous mon crâne, un qui s’étend tumeur métastasée. Métastasée C’est pour dire cliniquement affamé. Comme la poésie. Ce sont des jamais rassasiées. Des orales stylistiques qui se jouent du verbe. Ce mâle châtré, le verbe. Et. Elle se répand largement la nuit dans le corps, elle fertilise. La nuit, ça vous ouvre délicatement le corps. C’est son hymen, sa virginité à prendre, le corps. Le corps tout entier. Avec ses secrets recoins, ses villosités, ses cauchemars et même, un peu d'espoir. La nuit ca le fait percer sans bruit tout ça. D'un coup, d'un pieu. Elle en a tiré des choses de son siège Roumain. Du silence et du vampirisé. En silence qu’elle découpe de la même manière irrégulière, selon le même boucher procédé, la vertu. La nuit qui abandonne chaque matin ses sortilèges à la lisière du réveil. Derrière le bois enchanté. Les lycanthropes ont oublié. La nuit s’est suspendue. C’est un drôle d’envol. Un oiseau qui bave d’infini. On a beau veiller, la tenir tout son temps. Elle s’en va toujours sur le trait encore maigre du jour fasciné. Elle part. Elle est un peu comme moi.  La fuite c'est un peu l'immortalité du pauvre.

20 avril 2009

La fuite

Elle a pas su comprendre que j'avais le goût du voyage, de l'Aventure majuscule, pas des aventures, des petites tronquées, sexuelles et désespérées. J'ai le besoin de l'ailleurs, de l'infiniment continu, de courir sur la face de pays qui finissent dans la mer. La fuite. C'est de la génétique, de l'indélébile chromosome, tout à fait vissé à l'âme. Une inclinaison naturelle, se répartit en uniforme glue sur la longueur de la peau, recouvre le courage, le moule entièrement. La fuite. C'est le départ des obligations sociales et nationales, refuser qu'on vous cloisonne dans des frontières déterminées, qu'ici c'est de l'économie meurtrie, de l'usine en déroute, du licenciement hygiénique, qu'ici la poésie accouche dans des geôles étroites de mort-nés, de rimes affamées. Et. Elle a pas su comprendre mon désir de faire claquer le vent sur les vagues, de diriger de plus haut toutes les destinées matricielles, voyager. Voyager dans les terres égoïstes, brûlées de mille assassins cagoulés, des manifestants agglomérés le cœur dans la fente verte. C'est qu'ici, dans nos frontières dessinées à la craie on masse la servilité en tunique verte pour préserver des périmètres imperméables à la poésie. La poésie, c'est une fuite, un partout sauf ici, c'est la télévision du riche. Oh, pas riche cravaté, laisse dévolue au grand monde, au riche solitaire, à l'étranger du monde misanthropique. La poésie c'est l'ineffable qui remue dans les veines gonflées. La poésie, cette physique éventrée, ces cent mille aruspices qui auscultent les débris, les vestiges, ces voyageurs du passé qui vivent là au rythme du pas lourd des gardiens. Et. La poésie, c'est le voyage dans ma tête, les multiples personnes, les bonjour-au-revoir, les salut-je-meurs, je-me-meurs. J'ai la vie en transit. L'hésitation manifeste et le bonheur qui bégaie. C'est à dire que la poésie est une certitude, une rectiligne, c'est de l'invariable géométrie, elle dit, alité(rée) l'inaltérable, la césure de toutes les faims. La poésie, elle a le goût du majeur qui retombe. Elle peint et chante. C'est un orchestre-sculpteur qui taille des marbres de vent, qui taille avec sa gorge vide des blocs imposants de verbe, d'invisible. Je l'ai dit, c'est un voyage dans l'inconséquent, un petit tour dans l'éther. Riche. Il faut bien comprendre, et pour bien comprendre il faut bien voir. Bien voir les millions de torrents qui font des éclats sanglants. L'épée qui vient séparer le profane du sacré, diviser le monde entre poésie et matière. De l'au-delà, c'est du métaphysique direct, de l'Olympe sur le char du soleil, de l'Egypte antique et divine, le corps mutilé d'Horus, c'est ça la poésie. Un accès privé.

17 avril 2009

Je suis un voyage.

Je n'ai pas besoin de voyage. Je suis plein de cartes dans la tête. Des Historiques, des dévastées, du Constantinople qui pèse sur Byzance. Pas besoin d'aller, j'ai cartographié le monde sur ma peau. Des rivages dans les yeux. On a pas besoin de naviguer quand on est plein de terminus, de pistes, de ports et de gares. Écoute. J'ai vu le Pérou sans images, des empires fantasques qui jurent, ritualisant, de ne pas s'effondrer, qui jurent à la face de l'Histoire. Les fous. Je les ai vus se noyer. Barberousse en armure. J'ai entendu François Damien gémir du fond de Foucault, je le jure, j'ai mémorisé tous les supplices coincés dans l'éternité. Un cri qui vous traverse les siècles. J'ai avalé un bouillon de géographie à la naissance, j'ai nagé dans l'Atlantique inconnu avec Amerigo. Prisonnier d'une cale. Où deux siècles après j'ai rencontré cent esclaves transitant, les même qui allaient inventer le blues le dos courbé, ruisselant déjà de musique. Il faut l'imagination, savoir qu'on est plein de départs dans le crâne, de voyages dessinés sous la peau. Savoir lire ! Lire des cartes à l'encre indigène. Sur les côtes de filles idiotes j'ai vu la Chine mêler le salpêtre et le souffre dans un vase Tang. J'ai su. Des vertèbres comme des tas d'archipels enchantés, de petites îles coulées sur de petites filles, un bout d'Atlantide. De la légende. Des rois barbares qui étranglent les régicides dans la nuit. Elle est perfide la nuit alliée aux assassins. J'ai vu, l'Univers se perdre dans ma paume, l'Histoire se raconter, faire un maquis dans ma bouche pour dire « merde » aux occupants. Allez. Quoi faire moi, des feux d'artifice quand on a vu la poudre à canon naître du désir d'immortalité.  Je vous laisse ma part de sucre pour oublier. Vos petites frontières autour des cages microscopes. Casse. Les barrières de bruits et de sons. L'oubli en mousse.

J'ai vu la nuit durer. La nuit perfide et éternelle, cyclique et infernale prêter son bras aux assassins. Pas la nuit perfusée aux néons et au bruit. La nuit silencieuse qui attend le crime et sa jambe de bois pour le soutenir.

17 avril 2009

Drapé

Draps qui ne sont plus là à, force s'épuiser en mouvements inconséquents. Des qui liquéfient l'insomniaque fatigue. Froide cruauté floute le regard, abrège le décor, rétréci à mesure que la nuit avance sur ses échasses. L'anesthésie ne prend pas. Recroquevillé. Appétit démembré. Tapis prison qui déverse ses ombres sur vos craintes. Panique au silence embué de fatigue. Bourdonnement frileux. Des coups de crosse au fond des refuges. Ornières de secours : bouchées ; tanières enfumées; criques englouties. Le jour a tout bu. Toute avalée la liqueur amère de la nuit. Dans les pays où elle ne vient plus la nuit, le jour s'étend de toutes ses ombres, de tous ses millions de membres, son corps chauffé aux aurores éternelles. Dans les pays là-bas, où il n'y a plus de noir, plus de direction que du sud, les femmes brunissent leurs peaux pour digérer l'été, et le jour. C'est la nuit qui les vient voiler, dessiner des traces courbes et éphémères sur leur pâleur céramique. La nuit qui attend là que les corps pétris d'artifices se découvrent. La nuit là bas qui fait craquer le ciel en d'infernaux orages, la nuit qui guide, le ventre bas, la marée blanche et grise du ciel autour des pudeurs délestées. Tout s'épuise en deux saisons, en deux jours de six longs mois. Une nuit hémiplégique qui cherche son jour au travers les mille tons ambrés du whisky. C'est l'alcool de la nuit, le whisky. Rien que  pour remplacer le ciel en deuil de beautés fanées.

9 avril 2009

Des alitées.

Des allitérations alitées. Je t'éjaculerai du littéraire dans la gorge si tu veux bien l'ouvrir large. Du R, de l'irrespirable béant, de l'agonie écartelée. L'envie ça vous met le ventre à l'envers. C'est traitre. Ca vit dans une ombre le désir. Une transition avec la nuit. Dans son corps tout recouvert de suie qui pince l'aurore. La rougit. Tout là haut. On sera malade d'amour. Ce sera triste. Les gynécées. Des fentes de femmes closes, absolument fermées, verrouillées, de la fermeture éclair. De la vive baveuse, cousue au fil d'encre. Les cancers mathématiques répandus à l'humanité vivante. Moi je vomis déjà des lacs désenchantés sur la chair blanche et nerveuse. Sur le matin obsession. J'aurais toujours voulu jouir noir moi. Saigner de la nuit cocaïne sur la foule. Pas du bleu, du sang bleu. Bleu c'est l'été, la joie, l'ennui prélassé, étendu bronzant. Les méticuleuses hideurs groupées sous des plats copieux d'idiotie. Noir ça sent l'aveugle, l'intime. Dans le noir ça s'emplit. Ca se gonfle. Tous les crimes s'y rangent, patients. Le noir. La nuit. C'est une salle d'attente. Le corridor muet du meurtre. La lampe que le flic te met en pleine face pour te soutirer l'aveu, la nuit. Tout coule, les pensées, le sordide. On laisse plus haut aller nos méchancetés dans le noir. Parce qu'on voit moins loin. Les intentions c'est à croire qu'elles sont toutes dissimulées par la nuit qui s'étend de plus en plus bas, s'étiole tout le long du jour. Recouvre les toits et les trottoirs. Elles s'inclinent comme ça les choses dans la nuit. La nuit c'est un berceau d'artistes, une couveuse à merveilleux. On ne voit pas bien qu'ébloui mais aveugle. Le regard construit d'effluves d'ombre. Quand on sature de nuit, qu'on veut la digérer et qu'on peut à peine la déglutir. Dans la gorge on sent les embouteillages d'aoûtiens en drive. Rien ne circule plus. Opaque, dense. On attend de durcir les veines. Faut bien pleurer sombre tout à fait pour écrire juste. Des larmes alexandrines, douze par secondes et quatre par strophes. Dans la nuit. Les rues ont des mines inquiètes. Paris ramone. Etourdie. Cette putain qui n'en peut plus de sexe Eiffel. De la poésie. Du sonnet trait-d'union. Ouais. Faut bien le croire.

7 avril 2009

Verte et mûre.

L'insomnie ça vous colore les sens. Ca met du vacarme là où y a que silence. Du délicat et du puissant. Pas un cornet râlant de vieillard croupissant. De l'orgue agacée. Dix mille tubes à symphonie, des érectiles, droits, fûts à ivresse, vin berceuse. Des matrices à génie. Bartock qui pisse des notes. Mille millions de tuyaux qui vous survolent les veines, s'enfoncent. Ca vous colore la vue l'insomnie, ça barbouille de turquoise la mer noire de l'Univers. L'océan profond, ses fosses, comme autant d'intimités invisibles, toutes couvertes d'eaux. Ca renverse des peaux peinturés. De la colère ignorée, effluve confuse qui vous viole d'artistes symphonies. Les Walkyries qui montent faire la guerre dans ma tête. Cherchent Wagner dans les sillons, des petites tranchées mentales pour sabots intenses. Prince des nuées. Il vit sur la foudre en attendant qu'on vienne le prendre, Wagner. Après sa musique toute froide de mathématiques, de cris endormis, il a couché sur Thor, il a voulu goûter la Scandinavie close comme un sexe animal. Les guerres en conquête. Les putains en chaleur. Grimper des fjords tremblants, des monts, des vaux. La Scandinavie éternelle, insomniaque. Celle qui l'été veille sur monde, vigie au soleil de minuit. Chapelet de lumière, aurore jamais digérée, à peine déglutie. C'est déprimant Paris l'été. Ciel bleu dégagé, ronronnant. Les pôles c'est de la poésie, de la littérature boréale. Du noir au blanc. Du dichromatique barbiturique. La littérature en quadricolore. Un jour de six mois qui se lèvent pour hibener. Ouais. C'est là bas qu'il est coincé Wagner avec la musique fatiguée d'avoir veillé sur les tranchées du monde.

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