Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

boudi's blog

boudi's blog
Archives
Newsletter
1 abonnés
13 avril 2023

A propos de mourir

Au moment du suicide je visais deux choses, en même temps, de me libérer moi, déjà, de tout ce poids qui me semblait injuste et, mort, obtenir la réparation qui m’était due en divulguant toutes les preuves à ma disposition, je voulais mourir, aussi à ce moment là, parce que je sentais en moi la déviance monter, la folie hanter et qu’il me semblait important de faire le moins de mal possible. Je m’étais contenté d’envoyer aux malheureuses éprises de justice mon ressenti profond, sans aller jusqu’à souiller leurs réalités matérielles. Je sentais le pire, la vengeance, grimper en moi il me paraissait, alors, essentiel de préserver ce que je pouvais et, à ce moment-là, particulièrement et précisément Marie-Anaïs. Dans la lettre laissée chez moi, après un SMS affreux, j’expliquai, en circonstanciant autant que possible, pourquoi et comment je ne l’avais jamais aimée. Lettre à l’équilibre périlleux, qui devait être assez horrible pour être crue et donc soulager de ma disparition et, en même temps, sans excès qui gâcherait le reste de sa vie.
Je voyais, à ce moment, le suicide comme la seule issue possible, pour faire au mieux auprès de tout le monde, y compris de moi-même, y compris pour Marine qui passa très près du boulet. Chose qui, de l’avoir récemment révélée à mon avocate, me valût une gentille colère parce que, disons, qu’il existait encore, jusqu’à peu, des traces. A défaut du canon, flottait encore une odeur de poudre. Je suis content de, finalement, avoir repris ce geste comme, je suis content, de n’avoir pas, sur Marine, excédé les aspects théoriques de mon petit traité (qui m’a amusé).
Pour continuer de durer, je dois tracer des limites claires pour les élaborer j’ai besoin, d’évidence, de parler. Aujourd’hui, si je retombe de mes démences, c’est parce qu’une amie m’a grondé, inquiète et fâchée. Bien entendu, je trouvai injuste ses reproches parce que je me suis attardé, d’abord, sur le contenu qu’elle visait (je reste d’accord avec moi quant à ce que je dis), or, surtout, elle dénonçait une logique dans quoi je m’enfonçais et où je perdais pieds. Ce système infernal, répétitif, enragé, cette forme de survie qui paraissait, à force de répétitions, résulter d’une pensée raisonnable. 

 

Cette discussion m’a rendu au monde. Je le revois avec vos couleurs, si ma colère ne diminue pas, elle ne sortira pas, maintenant, hydre à mille têtes devenant dix mille. Je souhaitais mourir de bien me sentir - je l’écris à longueur de temps ici mais ce n’est pas ce que vous retenez je le sais - incapable de comprendre les frontières du permis et du proscrit, aucune de mes suppliques, admettez-le, ne reçoit en vous aucun accueil favorable. Je fais de mon mieux. Je voulais mourir même dans un acte de justice double, celle obtenue avec pour argument suprême mon cadavre et le google drive et, celle de ne pas blesser.

Affreux ce périple, y survivre demande plus de trésors que ce maigre viatique dont je dispose, l’immense silence qui tombe sur moi, d’une parole lasse ou indifférente. C’est dur. 

Publicité
13 avril 2023

Bougie

Vu, cet après-midi, la pièce Nuit du collectif le petit travers de mon ami Nicolas, éclairé à la bougie, dans un noir tendre. Il me fallait bien ceci pour sortir de la rumination atroce, le drame ce matin, corrigé heureusement. La trahison, la suivante, petite pierre de ce rosaire sans fin qu’elle égrène.  

 J’écris, aussi, que je ne connais plus les limites entre le permis et le proscrit, que toutes les valeurs, en même temps que ma vie, ont décru, ont déchu. Monnaie de singe, je m’en vide les poches.

D’où les débordements incessants, d’où ce chaos sans cesse qui n’attire plus vraiment, avouons-le, de pitié, ni même de crainte, c’est l’effroi devant le fou - auquel on s’habitue - de Béjaïa, le fou qui agite ses bras dans la rue, qu’on nomme, en kabyle, chasseur de mouches, à cause de ses gestes qui semblent écarter un essaim tenace. 

Hélas, cet essaim figure sa folie, rien ne l’épouvante surtout pas le fou.

Je suis devenu ce dément ridicule, je le sais, lucide par malheur, aux yeux du monde qui, monde, si par amour s’apitoyait ou s’effrayait, aujourd’hui, surtout se désole. Quelques éclipses d’angoisse se manifestent parfois quand le délire semble au paroxysme, à l’un de ces endroits où tout à nouveau, redevient possible, ce tout, qui par malheur, comprend, aujourd’hui surtout ou exclusivement, le pire. Dans ces moments là, un frisson passe, il passe vite, comme les giboulées ce jour d’avril. Lorsque je suis sorti pour assister à la représentation, les grêlons tombaient je me maudissais de l’oubli de mon parapluie. A peine le temps de la récrimination que le soleil revenait dans un ciel tout bleu. 

 

Je parviens à me percevoir, bien sûr, comme de l’extérieur, sans parvenir, lucidité paralytique, à infléchir mes actions, actions purement verbales, non pour lors mais pour toujours, le fou, contrairement à ce que l’on croit, perd le corps bien avant l’esprit, le faire avant la pensée.


Qui peut dire, aujourd’hui, qu’autrement d’avoir vu son nom sur ces pages, subît le moindre retentissement dans son existence ? Cette vision du dehors m’horrifie, bien entendu, je comprends toutes les réactions - et certaines des miennes devraient être admises - face à qui s’enferme dans ses récits, dans sa logique. De mon dedans, il s’agit de survie, ce cri, ces lignes, cette rage me prouvent à moi-même ma survie, vos passages, ici, vos lectures, me montrent, que j’existe dans ce grand silence écrasant.

La pièce de Nicolas se joue, en partie dans le noir, elle oscille entre le cirque et la danse, de très jeunes écoliers, en maternelle je pense, y assistaient. Lorsque l’un d’eux riait, parce qu’il y a matière à rire, tous, riaient et criaient ; riaient et criaient pour habiter l’espace de leur présence. Je suis ainsi qu’eux, j’aimerais rire mais le spectacle, avouons-le, manque de comique, je colonise autrement, avec ce dont je dispose, cette bile noire, corrosive juste pour mes entrailles. Vous en souffrez l'odeur. Souvenirs de ces enfants de deux ans que ma mère garde à la maison, qui joignent, ensemble, leurs cris, des cris gais, vivants, dès lors que l’un commence. J’hurle seul. De là vient beaucoup de la tristesse et tout le reste de démence. 

 

Ce mien regard extérieur (ce dedans-dehors) posé sur moi terrifie plus que vous n’imaginez, je vois moi moi-même me défaire, je vois, me voyant, aussi vos yeux et vos jugements que moi, aussi, celui du pas de côté, voit et juge aussi, pareil. Mais je n’y peux plus rien. Il y a cette phrase de Nietzsche qui va contre Descartes, quelque chose pense en moi, ce quelque chose, en moi, version avancée ou régressive, agit en moi.


Fou, je le suis aussi, surtout, de ce silence de rumeurs pesantes ou de silence tout court, qui le brise, me ramène de mon exode. Le fou, sachez-le, l’est d’abord de son exil, qui, long cet exil dans le vide, lui donne cet air hirsute, celui que j’affiche maintenant dans la barbe mal peignée des imprécations dispensées. Il effraie ce Diogène des caniveaux, sorti d'on ne sait quel malheur, parlant le borborygme, l'air agressif. Il a faim. 

Je l’ai vu, aussi, avec M., dément, sur son profil facebook, plaignant, geignant, répétant, machine infernale, emballée, incontrôlable, qui de l’intérieur de lui, mécanique fluide, lui apparaissait parfaitement sensée. Je le sais, le savais, il survivait par là, dans cet engrenage, le monde s’en éloignait, le prenait en pitié, voilà un homme perdu semblaient dire les smileys larmes sous ses publications facebook. M. devenait lui fou aussi du silence, M. se vivait aussi trahi et crevait de ce que ses tortionnaires ne se reconnaissaient pas ainsi. M. tente régulièrement de se tuer, j’ai rêvé l’accompagner, déjà, parce qu’à notre point de démence, de refus, de rejet, la mort semble la seule parole audible, le seul contre-propos dont, hélas, nous ne pourrons jamais entendre la réponse, tant désirée pourtant. 

Je sais. C'est bien le pire. Je sais aussi ce dont j'ai besoin pour secours. Ce qui ne m'est pas offert. Qu'importe les prières, qu'importe les anathèmes. Ni le Dieu, ni le Diable, ni rien ne répondent. 


La distance, devenue trop grande, ne peut plus être parcourue par la raison. Elle se trouve trop loin de moi, pantin de métal dur à remuer. Il s’effondre et son poids gigantesque d'avili lui donne l’air d’un mouvement conscient. Il chasse, lui aussi, les mouches. Voyant son effondrement, l'ombre gigantesque qu'elle professe, tous et toutes, lui prêtent une raison sensée, une conscience claire. La conscience, dans la boîte de métal a perdu le contact avec les nerfs. Au mieux, je parviens à orienter la chute. Je l'oriente pour abîmer le point, en passant par le récit, par le discours, sans jamais aller au-delà du réparable que je frôle parfois, peut-être. Je ne sais pas. Seul, seul, seul face à ces poussées intérieures, seul, seul, dans la lutte face aux marées, abandonné, toujours, dans le raffut des vagues, il faudrait, dit-on, encore diriger droit. Qui dévie dans l'orage de sa trajectoire doit être jeté aux galères. Voilà l'hymne de cette marine. 

J’observe avec vous le naufrage, de chaque côté du plateau, pour chaque grappe humaine, qui l’effroi, la peur, la pitié, l’indifférence qui monte. Il y a le suicide, ce voisin ignorant, qui à force d’être crié perd toute vigueur, comme Pierre hurlant au loup. Oubliant rapportant ce propos que le loup pénètre vraiment le village et que Cassandre s’égosille dans le vide. 

 

Monnaie de singe, qui le chasseur de mouches de la ville de Béjaïa dérangeait vraiment, les enfants le craignaient avant de le moquer, adolescents, de s’apitoyer adultes, il n’attenta à la vie de personne, ainsi que moi, parfois, la nuit, il dérangeait un peu le sommeil et quelqu’un, de sa fenêtre, lui hurlait de fermer sa gueule soussem. Puis un jour, il a disparu sans que nous ne le revoyions jamais. Les mouches l’avaient vaincu. Ou bien le monde.

 

Vous excuserez, alors, je l’espère, le triste héritier que je suis, continuant, à troubler au mieux le sommeil, que votre regard mûrisse et s’amuse comme devant ce burlesque malgré soi, je chasse les mouches imaginaires. Le givre ne laisse aucune trace. 

11 avril 2023

Lèpre.

Dans la ville des chasseurs solitaires, une jeune adolescente se pend dans la grange familiale. Lorsque je pense à cette mort, que je me souhaite en ce que, bien exécutée, elle tue, je m’inquiète toujours de mon habileté. La perspective que cette corde, d’un noeud mal coulé ou d’un support trop fragile, me verrait m’effondrer plutôt que mort, la nuque douloureuse, la position ridicule d’un pantin sans ses fils, couvert de plâtre, travaux d’une vie échouée, blanc, romain sous Néron, l’orgie en moins. 

 

Savoir mourir requiert un art saltimbanque, qui pouvait le deviner avant sa première aventure, la traversée de ces jungles, la machette aiguisée, le compte exact et tout prodigue des comprimés, l’eau dure, le pont haut, le train rapide. Il faut filer à toute allure. 


Le premier suicide, je le comprenais aussitôt que j’y renonçais, entraîne tous les autres. Une porte que l’on ne savait pas s’entrouvre, un jour, bayant, nous patientons, devant, attendant d’y entrer.

 

Il en va ainsi de la plupart des transgressions, la première des tentatives offre un permis de recommencer, elle déleste, cette première traversée, de tout ce que l’acte possédait d’imaginaire et de fantasme, il trouve, alors, sa forme pure, dure, que, désormais, nous façonnerons à l’image de notre vie, de notre désir. Il en va ainsi du meurtrier, de l’adultérin, du tricheur aux cartes ou aux jeux-vidéos. C’est la première fois, aboutie ou non - et dans le cas du suicide la première fois ne peut être que la dernière, qui permet les suivantes. Le terme en est l’abolition, le meurtrier l’arrestation, le tricheur le goudron et les plumes, l’adultérin le divorce, le suicidé la mort, singulier, celui-ci, que sa transgression, menée au bout, l’accomplit et ne l’en détourne pas sauf, si, happé par les méchants, on le met aux fers chimiques de l’hôpital psychiatrique. Le suicide est la transgression la plus juste parce qu’elle concerne son propre corps.

 

Le suicide, je le pensai toujours calmement, à ce calme, aujourd’hui, s’ajoute une véritable mesure, un professionnalisme technique, breveté, que jusqu’alors j’ignorais. Il ne se présente plus seulement comme avant, carrière possible avec son degré d’abstraction qui le confond avec le rêve, le fantasme et donc le non-faire, il se présente comme futur permis. Il existe un écart, inconnu avant, entre le permis et le possible, découverte ajouta,t à l’acte une dimension de justice qui, auparavant, n’importait pas. Ce qui, nourri par un égoïsme indifférent, apparaît aujourd’hui légitime et alors plus sûr.

Je sens, en moi, comme un cancer ou un buisson ardent, les suicides monter, je les sens sans les redouter, ni résigné ni impatient, attendant la prochaine impulsion, la mauvaise nouvelle qui suivra, la déception ou la trahison. J’attends un événement, ici, parce que la gravité du geste demeure, je dirai l’événement. Désormais, d’ailleurs, comme pacifié ou indifférent, ne me centrant que sur la pousse de ces fleurs, métastases ou tournesols, je ne souhaite plus briser. Dans ce qui, auparavant, s’apparentait à un meurtre et aurait entraîné dans la tombe, les autres, au sens, parfois juridique (Chloé  qui, elle, devra rendre des comptes), rendant leurs vies impossibles ou presque, par l’humiliation qui en aurait résulté, pour Esther, H., Marine Simon. Les gens oublient, trop facilement, leur passé et les marques que celui-ci laisse, se croient, à cause de ces amnésies, protégés. Terrifiante, la vie, parce que des actes - je ne parle pas de moi - innocents peuvent, déplacés dans d’autres contextes, présentés à qui devrait les ignorer, briser de honte. 

 

Dans le manga Kingdom, dans la Chine féodale, le personne de Shou a vu son visage, enfant, brûlé par un aristocrate pervers, il dissimule, en permanence son visage sous une cagoule pour s’épargner le regard des autres. Pourtant, lui, innocent de l’immonde blessure, la porte avec honte, et, chaque fois qu’il expose ce visage, déplore, tristement, que les réactions, jamais ordinaires, soient de répulsion ou de pitié. Or, pourtant, cette honte de ce qu’il est une victime le force à cacher, ce visage défiguré, son passé qu’il porte. La marque. Nous devrions briser la honte. Je repense avec un peu d’effroi à ce que la première inquiétude de Marie-Anaïs ne fut pas pour moi ni pour l’autre, qu’elle fut pour la réputation et la crainte que tout ceci soit porté à la connaissance de sa mère. Ce premier réflexe, ce premier mouvement racontait déjà la suite, ce n’en était pas le prologue mais la chute. 

 

Aucune vengeance ne m’anime plus, cette route, nouvelle, ouverte, avec ses cordes ou ce vide, saut à l’élastique sans l’élastique, s’est vidée du reste du monde. J’y vis, côtoyant l’acte en suspens, l’événement a déjà eu lieu, c’était le 1er mars, ce décret qui n’attend plus que son paraphe, sa pompe, son rite.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8 avril 2023

Noyé

Lorsque je relis ce que j’écris, depuis quelques semaines, je trouve les textes assez pertinents, parfois fins, psychologiquement pertinents lorsqu’ils traitent des individus. J’y vois aussi, c’est le tragique, l’expression d’un fou, fou, celui-ci, qui perd-ît le contact avec la réalité à cause de tout ce qui, auparavant, lui semblait juste et bon et droit, tout ce qui avait un nom et non un autre, que tout ça, en même temps s’est aboli et comme cet effondrement ne suffisait pas, un monde, par dessus, plein de figures voraces, s’y substitue. 

La parole du fou, soudain, fou, oui, celui qui traverserait les siècles, gardant les mêmes yeux, les mêmes gestes, la même langue et qu’on déclarerait fou du dernier registre parce que ses propos, démodés, ne correspondraient plus à l’époque.

Fou, paroles du fou furieux, s’agitant, comme dirait on sûrement jeté dans la fosse aux lions, le condamné s’agitant, fou, oui, celui qui face aux monstres tente de ruer. Son sort promis, cet arrêt, que n’aurait-il dû s’y plier. Or

Je me relis, un fou, qui se débat, lucide dans tout le vain des gestes. M, je le sais, se débattait pareil, dans la vie, dans la Loire. 

8 avril 2023

S2.

ED90CA49-6CD8-407C-9D17-A71EB11FC47D

 

 

S2, que j’ai rencontrée à l’hôpital de jour, durant ce temps atroce - si solitaire - où la quétiapine diffusait en moi son sommeil croupi, me suit depuis quelques jours sur Instagram. S2, est une fille plutôt jolie, qui souffrait d’anorexie mentale qui, celle-ci, la mena au bord de la mort, sauvée de justesse par l’institution médicale et par F., son compagnon, 40 ans de plus qu’elle. Couple, qui, de l’extérieur, elle jeune fille de 28 ans et lui homme passé deux fois, semblerait un de ces couples tout en laideur, de domination et d’emprise psychique, or, F. et S2 sont devenus leurs conditions de survie réciproques et, tout jugement extérieur, parce que trop prompt et systématique - ce que nous appelons désormais ici le simonisme - les condamne d’avance, sur leur passage, toujours, bruisse un vent nuisible. 

 

S2, vient d’une famille bourgeoise, elle se met en scène dans ses story ou dans ses réels (elle ancienne captive de l’institution médicale, lieu de déréel) en tant que blogueuse de mode. Elle emprunte aux influenceuses les poses, mime leurs attitudes, leurs lieux de consommation, emploie la même foule de # qu’eux pour mieux référencer - dans l’inutile déluge - ses posts. Elle écrit, dans sa bio, au-delà de sa nouvelle occupation de blogueuse de mode ; j’apprends à vivre. Comme si, à cause de l’enfermement, elle vivait - avait vécu - dans une dimension voisine de la nôtre, dimension alentie, espace ingérant les neuroleptiques. Son monde aujourd’hui montre des marques arriérées et démodées. Non de ce démodé vintage qui contient sa part de style, dans son originalité assumée. Démodée, alors, en ce qu’elle croit et veut se conformer pourtant tombe à côté. Cette petite dissonance, large assez pour rendre le tout odieux.

les enfants, lorsqu’ils imitent leur idole, le plus souvent, reprennent d’eux les signes les plus extrêmes, la coupe de cheveux, la forme des vêtements, mais il s’agit de versions excentriques, ratées pour ceci, ou diminuées de leurs idoles. Le cas de S2 en diffère ; elle copie au passé. Son monde, cet enfermement, donne à tout son être du retard quand elle souhaite s’incorporer au monde, grumeaux, quelque part, elle demeure malgré tous ses souhaits, à la surface glaireuse. La lumière de ce monde, cette lumière évidente, comme celle du soleil, lui parvient avec retard. 


S2, boit des cafés de chez Starbucks, tourne sur elle-même, joue enfantine, provinciale en quelque sorte, province reculée même du bocage Morvan elle paraît, cette campagne, paraît rurale. S2, pose la main sur sa bouche, dans un geste qu’elle aimerait léger de provocation et qui ne se montre que grossier et gênant. Elle ne sait pas suggérer parce qu’elle emprunte aux autres une grammaire inconnue, je ne perçois d’elle que la syntaxe erronée. Revenant à cette idée de province, elle constituerait le prix de choix, d’un représentant de commerce du XIXème siècle qui n’aime rien que, promettant la grande ville à l’ambitieuse aubergiste, trousser sa naïveté. Parce que S2 est jolie ou, j’aimerais dire, était jolie, de se confondre avec un temps qu’elle comprend mal, de se dissoudre dans le banal où, d’y jurer bruyamment, elle apparaît odieuse, hors-sujet. 

 

S2, surtout, dans cette attitude désespérée, tente d’être au monde, se réapproprier ce corps qui faillit périr de dépérir, elle l’investit, superficielle, forcément, avec ce qui en elle, depuis enfant, jeune fille bourgeoise, jolie blonde aux clairs, française très de souche, on lui promettait de destin, enchante le monde, attire les regards vers toi, ta valeur se mesure aux yeux posés sur toi ou, aujourd’hui, à tes followers. Il lui reste, encore, du temps, que je lui souhaite beau. S2 suit 1500 personnes et compte 500 followers. 

 

Parce que pour S2 être normale, surtout, c’est être vivante, refouler tout loin la douleur ancienne, la mort qui guette et qui dans les guêtres nouvelles étouffent. Alors, que sa normalité espère aussi les suffrages des autres, quoi de plus normal, elle cherche à exister. Trouver chair. 

Publicité
6 avril 2023

Perversions.

Reconnu fou officiellement et condamné d’office à cette posture on me prête, dans le même temps, le titre de manipulateur en chef comme si, entre ces deux positions, une contradiction insoluble n’existait pas. Evidente, pourtant, qui, fou, commet des actes irréfléchis, ne peut agir que de pulsions en pulsions, ne saurait être manipulateur ou, alors, seulement le pire, le plus maladroit, le dernier des derniers en la matière.
Fou proclamé on m’imagine aussi le plus vil et le plus méchant et si, vil et si méchant, fou tout à fait, irraisonné, si vil et méchant Pauline ou Maxence tous les autres grisatres auraient vu les images en mouvement, entendu, ils auraient su, or même le jour que je me tuai sans mourir en entier - parce que du suicide tenté nous mourons à nous-mêmes qui s’y essaya le sait, connait cette brèche ouverte en soi - jamais je n’aurais exposé à ce monde là ces choses là. La justice, le sentiment de justice, voilà ce qui m’habite et avec quoi je me bats dans l’indifférence générale et si, tué, j’exposais, alors, aux accusateurs et calomniants, tout mon dossier, je le limitais à ces coupables là, désolé, bien entendu de ce qu’il en résulterait de dommages collatéraux. Le fameux je suis traumatisé d’avoir vu ça. Le traumatisme, celui-là second et non dérisoire, je le subis aussi et, ceci, exposait, combien en plein, moi, je ne mens pas. Que je peux soutenir, par des éléments objectifs mon mien récit.
Fou, pourtant, je limitais, autant que je le pouvais, les dégâts, je posais, encore, à ce moment de ma mort une borne tandis, même que j’allais, moi-même, en dehors du borné. Je ne pouvais pas aller jusque là. A défaut d’avoir été entendu et écouté. Pourtant. Je laissais sur le blog ce lien où tout existait pour que mes parents, abattus, puissent, s’en saisissant, se venger de ceux et celles qui manquèrent et truquèrent. Que, dans leur désespoir, ils puissent s’accrocher à quelque chose que la justice déniée, ici, moi vivant, ne laisse aucun espace respirable désormais, à celles et ceux, dont je sais aujourd’hui les tristes manoeuvres et combien, la dénonciation ne naquît pas vraiment du simple esprit de H. mais fut bien conditionné et incité jusqu’aux mensonges tonitruants.
Pourtant, oui, fou, méchant, manipulateur, tout imbibé des contradictions les plus atroces qui vous permîtes de me fouler autant que le peut une foule, pourtant, oui, je n’irai pas plus loin que ce que je dois. 

5 avril 2023

Baiser.

Nuit étrange et tourmentée, solitude, sentiment de solitude. S. m’a demandé si elle pouvait passer. Alcool en abondance et à jeûn. Distance étonnamment bien tenue d’elle à moi. Puis, l’accès de S. qui veut baiser et pas moi, qui insiste pour baiser et moi je ne veux pas ce qui l’énerve. Les mots étranges, pas entendus depuis longtemps, maintenant, le défonce moi, qui toujours, au-delà des mots, dans la littérature - champ d’expérimentations bien plus fécond, pour moi que le lit où je vanille - me surprend. Une langue étrange à mes oreilles celle-ci, de la violence verbale. S. insiste, très soûle et moi autant. Deux bouteilles de vin, chartreuse jaune et verte, genepi, whisky. Dans la cuisine quand je m’affaire aux moscow mule, S. mate mon cul, elle dit, qu’elle mate mon cul. L’alcool la rend lubrique, folle de désir qui, frustré, se muera bientôt en violence sourde. Violence du désir, d’abord, celui des mots exigeants, du baise moi, du défonce moi, elle veut, dit vouloir être prise. S. me plaît mais je ne veux pas baiser tandis que S. insiste jusqu’à la crise, jusqu’à devoir lui dire, à six heures du matin, de partir, elle hurle et tempête dans l’appartement en cherchant ses vêtements. Je voulais dormir, elle, allongée près de moi, nue, ne voulait pas dormir. J’enregistre, pour lui exposer demain, sa crise, dix-sept minutes d’un audio coupé en deux. Deux crises successives. Alors S. part. Je connais son tempérament, après son départ, sans mes lentilles, je tatônne sur la table, l’appartement pue le tabac, elle fume vingt cigarettes, en partant elle prît la bouteille de chartreuse. Comme ça. Par vengeance. Comme signe de mécontentement. Comme protestation. Puis, sommeil, moi, quelques messages échangés pour dire que je ne suis pas fâché, S. qui venait pour me secourir de solitude et qui, malgré la fin étrange et bizarre, par sa présence, me protégea de ces nuits infernales, répétitives et mécaniques qui m’agonisent depuis des mois. Sommeil sans rêves, coma de quelques heures, le réveil sonne une première fois à 10h57, je le règle pour 11h30. Un expert passe à midi pour évaluer l’indemnisation du dégât des eaux de l’appart’. Café, douche, je range rapidement, des cigarettes partout, le briquet d’adolescente de S., oblongue et bicolore, une odeur tenace de tabac, mes cheveux empestent, je me débarrasse des mégots, main tremblante des grosses cuites, pas de gueule de bois. Je pulvérise dans l’appartement la bombe aérosol d’huiles essentielles, l’odeur de tabac, la cendre, cette ombre de la soirée d’hier, se dissipe. S., suce bien, sait faire jouir, y compris les garçons compliqués comme moi, par là et, tentait, hier, pour négocier le défonce moi, de me sucer jusqu’à jouir or, je ne voulais pas, malgré la promesse de ce rare plaisir pour moi et ma mutilation génitale. Je bande sans effort, le moindre frôlement m’excite, mécaniquement, je bandais sans vouloir baiser, mon corps réagit sans concerter ma tête.


S., en gueule de bois, crise, j’en ai l’habitude depuis des années, toute la matinée reçue une salve d’injures, le feu roulant que, chez elle je redoutais tant, jadis, qui aujourd’hui m’indiffère, parfois je me laisse prendre et commence à me défendre, tandis qu’il suffit d’accueillir ce désordre des nerfs, puis ça passe. Elle débonde, ici, j’évacue. A cette heure-ci pas encore reçu ses excuses qui, je le sais, ne manqueront pas. Avec S. il ne faut jamais se défendre parce que, comme dans toutes les situations sociales, nous trouverons toujours des reproches d’apparence légitime, d’eux elle se saisit pour justifier sa colère et ses caprices. Les raisons se contentent de les habiller d’un peu de raison. Se défendre revient à les accréditer et tomber dans la spirale sans fin. S., dramatise à l’infini, aime les poses dramatiques, vous dira que, par exemple, j’ai parlé de ça avec F. qui dit que, Même X pense que. Cette nuit elle ne manqua rien de son rôle éventail.

Dans l’appartement, les vêtements roulés en boule, de S., son pull rose, sa jupe (?!), son châle 30% cashmere son parfum puissant. Je lui écris tu as laissé plein d’affaires elle répond je sais, je suis rentré cul nu. D’où la présence de la jupe. Sa bouteille d’eau évian. J’imagine S, rentrer chez elle, en uber, cul nu, la bouteille de chartreuse dure, qui défonce comme moi je ne voulais pas. Etrange le pull la jupe, un fantôme de la nuit, le corps sans matière ni violence, trace ou essence, de S.
S. dit je ne veux plus jamais te voir. Caprice commun de S. 

4 avril 2023

Saint-Simonisme ou étude de la lâcheté morale (1)

Du Saint-Simonisme ou Brève étude de la lâcheté en matière morale.

Partie I : Aspects Théoriques

(brouillon)

 

 

Ma situation actuelle m’expose le monde contemporain et le portrait psychologique que je peux dresser de celui-ci. Marine Simon, dont je parle en abondance, est un produit type de notre époque de, justement, en incarner aussi sa limite - au sens mathématique du terme.

 

J’avais, bien avant que Marine Simon ne se mette sur le passage de ma vie à moi, déjà pensé son cas. Marine Simon cristallise une époque dans son combat, en tant que femme, contre les violences sexuelles et sexistes et, plus généralement, d’un féminisme de luttes. Marine Simon cristallise aussi autre chose, plus grave, elle possède en elle une idée de la justice et d’une justice qui se rend sans rendre compte à rien ni même…à sa propre idée de justice. Purges staliniennes. Qui, parce qu’animées d’une idée de bien autorisent à leurs autrices toutes les sanglances. Si les principes du côté des justiciers déclarés sont suspendus il se trouve, qu’en miroir, les limites du côté des condamnés putatifs, le sont autant. Seul un état de guerre en peut résulter. Une guerre totale.


Marine Simon m’intéresse en ce qu’elle présente - sans prétendre ici émettre un diagnostic - certains signes du spectre autistique, son incompréhension - admise par Marine Simon-même - du second degré et de l’implicite, son application de la dernière rigueur des principes moraux auxquels elle adhère y compris lorsque, comme nous le verrons, l’application rigide de ces principes entraîne mécaniquement leur destruction pure et dure.

 Disons, pour l’étendre plus loin, que Marine Simon se fixe des maximes qu’elle applique au monde sans nuances, sans l’acte de traduction nécessaire, pourtant, pour donner à la vie sociale sa couleur étrange et, tout en même temps difficile. Difficile parce que forçant à une lutte intérieure, à l’inquiétude de mal faire ou de se tromper. En bref, comme la philosophie - discipline, on ne le croirait pas, que Marine Simon étudia - requiert le questionnement, la justice requiert le doute. S'en dispenser resort nécessairement à l'idéologie.

Cette nuance, qui sent parfois la merde, parfois la rose et parfois l’air tout simple, est la vie. Refusant la nuance, c’est d’oxygène que l’on prive l’humanité.

 L’exemple type, j’en parlais précédemment, tient au jour que Marine Simon a informé MA des accusations qui me visaient en prétendant, alors - y croyant sûrement même - avoir mis en balance deux intérêts. Celui de la victime H., qui aurait préféré que personne ne sache rien, et celui de son amitié pour MA. Marine Simon a alors tranché, à fort coût selon elle, en faveur de l’amitié. Nous pourrions voir, enfin, Marine Simon accablée d’un cas de conscience ici, c’est à dire d’une douloureuse interrogation, or Marine Simon n’a pas réellement tranché. Elle n’écrivit à MA que parce que moi, déjà, je savais, et qu’elle s’apprêtait, MA, à le savoir. Le message de Marine Simon adressé ce jour à MA, ne laisse aucun doute à ce sujet « tu es peut être déjà au courant par L. ou par J. ». Marine Simon a utilisé une situation dépouillée de tout enjeu pour se donner l'air  d'un cas de conscience. Or
Elle n’a, toujours pas, tranché, donc choisi, jamais. Disons que son cas de conscience est celui du tueur qui se demande s’il doit tuer sa victime avant ou après dîner.

L’un des motifs, j’y reviendrai plus tard, qui conduit Marine Simon, et d’autres de sa trempe (je pense à X.) à appliquer radicalement et sans concession les maximes qu’ils se choisissent tient à ce qu’ils font peu confiance à leur jugement in situ. Et, plutôt que de se voir abusés, préfèrent simplifier le réel à l’extrême d’où, en ma situation particulière, le refus catégorique et absolu de Marine Simon d’échanger avec moi, malgré, il faut le dire, de claires malvoyances et trucages de sa part. Dont certaines - j’en parle avec l’avocate - relève de qualifications juridiques. Refus de Marine Simon qui se motive, d’une part, par sa peur d’être dupée à cause d’une rhétorique très habile ; d’autre part, là nous entrons dans la lâcheté, de voir mis en péril un édifice purement théorique, en somme son refus de permettre l’entrer de l’humain là, où, trop à l’aise avec le concept, elle pouvait purger. Puis se rendormir, toute tranquille, ou, si insomnie - Marine Simon en vécut de douloureuses et assassines - centrée exclusivement sur elle-même.

Au sujet des qualifications juridiques je sais, parce que le plug-in qui me permet de connaître les c/c et les screenshots m'en informe, que Marine Simon ou d'autres s'imaginent, ainsi, pouvoir ester contre moi. Je ne peux autrement que m'en réjouir puisqu'alors - enfin - mon récit se libérera que, surtout, à mon tour je pourrais mettre en oeuvre, judiciairement ce que, pour l'instant, je dois laisser en sourdine. Il vous faudra toustes, discuter avec votre "corbeau" plus idiot que ses consorts corvidés tant il vous trahit par sa loquacité. 

 Y., lorsque j’évoque la situation actuelle, tranche dans la défaveur la plus absolue vis-à-vis de Marine Simon. Ce à quoi je ne peux adhérer en entier parce que je sais qu’aucune malice ne motive Marine Simon. L’objet de son mouvement ce n’est pas la vengeance, pas la haine, pas la revanche, Marine Simon est animée, sincèrement par la justice, une justice cruelle rendue par, je le préciserai plus tard, un être lâche, la lâcheté de Marine Simon, lâcheté morale y compris, dépasse de mille coudées son sens de la justice et de la morale.

Or, Marine Simon ne peut reconnaître ce qu’il y a d’absolument immoral et contradictoire avec même les maximes que Marine Simon se fixe et fixe en Marine Simon. Marine Simon ne discutant qu’avec des gens en accord avec Marine Simon et, qui loin, en réalité, de défendre les idées de Marine Simon défendent la personne de Marine Simon, ainsi, Marine Simon protégée par des discours avalisant les siens, Marine Simon se pense juste. Comme les jurés des procès staliniens. Marine Simon n’a pas ou non raison, Marine Simon est raison. 

 

L’enfer, Marine Simon le pave d’un carrelage bariolé, alternant les dalles de bonnes intentions et de rigidité morale. Si, peut-être, Marine Simon vernit certains de ces carreaux de sa satisfaction morale, il ne s’agit pas seulement d’une bande superficielle mais d’un principe que l’on image de survie et qui, de survie, porte aussi en lui son meurtre. Me mena, moi, par silence et rigidité - effilée la rigidité injuste comme un pal - à la mort et à la cisaille des trains. 

 

Je m’attarde sur le cas spécifique de Marine Simon justement en raison de sa singularité, en ce qu’il me permet de dire du monde. Si, par exemple, je ne m’attarde guère sur cette autre fille, Esther, dont j’ai déjà mentionné le nom c’est qu’elle, toute pleine de malice et de frustration, ne vaut pas plus, pas mieux que l’injure. Des comme ça toutes les époques en ont plein les décharges. 

 

Je me souviens n’avoir jamais entendu Esther parler positivement des absents. J’ai, une soirée, dû quitter mon salon parce qu’échangeant avec M-A, elle ne cessait de médire et, parfois pire, ce qui lui valut au moins deux - dont j’ai connaissance - ruptures amicales, trahir tous les secrets qu’elle sait. A cause de son histoire personnelle, elle se saisit de mon affaire pour éructer, je ne trahirai pas ici son atroce jeunesse, son enfance gâchée. Elle n’en demeure pas moins une coupable, 

 

 

Nous devons maintenant faire un détour par le genre pour expliquer comment, hors les cas de conflit - comme actuellement - les traits autistiques - aussi parce qu’ils sont peu marqués - de Marine Simon lui permettent d’exceller socialement. Les femmes, par le retrait qu’on leur impose, sont des observatrices aigües de la comédie humaine, position privilégiée et contrainte qui, par nécessité de survie, les force à s’adapter au système de domination en place. Cette mécanique, étendue aux traits décrits chez Marine Simon, lui permet de s’adapter, de façon plus globale, aux exigences sociales. Système plus large, plus total que le simple partriarcat mais fonctionnant, aussi, avec ses règles, ses implicites, ses comportements adéquats, pertinents, valorisés ou proscrits. Système dont nous percevons, la plupart d’entre nous, les règles d’instinct sans, ou rarement, les interroger parce que ces conventions - davantage encore que ses règles, même pour les inadaptés, ne forment pas une barrière au monde, pour ainsi dire, la plupart, nous ne les voyons. 

 

Cette affirmation je ne la sors pas de nulle part, il se trouve, qu’en effet, le TSA se trouve largement sous-diagnostiqué chez les femmes à cause de ce qu’elles semblent tout à fait conformes socialement. Conformité née, en réalité, d’une capacité d’adaptation supérieure, entraînée depuis l’enfance, pour qui, femme TSA ou neurotypique, revient au même. Les minorités disposent, c’est un autre sujet, de ce qu’on nomme le privilège épistémique. 

 

Le cas de Marine Simon, ici, est exemplaire en bien des aspects que je vais tenter de détailler, je connais Marine Simon depuis de nombreuses années désormais et je l’ai vue, au fur et mesure du temps passé, développer ses compétences sociales, acquérir des aptitudes de premier ordre pour s’insérer habilement dans tous les espaces et, plus que d’y tenir un rang, s’élever au-delà de la place moyenne - sans régner, Marine Simon ne vise aucune domination. 

 

Aptitudes et compétences dont elle ne se trouvait pas dotée naturellement. Il s’est agi d’un apprentissage quasi-conscient, favorisé par d’excellentes capacités d’observation et une envie, très nette, de conformité - qui ne doit pas se confondre avec conformisme. Conformité pour ne pas dépareiller et, ce faisant, paraître ultra pertinente. 

 

le fait d’être jolie, évidemment, n’est pas étranger à l’affaire, la beauté, comme l’ont montré d’effroyables études, dispose autour de l’individu un halo qui le protège et le favorise. Mais la beauté ou non de Marine Simon est secondaire, en réalité, ne concerne pas la mécanique qui l’anime mais seulement, la facilité d’intégrer tel ou tel groupe. Le fonctionnement eût été le même, plus lent peut-être, mais identique, forcément.

 

Marine Simon ne dispose pas en propre de ses actions, Marine Simon n’en jouit pas d’instinct sauf, à force de répétitions, faire du geste mécanique, comme tisserande, une seconde nature. Si, dans les premiers temps de sa vie, ce manque d’intuition donnait régulièrement à Marine Simon un air hors-sujet, Marine Simon sut rapidement y pallier par, d’abord plus jeune, ce qui parût une timidité et qui, de façon inconsciente évidemment, tenait d’une dissimulation, puis par exercices et expositions à la vie sociale. Chanceuse, en ceci, 

 

Il ne faut pas croire que Marine Simon cherche à manipuler elle compense de la sorte un défaut congénital qui n’est pas une impossibilité à ressentir, comme chez un psychopathe, mais une difficulté à traduire ses ressentis en gestes et en actes adéquats. Elle a, aujourd’hui, parfait son modèle jusqu’à une certaine perfection dont, il faut le dire, et c’est pourquoi elle m’intéresse sans que je la fasse voisiner immédiatement la curée, Marine Simon ne poursuit aucun intérêt égoïste. Ou, si égoïste, qu’elle ne pratiquerait pas, de façon consciente, au détriment des autres. Cette capacité elle ne l’emploie pas aux dépends des autres mais, surtout, à son bénéfice et à sa survie.

 

Elle passe aisément pour une amie formidable et il serait injuste de lui dénier cette qualité, elle remplit toutes les cases mais, justement, remplit les cases ce qui lui interdit, aussi, de traiter toute situation exceptionnelle, tout débordement. Si son écoute peut fasciner c’est qu’elle correspond à un idéal d’écoute, elle donnera, en ces circonstances peu de conseils inventés, répétera, en les adaptant, ceux déjà valides et validés - nous comprenons ici son appétence pour la psychanalyse par exemple ou cet autre livre - que j’ai lu pour ce billet - pour en finir avec le ressentiment de Cynthia Fleury - bavardage apolitique.

 

Un trait caractéristique de ceci, de ce qu’elle joue des rôles réside en sa quasi impossibilité à mélanger les groupes auxquels elle appartient. Cette étanchéité n’est pas absolue mais elle est radicale. Il s’agit d’un principe qu’elle peut, pour justement le cacher - il n’a de validité et d’efficience que de son invisibilité ; sa révélation entraîne son abolition - tempérer. Sa personnalité, cohérente prise dans chaque groupe, se révélerait tordue dans un brassage plus large parce que sa personnalité ne se confond pas avec un intime, un je, il s’agit de performances extrêmes, de persona jouées radicalement, de Marine Simon 1 Marine Deux Simon Tre Marine Simon ; Marine Simon etc ou

 

Marine Simon passe sincèrement, du groupe des philosophes cathos, au groupe des poètes de celui-ci aux aventuriers de la nature. Marine Simon manquerait-t-elle de convictions ? Non, comme je l’écrivais Marine Simon se fixe des maximes et s’y tient, certaines transcendent les groupes d’appartenance, leur expression, seulement, concernant le groupe changera de formes. Mais c’est que cette transcendance est aussi un signe de ses appartenances parce qu’elle peut produire le récit de ses refus et, donc, inscrire plus profondément, dans ses groupes moraux, son appartenance. Seulement Marine Simon pose une tache sur ses relations en ce qu’elle délaisse, plus facilement, celles les plus installées ou Marine Simon opère une pondération permanente entre les différents groupes qu’elle investit, accordant toujours la primeur au plus récent et, parmi ceux déjà constitués, la majeure partie de son temps aux plus intéressants matériellement. Ce n’est pas l’aspect le plus joli. C’est aussi le plus ordinaire. A la différence des autres humains, Marine Simon y excelle ici encore et parvient, à donner l’air de, auprès de quiconque, faire de son mieux, faire de sa compagnie même, un privilège, j’apprécie l’artiste. 

 

Alors pourquoi tout ça ? Pour conclure, enfin, sur l’hypocrisie, la lâcheté et la cruauté de Marine Simon qui, toutes ensemble, contredisent tout ce que Marine Simon prétend être et dont elle ne se garde, miroir réel parce qu’atroce, non en s’interrogeant sur le bien fondé de ses actions, mais en cherchant, dans ses groupes d’appartenance, la validation. Il ne lui importe pas de savoir si elle agit bien vis-à-vis de ce qu’elle a édicté elle-même mais si le groupe - les groupes - la confortent dans son idée. Elle a des principes mais peu de valeurs. 


Marine Simon prétend rendre la justice, s’indiffère des effets de cette justice, pire, alors qu’elle dispose entre les mains de possibilités d’émergence de la vérité elle s’en détourne sans chercher, avec personne, aucun moyen de justice. Pourtant, dans un cas de violences sexuelles, une immense partie de féministes à quoi elle adhère, déplorent que le traitement judiciaire du viol ne permet pas le traitement adéquat de celui-ci, c’est à dire l’établissement d’une vérité cohérente, avec ce qu’elle doit porter de conséquences douloureuses pour chaque partie.   


Marine Simon se cache derrière la volonté de qui plaint et se déclare victime. Marine Simon se dépossédant ainsi de toute agentivité propre. Marine Simon se dispense de cas de conscience en prétendant respecter un principe supérieur croire les victimes. Comme si ce principe possédait une valeur absolue. Comme, si, surtout, ce principe en était réellement un. Or il ne s’agit pas à proprement parler d’un principe moral, au mieux d’une règle qui vient suppléer un défaut historique : la non croyance des victimes. Cet énoncé repose, donc sur ce présupposé « les victimes ne sont pas crues, il faut les croire absolument ». Or, il est impossible, pour ne pas dire complètement fou, d’imaginer que les victimes disent absolument la vérité et toute la vérité. Croire ceci et l’appliquer comme Marine Simon - pour les motifs déjà exposés - engendre des conséquences extrêmement graves et périlleuses. Parce que l’application rigoureuse de cet énoncé n’a de valeur que si, en effet, la victime, à un quelconque moment, n’était pas crue ou battue en brèche. Je ne crois pas, qu’ici, ce fut jamais le cas. 

Marine Simon n’a donc pas su tirer toutes les conséquences de ses propres principes. Nous menant jusqu’à une série de drames dont j’ignore, encore, jusqu’où ils retentiront.

Je suis fatigué. 

 

Ainsi voilà Marine Simon, petit éloge de la morale. La deuxième partie illustrera ce que j’ai pu, depuis un peu moins de dix ans, observé. Un Saint-Simonisme en acte celui-ci. Parce que Marine Simon a aussi une histoire, a aussi un visage, se détourner du miroir peut faire perdre la face. 

1 avril 2023

Limites

8BD1B248-80CF-41EE-88BE-CD66B6316680

1 avril 2023

Loïs

07B724D0-6C56-4152-BD0D-7BC79D35F5EB

406142DE-74AC-408C-AB17-C6EA12085F3C

F96ADA70-6DEB-42C6-A0AF-FCDFF5C9FE98

2B8CB719-A163-4E3C-9288-AB5F0DC29B24

621EA2FF-CF20-44E2-BEBE-BB00C15BF0CC

Je finis l’épisode où Loïs se venge de celles, affreuses, qui harcelèrent, moqueuses, son fils Reese. Reese, atonique dans son lit, incapable d’autre chose que pleurer et pleurer, Hal, son père, presque s’en félicite, puisque les premiers jours de sa douleur, humilié, il n’émettait pas le moindre son. Reese, malheureux, que son frère doit laver parce que les plus simples gestes lui sont devenus obscurs, il a régressé anté-naissance et, au lieu du liquide amniotique chaud, il baigne dans une mare de douleur. 

 

Loïs affronte un cas de conscience de se surprendre, soudain, prendre du plaisir à ce qu’elle fait, à ce que la vengeance, en tant même qu’acte violent, la satisfait. Si je reviendrai, ensuite, par moi, il me faut ici un détour concernant qui moi me heurte avec, pour qui sait, l’injustice que l’on connaît. Lorsque des personnes agissent au nom du bien trop souvent ces personnes - je pense ici à Marine Simon ou Esther - se déchaînent, considérant qu’une juste cause permet toutes les violences, le renoncement à toutes les normes morales qui, en dehors de ces circonstances, auraient cours - ces mêmes personnes, d'ailleurs, s'indignent sûrement de ce que l'on veuille, par trop souvent, dépolitiser le sexe, lieu et pratique réservés. Un état d’exception de la morale qui devrait, pourtant, interroger en ce que, justement, un acte moral pour être moral vraiment, doit s’aborder avec prudence à cause de ce que, se prévalant de la justice et du bien, ses conséquences doivent porter bien et justice. Toute précipitation entraîne chaos. Prudence nécessaire. Sans quoi il ne s’agit plus que de cruauté et, in fine, l’objet ne devient plus la justice ni même la vengeance, qui en est la forme diminuée, un homonculus de justice, il devient le sadisme. La morale, ici, permet d’assouvir un vil désir et non d’atteindre la justice que, pourtant, on promettait d’accomplir. C’est la phrase de Marine Simon « Je ne dois rien à Jonathan » peut-être, effectivement, à moi rien, à toi, par contre, à tes actes et ton système moral, tout. Parce que la contradiction en toi porte dans son ventre des conséquences et, de les fuir, elles ne meurent pas, elles germent dans cette terre mauvaise, les fruits de ce mancenillier, je t’assure Marine Simon, ils sont vénéneux, leur ombre même est empoisonnée. Qu'on me pardonne alors, moi, de venir, peut-être des pourritures antérieures, du fumier, nourriture des porcs, que, dans tout ce désastre de fluides fécaux, émerge, moi, fruit, fleur carnivore, bien malgré moi, la baie vénéneuse. k

 

Loïs pleure devant son fils en lui rapportant ce qu’elle vient de faire, ces trois filles que, chacune, elle a torturé en visant ce qui leur était précieux. La première ses cheveux parce que fière de ses cheveux, la seconde, amoureuse de sa collection de poupées, les décapita toutes, la troisième la faisant passer auprès de ses parents comme une salope qui va se faire baiser partout et par tous. Loïs, en larmes, annonce à son fils ses récentes manoeuvres, désolé d’elle même de trouver dans ces actes un exutoire à autre chose que, seulement, consoler son fils. Elle s’en blâme, se reproche de cette forme tordue d’amour, regrette de, simplement, n’avoir pas écouté, juste, les sentiments de son fils de ne lui avoir offert que cette consolation égoïste, ainsi. Au lieu de l’attente muette. Reese, reprend vie. Il ne reprend pas vie devant le cas de conscience de sa mère. Il reprend vie d’obtenir une justice, de se rétablir dans le monde quand il croyait, pour toujours, se trouver du côté irrémédiable de la noyade,  un équilibre qui lui serait rendu, une ligne de flottaison, une vie dont on le privait et qui, privant lui à son tour, retrouve de la vigueur. Alors, il dit à sa mère qu’il y en a une quatrième, qu’elle sait qu’il y en a une quatrième, mais le cas de conscience s’est mis en travers, il fait obstacle à la vengeance, une autre idée de justice, de bien, de mal, apparaît. Qu’elle doit considérer, sinon comment se dire une mère ? Reese va mieux, pourtant, Reese, reprend vie. Alors, ensemble, parce que Reese ressemble à sa mère, elle le lui dit, ils contiennent en eux tous les deux une forte violence. Ils se rendent chez la dernière et accomplissent le tout de cette justice, une vengeance parce qu’aucune institution ne prend en charge ces cruautés, je me trouve à un point semblable, elle tenta, pourtant, par le responsable scolaire, d’obtenir une médiation, devant l’échec elle recourt elle-même à sa propre force, à son propre risque. Elle soigne. Se soigne. Le soigne. Loïs, contrairement à celles qui moi me firent et défirent, se pose la question, Loïs cruelle, jubilante, oui, se pose un moment la question du bien et du mal, fait parler en elle la douleur de ces filles, ce qu’il y a dans leurs têtes. Elle n’agit, à la fin, qu’après ceci, sa vengeance se fonde, d’abord, sur un principe moral, philosophique, celui du doute, de la possibilité d’avoir tort, de faire trop, elle se demande si rendre justice se fait sans conditions, que la condition soi, même, la plus minimale : s'interroger. Ces filles, agresseuses, ne se posèrent nulle question, je parle de toutes ces filles, celles de la fiction, celles, aussi, irréelles autant certes, de ma vie à moi. Elles périssent, meurent et souffrent de cette absence de cas de conscience parce que, contrairement à ce que ces autres pouvaient imaginer, il ne s’agit pas, d’avoir mauvaise conscience. 

Marine Simon, tu devais plus que tu ne crois. Si, jamais je n’attenterai à toi, de quelque façon que ce soit, parce que, après tout, ton confort moral te va bien et, après tout ce que tu as vécu dans ta vie de malheurs critiques je peux bien te passer ça. De justesse, je ne te mens pas, dans mon suicide, dans le cadavre pourrissant, quelque chose pour toi recelait, petite perle néfaste du fonds de la mort. Il y aura sur ton bonheur, peut-être un jour, un tout petit cas de conscience, comme ces grains de beauté dont on se demande, plus tard, s'ils ont toujours été là, ou si l'exposition prolongée au soleil provoque ce mélanome. Ce cas de conscience, petit plus tard, une tache de soleil, si l'on te demande, réponds que tu ne sais plus. Il faudra vivre avec. 

Margot , pareil, je peux bien lui passer, elle vécut toute sa vie avec l’idée de son sexe répugnant, pauvre coquillage mal conservé. Disons, que sa souffrance, elle, qu’importe aujourd’hui le mensonge, elle le subît au passé. Disons que c’est la forme, à elle, de justice. Sa réponse au léché flasque. 

Le léché flasque était une réponse à sa trahison. Arrêtons ici, seulement, le cycle des vengeances. Margot souci, de sa première tentative de suicide à neuf ans, de ses relations complexes et traumatisantes avec sa mère, a eu sa part de souffrance. 


Celle à qui je ne passe pas, comme de bien entendu, c’est Chloé, qui, par bonheur, sera justiciable, elle, non pas de ce qu’elle me fit, dont j’ai assez plaint dans l’indifférence générale ses agressions sexuelles, mais bien, ici, de ce qu’elle viola la loi en produisant un faux témoignage 

Pour m’endormir je lis ceci, en pensant à Chloé , ce texte ne parle que de toi, tu m’émeus ici. Dans le passage surtout puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

 

Douce berceuse, parfois, le code pénal. 

 

 

Article 434-13

Version en vigueur depuis le 01 janvier 2002

 

Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002

Le témoignage mensonger fait sous serment devant toute juridiction ou devant un officier de police judiciaire agissant en exécution d'une commission rogatoire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

 

Toutefois, le faux témoin est exempt de peine s'il a rétracté spontanément son témoignage avant la décision mettant fin à la procédure rendue par la juridiction d'instruction ou par la juridiction de jugement.

31 mars 2023

Marée Salée, Calvaire Liquide, Monstrueux Zoo,

Récente découverte de la série Malcolm in the middle dont j’apprends que le titre, en entier, n’est pas, contrairement à ce que je le croyais, le simple éponyme, qu’il y ait ajouté, in the middle. 

Loïs, la mère de Malcolm et de ses frères, me fait un peu penser à la mienne, dans le caractère, certes, dans l’allure surtout, et ce très léger strabisme qu’elles partagent.
Reese, l’un des frères de Malcolm, d’un an son aîné, vient de subir une humiliation terrible au lycée, des filles, sadiques, lui firent croire que sonnerait à sa porte une jeune fille sublime nommée Cindy, jeune fille qui admirait en secret Reese, qui l’adorait de loin.

Reese, au bruit de la sonnerie, se presse pour ouvrir la porte et découvre, devant l’entrée, sur le seuil, un porc aux lèvres peintes, avec autour du cou, un encart cindy, derrière le porc, quatre ou cinq filles, hilares, toutes jolies, jolies, pas forcément absolument, jolies comme ces filles populaires du lycée, toutes emplies de cruauté et d’aisance. Les filles le prennent en photo avec leurs téléphones portables, les premiers téléphones avec caméra intégrés, bien avant les smartphones. 

Loïs assiste à la scène, révoltée, interdite. Loïs se rend au lycée espérant obtenir l’intercession du principal qui, hilare, se propose de ne rien faire. Enragée Loïs quitte le bureau du proviseur et tombe, dans le couloir, accrochée sur le mur, une large affiche avec les photographies de Reese et du porc. Reese ne peut plus revenir au lycée humilié, le coeur brisé.
Alors Loïs se venge. Se vengera. J’ai arrêté, pour écrire ce texte, l’épisode au moment où Loïs repère l’une des malfrates et, la voyant remuer la tête, replacer sur son crâne - d’où germent les idées malfaisantes - sa longue chevelure, Loïs, murmure, l’observant par la fenêtre de sa voiture alors comme ça tu aimes tes cheveux. 

Loïs ne supporte pas, ma mère aussi, que l’on heurte les gens qu’elle aime, ne supporte pas l’injustice et que les méchantes ne trouvent pas, conséquence à leurs actes, le châtiment, n’importe lequel dès lors que, refusant la médiation du pardon, ces méchants s’exposent à tout déluge, à tout ce qu’on peut, à tout ce qu’on trouve.
Loïs se venge parce que l’injustice doit faire, pour elle comme pour moi, sentir dans la chair ou dans l’esprit - assez de la dichotomie ancienne partageant les deux - la conséquence de sa faute.
Loïs trouve dans la colère des ressources d’amour comme moi, dans la haine et le goût de la vengeance, un trésor d’amour, celui-ci, propre, qui me protège du calvaire, des perfusions, des quais pratiqués poétiquement, trop, peut-être.
Je vois cette femme se venger, venger une injustice et, non pas comme le proclamait les grecs et leurs catharsis, m’inspirant moi, mes propres drames à venir au lieu de m’en purger par la fiction. Rasséréné, encouragé, voilà mon être ici, joué à ce moment là, dans cette ville d’Amérique, qui, transatlantique, parvient, l’idée du moins, le principe, jusqu’à moi. Le câble sous-marin.
La vengeance. Vengeance venue des profondeurs et des distances.
Attention 

31 mars 2023

Marine Simon (1 bis)

Marine Simon considère qu'elle ne doit rien à Jonathan Boudina, Marine Simon n'aime rien tant que se parer des habits grands de la vertu, habits si blanc, ils ne sentent la vie ni rien qui y ressemble. La vertu sans conscience, sans mauvaise conscience, sans cas de conscience revient, vite, à une tyrannie de l’ordre. Là où la question ne se pose pas, où le doute n’est plus permis - je parle du cerveau, des principes de Marine Simon - naît un bourreau. 

 

Marine Simon vit, clownesque, sa vertu, lorsqu’elle informe M-A de l’accusation qui vise Jonathan Boudina, Marine Simon écrit, un message hypocrite conclu, comme chaque fois les hypocrites concluent, disons la ponctuation spécifique de cette sorte de malfaisant, je t’aime infiniment. Marine Simon, quand elle informe M-A, lui dit, prétend qu’il s’est agi pour elle d’un cas de conscience, que H., ne le souhaitait pas, elle dit ça comme si, hantée, toute hantée, elle ne révélait ceci que pour le bien être de son amie. Comme si l’amour pour son amie transcendait sa rigidité morale et, ainsi donc, se donne encore le rôle joli, d’une double vertu quand même elle prétend, un peu, se défier de l’ordre moral. Marine Simon préfère le confort moral à l’établissement de la vérité, pour Marine Simon, la justice n’existe qu’à la condition du bâillon, pour Marine Simon la justice n’est pas l’âpre débat qui, par la discussion, homogénéïse autant que possible les récits. Marine Simon prétend avoir agi par amitié en révélant (émue d’elle-même, dirait-elle trahissant) ce qui visait Jonathan Boudina tandis que Marine Simon ne se le permit que parce que Jonathan Boudina déjà savait et que M-A saurait bientôt. Précédant la confession de Jonathan Boudina, Marine Simon se donnait un air princière dans son agitation bouffonne. Pourtant Marine Simon indiquait à L. ou R., qu’elle n’en parlerait pas à M-A.
Marine Simon, dyslexique de la philosophie, croit, sur elle-même, écrire pure or ce que nous lisons, le mot vrai : pire.
Marine Simon pratique la morale comme le fasciste pratiquait la haine, une forme intégriste, irrémédiable donc, forcément, injuste et immorale, or, ceci, ne passe pas. Ne passe pas quand ce passe ceci sur la vie de Jonathan Boudina qui Jonathan Boudina se défend. 

Marine Simon a les mains propres parce que, toute entière couverte du sang des coupables déclarés, tout son être a la couleur du meurtre.
Marine Simon, n’aime rien tant que son confort moral et ne comprend pas que tout engagement implique sa part de douleur, que tout engagement vraiment moral, implique la nécessité du doute, puisque, sans quoi, alors monde tout parfait, c’est à dire, exactement, l’enfer. Quand chaque chose a une place univoque. Les êtres humains sont une foule de tremblants qui les croit statiques, comme Marine Simon, ne vit qu’entouré de cadavres ou de statues. 

 

 


Mieux vaut, encore, que je maintienne en vie cette carcasse haineuse, résister à l’étrange défaite, comme celle en nouvelle aquitaine, oui, ne pas tomber dans les creux mauvais, la mort trop jeune comme le premier Marc Bloch venu. Parce que sans quoi, envoyer dans l’espace, poitiers ou ces parages, dans la cour du lycée, les mots d’amour jadis envoyés, mettre sur le portail de l’établissement scolaire, les vidéos des débutantes.  

 

 

Si Marine Simon, comme elle le disait à R., ne me doit rien, il se trouve que moi, je lui dois quelque chose, or j'aime solder mes dettes. Les bons comptes font les bons ennemis. 

 

30 mars 2023

j;

J., le souvenir de J. me revient, un souvenir ancien, loin, son appartement de deux pièces à Malakoff, son petit chat, moufti, il s’appelait moufti et se surnommait Kitler à cause de ce qu’il avait au museau une tâche noire comme la moustache du tyran allemand. 


J., le souvenir de J., la première fois, l’amour, dans le parc. Elle me dit, nous buvons du vin, il commence à se faire tard, elle finit par dire je n’en peux plus parce qu’elle très trop envie de baiser. Parce que la robe se soulève, le vent chatouille les entrailles, commence, comme un doigt la belle manoeuvre. Nous marchons dans le parc, il fait nuit, je n’ai pas couché avec une fille depuis longtemps à ce moment là, nous marchons dans le parc, elle propose d’aller chez elle, et, non, nous nous sautons dessus, dans la clairière du parc, je me souviens, l’arceau des buissons, la petite entrée, un conte de fées, toujours un conte de fées, le sexe débutant par surprise. Je me souviens le plaisir et l’homme qui nous regarde, dont je croise le regard au moment de jouir. Lui. Je me souviens, la peau noire, les cheveux crêpus, les yeux un peu jaunes, pas une ivresse près.

 

Puis J. part brutalement. Elle se lève parce que je lui ai demandé une clope, elle a détesté cette scène de série B, voulait, aussi, ménager sa sortie à n’en pas douter, J., son étonnant mètre 80, qui lueur s’éteint.

Je sors, à mon tour du parc, un copain vit à côté, je l’appelle en quittant les lieux des brèves étreintes, comme, si j’y pense, ces cinémas, jadis, dans les films, où adolescents et adolescentes, apprenaient les sales caresses. J. m’écrit parce que, rentrant chez elle par le tramway, elle me vit à travers la vitre, l’air nonchalant, au téléphone, comme si, selon elle, rien n’advint. Alors, elle veut me rejoindre, me rejoint chez mon ami. Ils sont presque voisins. Je me souviens, je veux enjamber, chez l’ami, sur la terrasse de l’ami, les longues longues jambes de J., je porte un pantalon serré jaune que je déchire à l’entrejambe un grand sourire moqueur sur ses lèvres, comme si vengée, elle, de mon départ sans chagrin, une sortie ratée, sa sortie, devait-elle se dire, si le souvenir de sa robe remontée, ne me hante pas, ne me mène pas au désespoir impatient, aux supplications. Alors, ici, si pas les larmes le rire. 

 

J., chez elle, nous faisons l’amour, ivres je ne sais guère combien, modérément si je me souviens. J. jouit de partout, être érogène, un frôlement de l’aréole l’excite et jusqu’a l’orgasme. Notre sexualité tâtonna sans tâtonner, nous connaissions les gestes, la langue, les doigts, yeux bandés etc. J., je me souviens son désir terrible, terrible, du vraiment jamais satisfait et si, dans la littérature, souvent les hommes peignent des femmes en tant que telles pour se donner à eux-mêmes le rôle mâle triomphant tenant au bout de la bite le rare pouvoir exauceur de l’orgasme, J., vraiment, ne pouvait jamais trouver son compte, ce qui, en ce temps là, m’allait très bien, je pouvais, moi autant - à cause d’une chirurgie manquée enfant - baiser mille fois. Je me souviens de J., sur le pallier quand je rentrais chez mes parents qui venaient me chercher sur le seuil pour baiser, encore une fois, pour que, comme si, après mon départ, l’odeur chaude du sexe dans l’appartement, les draps froissés, humides un peu, lui donnerait encore, fantômes, un orgasme. L’ombre et le souvenir, bons amants à qui, corps érogène.

J., je me souviens des jeux, les premiers jeux, la suspension du désir, comme je jouais avec son envie, comme j’inventais, là, les trésors de patience pour qui moi pourtant le jamais patient, le sexe frôlant le sexe, l’attente, plaisir, torture, le plaisir, aussi, soi libéré, les chaînes brisées oui le grand air aussi. 

30 mars 2023

moustiquaire

Vu le docteur C. ce matin, en rade de médocs depuis vendredi. 

RDV obtenu par Marie-Anaïs mardi. Ordonnance faite. Recompé Le fil de la vie chimique

Fil. 

Vie chimique 

mort chimique

chi mi que


Une centaine de comprimés éparpillés dans la bibliothèque.

 

Vestiges. Ruines d’une mort ratée. Rome de meurtre. 

Ici. Une Rome de briques.

Dix par Dix.
Désordre des cachets.
Désordre l’appartement. 

Entre deux. entre-deux. 

La vie.

soi au milieu. 

La mort

 

Le docteur C. dit. vous êtes ancré. Vrai. Lucide. Il dit. N’importe quoi. Vous faites n’importe quoi. Tenir. Contenir. Il dit. Je dis.
Oui mais.

Dit

Mais oui. 

 

Je dis Marie-Anaïs

Je dis les classeurs.

Je dis Marie-Anaïs

n’a pas

dit

dédit

dit

dédit

dédit

dédit

dédie

 

Il dit. Oui.
C’est tuer. Ses mots à lui. Il dit.
Sens commun.
Dit il dit. Parano. Oui. Parano le bruit.
Les cachets qui coulent. Comme la neige fausse.
Dans les boules en verre.
La vie. 

Tuer. Je dis oui.
La réalité.
La réalité. 

L’erreur. Quand. L’ascenseur s’ouvre.
Le mauvais étage.
L’inter-étage

Interstice. Léna dit.
Les fous vivent.
Quand ils vivent.
Parfois. Souvent non.
Vivent dans l’interstice. Liminal. 

Il dit tuer oui tuer.
Je dis. Victoire. Quand lui même il dit.
se dédire. Tuer. Quand je dis

tu m’as tué. 

Au passé. Soi ombre. La folie
Ombre ombre.
De l’homme antérieur. Celui avant.

avant.
Que.
Qu’on.
Quoi.

Cou.

Beh.

Le docteur C. dit. Je voudrais lui parler.
Tout pâle. Moi. sous le masque. Le masque bleu.
Je dis non.
Il dit. Il faut.
Je dis non. Elle non.
Comprendra pas.
Peut pas. Deux siècles.
Rendez-vous plus tard.
Regardez si

dans deux siècles dans l’agenda

une date.

petit piètre moustique 

meurt le petit moustique

dans la lanterne électrique

meurt le petit moustique

un jour d’orage

30 mars 2023

cripple

Je me souviens le jour que je voulais me tuer et que je me suis ravisé à cause de la forme des quais le mouvement silencieux du train. 

 Je n’y pensais pas, tiens, à ce moment là, que la retenue vint aussi du mouvement quasi muet de ces transiliens modernes. L’isolation phonique leur donne une allure de lenteur et, au moment de la mort ferroviaire, la lenteur semble substituer la torture à la mort. 

 Parce que, dès le départ, incertain de ce mode de suicide, je m’étais préparé à d’autres éventualités. La location d’un appartement sur l’île saint louis au sixième étage et à peu près deux cents pilules diverses, lysanxia, xanax, aripiprazole, voilà pour le requiem ce soir. 

Je gardais dans mon sac de toile toutes les pilules, avec leurs boîtes ça faisait comme un caillou dans le sac, une fronde, ces toutes minuscules pastilles certaines blanches, certaines bleues, qu’on compte, si légères, en milligrammes. Comme une fronde fatale, ces quelques milligrammes, abattre la vie, la vie, ce Goliath toujours perdant. 

 Pourtant, j’ai du me raviser parce que plus effrayé par l’hôpital psychiatrique que par la mort comme je fus, sur le quai, plus effrayé par la torture que par la mort, parce que Marie-Anaïs avait prévenu le SAMU et que les opérateurs avaient, après m’avoir (terrifiant) géolocalisé, prévenu les pompiers que je savais me cherchant dans la gare de Pont-Cardinet. Alors, j’ai sauté dans un train, pour rentrer à la maison, parce que j’avais promis à Marie-Anaïs de rentrer.

29 mars 2023

L'oisillon qui voulait se faire aussi feu qu'un Phénix.

A chaque passage décisif de ma vie chose petite toujours le mauvais choix moi

je disais avant

c’était droite et gauche tu allais gauche

toujours ainsi le pire choix la pire façon

saboteur sabotage diraient-ils diraient-elles

non pas ceci non 

défaut en constance d’une lucidité

pourtant toi poète c’est à dire

l’extra lucide au-delà du concret

extra pour en dehors du lucide voilà

tu te trompes face au drame tu te trompes

de loge de scène tu te trompes de sens

l’affect s’en mêle en travers toujours le même

affecte si j’y pense

l’orgueil appuyé sur

ce présent ultérieur

temps singulier à toi seul conjugué

comme parole conjurée incantation ratée

dont le sort retourné contre toi-même

te brise le sang devenu tout dur lisse

une pierre roule dans tes veines

le présent ultime ce cadeau des fiançailles

le mauvais mariage ces deux là

orgueil et présent

amour de ravage qui enfant moi enfanté

d’eux

tragique mal dressé

mal né né tué

de travers par le siège

orgueil que tout brûle

présent pareil tout brûle

maman présent mamelles lait violent coule

dans les veines orgueil le geste le pire celui trop par trop

fort les vaisseaux brûlés je clame pas de retour pas de retraite

l’assaut à l’avant à l’avant 

ah oui de l’avant

mais ce feu incendie t’encercle si fuite barrée aussi

assaut compromis pareille tu ne peux progresser devant

l’éboulis des flammes ta demeure tu chantais

le monde des flammes toi-même incendiaire

ton métier ton foyer

c’est toi que tu brûles quand tu brûles 

non phénix renaissant diminuant

rapetissant à chaque nouveau feu

oisillon de peu 

à chaque nouveau drame tu t’amaigris

à chaque mauvais choix toi tu toi consumes

le feu avec sa gueule de feu sa mâchoire de feu

repas toi patiemment englouti

tu n’es pas n’importe quel repas, il faut le dire

définitivement la vie toute petite toi même enfant

nain jusqu’à

cerné tu te cernes

épuisé

entouré des flammes des flammes ne dansent pas

les flammes

crépitent 

molles gencives sirènes

indifférentes si sirènes

sirènes au chant las un

métier

des fonctionnaires de la torture

les pires aux horaires de bureau elles

te drainent dans les fonds des flammes

nulle retraite nulle échappée

l’avant garde bute 

en vain tu brûles

le choix le mauvais forcément orgueil présentéïsme 

tu manquais d’absence 

souffle d’asthmatique tu ne savais le retenir

tu ahanes tu tousses tu 

nourriture de ce feu qui t’enserre l’ultime caresse

tu voudrais

caresse la flamme tu te mens à toi-même 

la douleur seulement l’immense gâchis ta vie

parcourue tes joies petites quelques fois le feu te fit du bien

comme une drogue avant la chute

tu te devais une patience

tu te devais un silence

comment l’apprendre

le seul vrai regret de ta vie

29 mars 2023

Banana Bread

Je vois les rayons de la bibliothèque vidée peu à peu

un soleil brisé où domine ce qui manque l’éclipse des pages

la continuité du noir

une nuit inconnue débute

se débat 

moi qui l’aime la nuit la trouve belle comme

l’être maquillé

le coup de stylo bic

avant la maturité

blanche et noire des joues du menton

moi qui l’aime la nuit la trouve belle

même d’effroi peinte celle-ci de nuit

cette ombre des pages

souvenir des peupliers abattus jadis

dans l’ancien temps

du roseau arraché

de la lutte chêne dur brisé

moi l’amant de corps de visage

dans ce noir flambant cette fois

sous l’éclipse soleil noir dit-on

aveuglé comme si superposés soleil et lune

pesaient pesaient nuit violente fard de paupières

fatiguées

vestiges la bibliothèque comme moi

souvenir heureux ou triste

aventures tous les abordages

les taïauts criés depuis l’enfance avec il faut le dire

la distraction de l’amour

de l’écran le geste mécanique du clic 

du défilement

cliquetis des chaînes

je vois vestige les béances à chaque étage 

vestiges nous ensemble d’une blessure pas non

réparable

 

ailleurs

 

les nouilles udon

les bananes mures

presque hantées du temps urgent

pleines de voyages elle forment

dans leur bouquet ce qu’on dit

un régime

un petit groupe de chardons sucrés

celui nourriture des chassés d’Eden

le fromage frais la marque philadelphia comme aux

Etats-Unis, le pays des inventeurs de diabète

gestationnel celui-là ou non

les oeufs frais leur label rouge les poules dites de plein air

inséminées sûrement par le geste mécanique

le clic de la main blasée

les poules 

dans la plaine remuant le cou la tête décrétée

comme des pigeons comestibles

bavards

les nouilles udons moelleuses dans l’emballage de plastique

le prix affiché, encore, après le passage en caisse

les instructions en language des signes

il faut suivre de droite à gauche se repérer avec les chiffres et les nombres

seuls universels ici

comme retrouver dans un pays lointain une inflexion 

qu’on imagine la langue la lande natale

ce n’était que le bruissement d’une feuille

le battement d’ailes d’un oiseau ou le cri

du marchand qui vend à la criée son poisson 

étrange d’une fraîcheur inconnue

pourtant cette seconde

de la langue reconnue

comme un mirage là

te désaltère de ton exil 

l’imagination te revient la mémoire avec elle

ton enfance où tu apprends à marcher

alors

ici

tu peux

tu vas

tu continues

dix mètres au moins

dix mètres toute ta vie

pour l’instant

jusqu’à la prochaine distance

le prochain mirage la prochaine éclipse

le feulement 

 

 

 

29 mars 2023

Repentir

6:10 le sommeil ne vient pas, alors j’erre. 

 

Je me souviens d’une soirée où nous avions rencontré dans la rue Dimitri, le cousin de Joseph. Dimitri se promenait avec son épouse, sa fille et Joseph et, Dimitri, parce que Léah lui plaisait lui dit, cheveux poivre et sel, nous nous sommes déjà rencontrés ? 

Phrase banale qu’il devait régulièrement user pour séduire les jeunes filles qu’il trouvait à son goût. Dimitri la prononçait avec aisance, résultat, à n’en pas douter, d’un exercice régulier et, probablement, efficace.

Joseph était désespéré de nous avoir croisé et lorsque Dimitri nous proposa de prendre un verre chez lui il s’écria, tournant le dos - se joignant tout de même à la troupe - mais je les déteste !

Dimitri et son épouse habitaient dans le 9ème arrondissement bien avant de moi-même m’y installer. Je me souviens, aussi, que Dimitri et son épouse parlaient de leur mariage finissant en termes durs, étonnants, tenus, surtout devant de parfaits étrangers et que la connivence intellectuelle ou l’alcool ne me semblaient pas suffisant pour combler la nouveauté. 

Je me souviens parce que la femme de Dimitri, pour parler du mariage, du mariage en général, employa une curieuse image, elle le comparait à une toile sur un mur, dans un appartement ravagé par l’humidité, et que malgré tous les soins apportés au tableau, celui-ci ne cessait de se délabrer et exposer, ainsi, une image odieuse et déformée.
Ainsi, aujourd’hui, je sens ma vie, mon état intérieur, un état de décomposition avancée, irrésistible, personne ne peut interrompre, encore, ce déluge, la fuite d’eau, où ce qui fait ma vie, ce portrait peint, où la couleur dégouline, me donne cet aspect monstrueux, je crois.
Pourtant, un prix doit être payé, j’ignore combien se vendrait cette toile là, toute une vie écaillée, la peinture toute comme avinée. 

 

Valentin parlait de Malinowski, rappelait cette citation quant au peuple que celui-ci étudiait, trop brillant pour être terni. 

28 mars 2023

Majin Vegeta (2)

Dans Dragon Ball Vegeta, prince des Saiyans, race extra-terrestre redoutée par sa cruauté et son goût du massacre, excellait en sa race même, Wisigoth de l’ultra-espace  tenta, sans succès, d’envahir la Terre, vaincu par le groupe des héros auquel il finit par se joindre. Comme souvent, dans les mangas, l’antagoniste devient un compagnon des protagonistes, un nakama tel que One Piece a consacré l’expression. Le cas de Vegeta a ceci de singulier que, malgré sa nouvelle appartenance, il conserve de son ancienne carrière quelques réflexes cruels. Adouci, certes, disons que pour  lui aussi taire n’est pas tarir. 

 

Plein encore de l’orgueil du prince Wisigoth qui échoua aux portes de Rome sans en perdre tout à fait l’appétit. 

 

Sur Terre Vegeta rencontra Bulma qui devint sa femme et avec laquelle il eut un enfant nommé Trunks. Pour le Saiyan, comme pour le poète, taire n’est pas tarir, il suffit d’un coup mal placé, d’un événement dramatique ou de la sensation d’injustice, pour redonner soif à l’ancienne violence. Vegeta noua une sorte de pacte diabolique avec un sorcier ennemi des terriens : Babidi. Babidi pouvait décupler, en échange de son obéïssance (Vegeta sut résister à cet impératif), la puissance de n’importe quel guerrier. Preuve de la conjuration, un M stylisé apparaît sur le front du damné, marqué comme une bête, oui, mais cette bête a la rage. Ainsi naquît Majin Vegeta, guerrier surpuissant et immoral, tirant, même, de son immoralité sa grande puissance, son immense violence. 

 

dans un épisode antérieur, San Goku, encore enfant, affronta un personnage malfaisant dont le super-pouvoir consistait à faire gonfler la part sombre d’un individu jusqu’à le faire exploser. Il tenta cette technique sur Goku et échoua parce que Goku, trop pur, ne possédait en lui aucune once de mal. 

 

Si le cas de Majin Vegeta m’intéresse ici c’est que sa motivation, loin de ne résider qu’en une quête déraisonnée de toute puissance, vient de son souhait de rompre toutes les attaches morales de ce monde terrien, rompre d'avec cette vie qu’il commençait à aimer et, qui, peut-être, le rend(r)ait heureux. Ce qu’il voulait, lui, à ce moment là, cédant au mal, c’était se retrouver lui, finir de trahir tout ce qu’il fut, toute cette folle vie, 

retrouver, il voulait retrouver le galop, l’extase de soi-même, ne rendant compte qu’à son bon plaisir, insoucieux de toutes les conséquences. La belle farandole des flammes le plaisir de la chair brûlée, enfin, sa patrie de feu, le domicile ne dit-on pas le foyer, un lieu chaleureux ?

 

 Il crie dans le chaos, crie assez des liens harassants je me débarrasse, il 

arrache de sa peau cet habit nouveau, ce costume bienséant pour retrouver sa combinaison de tueur, ses mains de tueur, sa vie à lui même compromise presque jusqu’au bout.

Désormais toute place à la brutalité, il s’agit de rendre au monde sa couleur première, la seule vraie, tout bien réfléchi. Le pigment cruel. Que tout redevienne comme aux premiers temps barbares, des cimeterres, des peaux de bête, du roi singe ounga-ounga le langage devenu onomatopée crève tympans. 

 

Majin Vegeta jubile, il tire sur la foule de grosses boules d’énergie pour ne pas pouvoir revenir en arrière, pour commettre cet acte définitif, ce pacte, finalement avec lui-même, s’engageant sans plus pouvoir se dédire, de sa nouvelle vocation d’incendiaire. Il tire sur la foule avant toute discussion parce qu’ainsi irrémédiable et authentique, cet engagement ne pourra plus être annulé. Il promet et se condamne. 

 

San Goku, son adversaire, ami et héros de la série, tente de le raisonner convaincu que Vegeta ne peut pas vouloir ce que Majin Vegeta fait. Il se trompe, Vegeta a toujours été Majin Vegeta, par accident, erreur, tentative, il mit en retrait cette part de lui qui, en vérité était lui-même, lui confisqua la parole, à ce vrai lui, ne l’exprima plus qu’en une vague mauvaise humeur qu’on croyait le résidu inexpugnable du mal heureusement disparu tandis que, non, cette mauvaise humeur était le coeur palpitant et bien vivant de cette ancienne violence, son expression la preuve de sa bonne santé, couvée dans le plasma chaud des habitudes et qui n’attend que la catastrophe pour percer la tiédeur. Là voilà. La catastrophe, faite place à la haine sans fin.

 

il dit quand il s'extasie combien il jubile de la destruction qui peut comprendre
que qui aima un jour le feu en garde l'hypnotique 
désir tout le reste de sa vie il dit la joie le feu de joie
quand le monde devient bûcher
buffet des horreurs
alors tout brûle
comme du papier

S’abandonner, enfin, à ses pulsions les plus pures. Demander pardon, pardon à soi-même, cette compromission ancienne, ce crime commis contre soi-même, par lâcheté, peur ou amour, pardon ma pauvre vie, se dit Vegeta, pardon ce suicide presqu’accompli de la seule chose précieuse en ce monde. Alors, Vegeta admire en riant la foule éventrée par son beau coeur coeur, son beau sang noir, le sombre héritage, Majin Vegeta redevient prince et moi avec lui. 

 

C'est amusant, à peu de choses près, Majin ressemble à Najib. 

 

 

 

28 mars 2023

Taire n'est pas tarir

j’écrivis, taire n’est pas tarir, quant à l’enfer en moi que M-A me fit éteindre et qui, enfer, ne se réfugia que dans une cavité lointaine, jusqu’à l’oubli. Les bêtes des légendes, vaincues et blessées, se réfugient loin, loin plus loin que les récits, que la mémoire des enfants inquiétés par leur mythologie. Pourtant, dans ces confins, dans l’obscurité, goutte à goutte, ces bêtes soignent les plaies. Ce recoin refuge de la haine exilée, appendice aujourd’hui saturé, voilà qu’en moi l’enfer éclate brusque rayonnant chaud, malade aussi, une péritonite je deviens tout blême quand la rage engeôlée dévoile sa force gardée. Taire n’est pas tarir.

 

Des nuits entières, je voulus contenir ce déferlement, je le sentais bien sûr à force de coups portés, là, au point douloureux de moi, à force de ces coups qui bêchent et sèment en moi, tous ces plants de massacre. Oui. Puis. La force m’a manqué. Sans que je crus alors que s taire n’est pas tarir, détarir je ne l’imaginai que lente montée des eaux, irrésistible seulement, je ne l’imaginai pas éruption de dix vésuves sous-marin, la lave et sa course folle qui recouvre ma vie et les vôtres. 

 

Voilà que s’achevant en moi le silence, la plainte de la bête ferrée prend le pas, voilà le cri du monstre captif, voilà aussi celui-là qui, mis au pain et à l’eau, qui prisonnier du donjon s’arrache à la pierre pour ne vivre maintenant que de vengeance. 

Les remparts éventrés, abattus d’un seul coup, un boulet, ce poing serré qu’on retournait contre soi, des nuits et des nuits entières à se frapper soi-même, comme une viande dure, comme attendrir la haine, à force de cauchemars. Puis, ça cède. 

Ne reste rien en moi pour me défendre de ces gestes lourds, graves, définitifs, rien pour retenir à mes doigts le meurtre qui y pend, nul gant, nulle bague alourdissant le geste, toute grâce des violences désormais dansante sur la vie, je ne peux pas retenir, je ne peux plus même alentir.

Nul au secours poussé ne trouva autre chose qu’en écho un dédain, un peu d’inquiétude. 

je n’ai plus aucun devoirs envers toi.

J’en fis le compte, hier soir, étrangement reposant le 

zéro.

Effondrement, cet effondrement engendre le néant, la disparition de toutes les règles. Pour moi, pour retenir les déluges de démence, il fallait bien plus que des digues, il fallait des herses, des mines, il fallait des armées, des blocs de béton peints aux visages de vierges suppliciés, des trésors de pitié, mais tout a fondu.

Je m’avance toujours plus loin, toujours plus loin, l’horizon me fait horreur, cet horizon de drame, où toutes les vies finissent, pourtant son appel, sirène cruelle, s’obstine et me traîne. Irrésistible avancée, qui sait ce qui en moi sans cesse veut tenir et ne peut pas, l’abandonné comment s’étonner qu’il dérive, dans les eaux tonitruantes, une main se tend

 

la main te jure dans un signe promesse qu’arrivé à ce point, mettons dans le fleuve un jeudi, tu pourras la saisir, alors tu gardes jusque là, ta bouche hors de l’eau, prenant en même temps qu’un peu d’air, de grandes bouffées d’eau limoneuse, alors tu tends la main et la main se retire, parce que tu ne sais pas, une écharde lui fit mal, ou que derrière, je ne sais quelle biche des bois, poussa un joli cri. 

 

Trop loin, au-delà de ces pays anciens, poivrés et détrempés jadis, heureuses contrées, parce que cocagne et jeunesse, parce que lait d’ânesse et extases cruelles, qui aujourd’hui, d’avoir renoncé au mal, y replonge, il y tombe comme celui intoxiqué toute sa vie qui crut s’évader de la substance assassine, mais un jour, de force ou de faiblesse, de hasard ou d’injustice, s’y retrouve et alors…alors c’est tout comme avant moins le plaisir qui en faisait, de justesse, la vertu et la valeur.

Tout comme avant dans la figure hideuse et astringente, tu vis aujourd’hui dans un bouquet d’orties, le mot bouquet pour faire joli, ne demeure bien que ça.

Mais aujourd’hui, tu ne veux pas mourir. La haine te garde. Drôle d’ange gardien le diable. 

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 > >>
boudi's blog
  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 49 389
Publicité